Blue Dragon - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Fen-X, le 30/09/2007 (Tags : dragon blue rpg test video final personnages
Microsoft, bien décidé à s'attaquer au marché japonais, mise sur Blue Dragon, développé par Mistwalker. Est-ce le bon cheval ?
La Xbox 360 a bien du mal à se faire une place au Japon. Ce sont donc quelques grands noms du RPG japonais, tels Hironobu Sakagushi, Akira Toriyama, ou encore Nobuo Uematsu, qui ont concocté le jeu qui devait permettre à la console de Microsoft de percer le marché japonais.
Je suis laid, mais je suis méchant.L'aventure nous place dans la peau de Shu, un jeune garçon, et ses amis Kluke et Jiro, dont le village est régulièrement attaqué par un requin terrestre. Ayant décidé de lancer une contre-attaque contre ce fléau, les trois jeunes amis se retrouvent confrontés à Nene, le grand méchant qui se délecte de la souffrance des humains. Il faut dire qu'avec un nom pareil, et le physique qu'il a, ça n'a pas dû être facile pour lui tous les jours à l'école, alors on peut comprendre qu'il ait gardé une certaine rancoeur contre l'humanité. Pour déjouer les plans maléfiques de cette créature, le courageux trio décide d'avaler 3 sphères lumineuses sur les conseils d'une voix bien mystérieuse. Et c'est ainsi qu'ils se découvrent des pouvoirs magiques, matérialisés par leur ombre prenant la forme d'un animal mythologique bleu. Evidemment, Nene va négliger le pouvoir de ces héros, ce qui causera sa perte.
Ce scénario peut sembler bien léger à première vue, mais il accompagne très bien le gameplay qui lui non plus n'est pas un exemple de complexité. Très simple, le jeu est à la portée de tous, ce qui a cependant poussé Mistwalker à proposer, en téléchargement, la possibilité de jouer dans des difficultés supérieures pour satisfaire des amateurs de jeux de rôle en mal de challenge. Cette absence de difficulté satisfera cependant ceux qui ne supportent pas les longs moments de leveling souvent présents dans ce genre de jeu. En jouant à Blue Dragon, on peut avancer au plus vite, sans se soucier d'être freiné dans sa progression face à un boss un peu trop puissant.
La belle Zola au combat.La durée de vie n'en est pour autant pas revue à la baisse. Bien que le jeu soit facile, l'aventure est riche en événements scénaristiques, et nous tient en haleine quelques dizaines d'heures. L'histoire du jeu ne se renouvelle pas beaucoup, il n'y a pas beaucoup de surprises, et on échappe à peu de clichés, mais elle reste néanmoins assez agréable à suivre. Cela est principalement dû à la réalisation du jeu, à qui on ne peut pas reprocher grand chose.
L'excellent travail artistique de Toriyama a très bien été retranscrit sur la console, tout en sachant en utiliser les capacités. Blue Dragon ne déçoit donc pas les amateurs de graphismes mignons et colorés auquels le character designer nous avait habitués, cette fois-ci dans le monde de la next-gen. Cependant, le jeu use et abuse des effets en tout genre. Particules, flous, la dose est bien trop forte, ce qui aura pour effet de mettre le framerate à l'épreuve bien trop souvent, et de façon dramatique lors du lancement des plus gros sorts. Les temps de chargement sont aussi très fréquents, ce qui aura tendance à ralentir un peu le rythme de jeu, qui n'avait pas forcément besoin de ça.
Les combats reprennent le très classique tour par tour, avec un système de jobs très inspiré de Final Fantasy, ce qui n'est guère surprenant venant du créateur de la série. On pourra leur reprocher un certain manque de dynamisme, mais les rencontres pouvant être esquivées, et les phases de leveling n'étant pas obligatoires, ce défaut n'est pas rédhibitoire.
L'un des mini-jeux, il s'agit d'un shoot'em up.A la manière de plus en plus de RPG, les monstres sont directement visibles sur la carte. Cependant, Blue Dragon offre un peu plus que le classique « je touche le monstre pour déclencer le combat ». En effet, certaines compétences seront utilisables directement sur la carte, permettant d'attirer les monstres, de lancer une attaque, de passer inaperçu, etc. De plus, si on frappe dans le dos d'un monstre, ou s'il nous frappe dans le dos, la position sera conservée pour la formation en début de combat. Autre point plus important, notre groupe de héros peut figer l'action autour de lui pour combiner les différents monstres à sa portée. Ainsi, les monstres qui ne s'apprécient pas se battront entre eux, nous facilitant la tâche, et enchaîner des monstres rapportent quelques bonus au fil du combat.
Quelques mini-jeux viennent aussi agrémenter le gameplay. Mais placés de façon très anecdotique, ils ne sont guère passionnants. Tout juste bons à être intercalés entre deux cinématiques, ils rendent juste l'impression d'être un peu acteur dans ces grands moments de spectacle.
La console souffre plus que les ennemis.Uematsu, une référence dans le monde musical des Final Fantasy, ne signe pas là ses plus belles oeuvres, mais offre tout de même une ambiance sonore très agréable. Certains thèmes se démarquent des autres, comme les musiques très « rock » lorsqu'on se retrouve face à un boss. Contrairement à ce qui a été annoncé dans la preview, la version japonaise n'est hélas pas disponible dans la version française du jeu, remplacée par une très inattendue version italienne. La version que j'avais testée étant une version anglaise, je n'ai pas pu m'en rendre compte au moment de la preview. Les amateurs de V.O. devront donc se tourner vers l'import. Quoi qu'il en soit, si les voix françaises sont difficilement supportables, les voix anglaises sont très correctes, on pourra tout de même apprécier les très nombreuses cinématiques dans cette version.
Blue Dragon n'est sans doute pas le monument de RPG japonais que la campagne marketing voulait bien nous faire croire. Il n'en est pas moins un bon jeu, une aventure qui saura plaire aux amateurs du genre, sans pour autant leur offrir une expérience inoubliable.