7.5/10Legend of Mana sur Switch, le test

/ Critique - écrit par Hugo Ruher, le 30/07/2021
Notre verdict : 7.5/10 - Dans la vallée de Mana (Fiche technique)

Tags : mana legend test monde jeux switch remaster

On peut compter par dizaines les JRPG qui nous promettent une quête épique pour aller sauver un monde proche de la destruction. Alors pour une fois, jouons plutôt la carte de la tranquillité avec un Legend of Mana plus terre à terre, mais aussi plus subtil.

Difficile de s'y retrouver dans la stratégie de SquareEnix et de Nintendo vis-à-vis de la franchise Mana. Pour commencer, il y a cinq épisodes dans la série principale sortis entre 1991 et 2014. Si vous voulez y jouer sur Switch vous pouvez acquérir la "Collection of Mana" comprenant les trois premiers volets, Mystic Quest, Secret of Mana et Trials of Mana. Ou alors, vous pouvez prendre uniquement ce dernier dans sa version remake en 3D. Et désormais voici le quatrième, Legend of Mana, qui sort en remaster, mais pas 3D.

C'est clair ? Très bien. Alors intéressons-nous à ce Legend of Mana. Sorti pour la première fois en 1999 sur PlayStation, il passe un peu inaperçu aux côtés des Final Fantasy VII, VIII et IX avec son style 2D à l'ancienne joli mais sans éclat. En plus, il se distingue de ses prédécesseurs sur plusieurs points.

Adios le compositeur Hiroki Kikuta, remplacée par la non moins excellente Yoko Shimomura (qu'on a pu entendre plus récemment sur Final Fantasy XV). Exit également le scénario classique et la progression linéaire propre aux RPG Japonais.

Et c'est ce qui fait la fraîcheur de cet épisode. Vous commencez par choisir votre personnage et son nom, puis le jeu commence dans une maison. Après une courte phase d'introduction/tutoriel vous récupérez vos premières reliques et commence ainsi la tâche principale du jeu : bâtir le monde, rien que ça !

Legend of Mana sur Switch, le test
DR.

Ici, pas de monde immense à parcourir, mais plusieurs zones qu'il faut placer à sa convenance sur une carte vierge au début du jeu. Chaque zone constitue un niveau à parcourir, soit un donjon, soit une ville, avec à chaque fois une histoire qui a un début et une conclusion. 

Vous pouvez donc prendre les différentes quêtes dans l'ordre que vous voulez, ce qui en débloquera d'autres et ainsi de suite. Certaines ne seront accessibles qu'à certains moments, selon votre progression, mais d'autres sont reliées et constituent les quêtes que l'on peut qualifier de principales pour avancer jusqu'à la fin du jeu.

Avec un tel système, le scénario n'est pas très présent. Plutôt que de nous compter une quête épique comme souvent avec un grand méchant et tout le bazar, Legend of Mana préfère nous faire visiter un monde original, rencontrer ses habitants, visiter ses villes, combattre ses créatures plus ou moins menaçantes.

Cette partie est une véritable réussite, d'abord grâce à la qualité des dialogues, souvent très drôles, qui mettent en lumière la diversité des personnages présents. Vous croiserez un vendeur-escroc roublard, un guerrier digne, un poète romantique et niais, et tant d'autres. Ajoutez à cela une pointe d'onirisme, lorsqu'on se rend compte que l'imagination semble la clé pour comprendre ce monde qui se construit sous nos pas. C'est ce que laissent penser certaines répliques mystérieuses. Finalement, ce monde n'existe que par le bon vouloir du joueur ou de la joueuse qui place ses reliques sur une page blanche.

Autre qualité, la musique de Yoko Shimomura. Tantôt dynamique, tantôt fantasy, tantôt champêtre, la compositrice multiplie les thèmes accrocheurs, immédiatement identifiables, et qui donnent du corps à cet univers.

Legend of Mana sur Switch, le test
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Pour autant, le jeu n'est pas exempt de défauts. Les combats sont répétitifs et sans intérêt. Malgré l'existence de coups spéciaux et de magies, ils se résument bien souvent à taper les ennemis comme un bourin. Un côté beat them all pas forcément inhabituel dans un action-RPG, mais l'idée était certainement de conserver l'aspect "tour par tour" puisque votre personnage a un petit temps de latence entre deux coups, ce qui rend le tout assez laborieux. Même les boss sont le plus souvent abordables uniquement en fonçant tête baissée.

Malgré tout, comme le jeu est plutôt facile, il devient assez obsolète de vouloir à tout prix trouver les meilleurs équipements donc l'amélioration du personnage passe surtout par les niveaux.

Pour résumer, dommage que ces combats soient un peu datés et faiblards, car le reste du jeu n'a pas vieilli, que ce soit dans son déroulement ou son ambiance. En plus, les graphismes sont basiques mais très colorés et agréables, ce qui ne gâche rien. Les amateurs de RPG y trouveront leur compte.