7.5/10Binary Domain - Test Xbox 360

/ Critique - écrit par Guillaume, le 16/04/2012
Notre verdict : 7.5/10 - Binaire, stéréotypé, mais accrocheur (Fiche technique)

Tags : domain binary xbox jeux test robots video

Quand on est testeur de jeux vidéo, il faut parfois persévérer. Si j'avais du rendre ma copie après une heure de test de Binary Domain, je n'aurais pas hésité une seconde : TPS mal foutu, aussi original qu'une pomme dans une compote de fruits, doté de dialogues allant au delà de la crétinerie.

Binary Domain - Test Xbox 360
Pan, pan, pan, pan... douce musique omniprésente

Y'a que les imbéciles...

Mais après quelques heures d'obstination forcenée, le constat change. Sans devenir le jeu de l'année, Binary Domain prend du grade : le scénario est un peu plus complexe qu'il n'y parait, doté de quelques rebondissements intéressants et de personnages qui à défaut de sortir de la caricature, finissent par être familiers.

Vous voilà prévenus !

Robotique hasardeuse

Dans ce jeu à la troisième personne, on incarne Dan, un casseur. C'est à dire un membre d'un commando d'élite international qui a pour mission de faire respecter la partie sur la robotique de la convention de Genève. En clair, quand des simulacres - des machines à l'apparence humaine - sont repérés dans le monde, c'est la mission de Dan et ses coéquipiers d'aller leur botter le cul et d'arrêter leurs créateurs. Ici, ça se passe à Tokyo.

Binary Domain - Test Xbox 360
Dan, le "Survivant"

Les casseurs, c'est un peu mission impossible. Il ne faut pas qu'ils se fassent capturer, il ne faut pas qu'on prenne connaissance de leur existence. Alors on rigole bien bruyamment quand dès la première mission du jeu, le fringuant Dan, avec son pote "Big Bo" - pas hobbit pour un sou - dégomment sans finesse des tas de robots...

Si on a pu croire quelques instants à l'existence de missions d'infiltration, on sera détrompé tout au long de l'aventure. Binary Domain c'est du lattage de robots de bout en bout.

Tous issus du même moule

Les robots les plus courants ont un petit air rassurant de sécurité routière... jusqu'à ce qu'ils commencent à canarder. D'autres, plus coriaces sont les mêmes modèles, mais avec des couleurs différentes. Globalement, le design n'est pas très varié. A part chez les boss qui eux tiennent généralement plus du gros mécha japonais que de l'humanoïde.
D'ailleurs, ces boss seront souvent assez difficile à défaire. Il faut viser au bon endroit, pendant longtemps, pour espérer en venir à bout. Par exemple, l'araignée robot géante se portera moins bien avec quelques pattes en moins.

Binary Domain - Test Xbox 360
OMG, un simulacre !

Travail d'équipe

Selon les scènes, Dan fera équipe avec un ou plusieurs coéquipiers, la plupart du temps en fonction du choix du joueur. On repèrera rapidement ceux avec lesquels on a le plus d'affinité : combat rapproché, sniper, etc.
Une jauge de confiance propre à chaque personnage permet de se faire obéir plus ou moins facilement. La monter ne rélève pas du génie : il faut montrer l'exemple, toujours répondre positivement à leurs demandes et savoir les flatter. Pas très fin...
Les interactions se font par l'intermédiaire des touches de la manettes, ou bien, c'est plus amusant, par le micro. Un système de reconnaissance vocale permet en effet de délivrer quelques instructions. Honnêtement, je n'ai pas accroché et je suis rapidement revenu aux touches : l'apport du micro n'est pas assez fort pour justifier une complexité plus grande.

Stéréotypes ?

Binary Domain est très axé sur ses personnages. Un grand soin est apporté aux traits humains : ils parlent en bougeant leur visage et sont très bien modélisés, ce qui accentue le contraste avec la monotonie des robots.
Dommage que les stéréotypes soient aussi présents. Oui, le soldat est bourrin. Oui, le gros fait des blagues. Oui, le héros à un petit côté sombre, cavalier et -encore une fois- bourrin. Oui, il y a une bonasse dans l'équipe, etc.
Je ne peux éviter d'évoquer Cain, le robot multitâches qui fait équipe avec nous. Un monument de personnage secondaire !

Binary Domain - Test Xbox 360
Terminator n'a qu'à bien se tenir

Ce qui est moins fun, c'est le décor. Allant du très moyen, voire pas terrible, au "ok", mais rarement plus. Les textures ne sont pas assez travaillées à mon goût et il y a un manque d'originalité flagrant.
Je ne peux m'empêcher de m'étonner du placement de nombreuses "boutiques" permettant d'acheter des armes et des améliorations. C'est sûr que sans elles le jeu pourrait être rude. Mais en trouver une dans le coffre d'un camion, c'est plus étonnant. Alors que penser quand l'adversaire verrouille les terminaux informatiques de sa base mais laisse ouvert les accès permettant d'acheter du matos ?
On comprend bien l'intérêt pour le gameplay, mais l'immersion prend un sacré coup.

Vous reprendrez bien un peu de SF ?

Du côté du scénario, ce n'est pas forcément la panacée pour qui aurait lu quelques bouquins de science-fiction. Cependant, quelques rebondissements sont bien trouvés et on ne s'ennuie pas trop. Du côté du rythme c'est généralement bien maîtrisé : même si on passe un peu trop de temps à tirer à mon goût (c'est parfois soulant de rester dix minutes dans la même salle à dégommer du robot qui sort de... n'importe où), des intermèdes apportent un peu de variété, voire du challenge. Par exemple, on passe quelques minutes sur un jetski, ou bien on dévale un toboggan d'eau, ou encore on défend un camion en mouvement...

Binary Domain - Test Xbox 360
Gros calibre

Binary Domain, développé par Team Yakuza, est finalement une très bonne surprise. "Finalement" car je n'aurais pas misé un kopeck sur le jeu avant d'en avoir avalé la première moitié. Et finalement, je me suis laissé séduire par ces ballets de coups de feu, d'armes diverses et de robots frénétiques qui explosent.