9/10Castlevania - Aria of Sorrow - Test

/ Critique - écrit par CBL, le 11/11/2003
Notre verdict : 9/10 - Encooooore ! (Fiche technique)

Tags : castlevania sorrow soma ames aria gba test

18. Ce jeu est le 18ème opus de la série des Castlevania (le 19ème est sorti sur PS2 et s'appelle Lament Of Innocence). Et pourtant, Konami continue de nous étonner et d'innover. Je dirais même plus : c'est peut-être le meilleur épisode de la série. Au départ, ce n'était pas gagné d'avance. Après deux jeux sortis sur GBA qui ont divisé les fans, les premières infos sur le nouveau Castlevania de la portable de Nintendo n'étaient pas rassurantes : on jouera dans le futur, le héros ne sera pas un membre de la famille Belmont (une famille de tueurs de vampires) mais un blondinet appelé Soma Cruz...

Nous sommes donc en 2035 et Soma Cruz, un jeune étudiant au Japon, part assister à l'éclipse de Soleil avec son amie Mina mais ils sont tous les deux aspirés dans l'éclipse et se retrouvent en plein coeur du Castlevania, le château de Dracula. Il avait été emprisonné là en 1999 par le dernier descendant de la famille Belmont. Soma rencontre le mystérieux Genya qui lui apprend que le seul moyen de sortir d'ici passe par les appartements de Dracula. Soma développe vite d'étranges pouvoirs... Je ne veux pas trop en dire sur l'histoire car elle est assez intéressante bien que classique. Attendez vous à des rencontres étonnantes et quelques surprises.

Parlons un peu du gameplay de ce nouveau Castlevania. Disons en résumé que c'est un mélange d'un jeu d'action/plate forme 2D (à la Metroid) et d'un hack'n'slash (à la Diablo). C'est pas clair ? Je vais mieux expliquer les choses. Vous déplacez librement votre personnage vu de côté dans un château immense en massacrant les différents ennemis à l'aide de votre arme. Les ennemis tués vous donnent des points d'expérience qui vous servent à passer de niveau pour être plus fort mais aussi de l'or pour pouvoir acheter de l'équipement dans un magasin. On détruit vraiment du monstre à la pelle au cours du jeu mais ça n'occulte pas le côté plate-forme et il faudra faire preuve d'adresse à de nombreux passages pour éviter les pièges ou accéder à de nouvelles zones. Outre vos points d'expérience, vous devrez aussi gérer votre équipement en choisissant votre armure, votre arme et votre objet bonus parmi ce que vous trouverez ou achetez. Il y a vraiment du choix et vous aurez aussi bien la possibilité de vous battre avec un marteau de guerre qu'avec une lance voire un 9mm. Evidemment, ces choix influeront sur vos caractéristiques comme dans tout bon RPG.

Jusqu'ici, le fan de Castlevania n'est pas perdu. Par contre, le système d'arme secondaire a été entièrement repensé pour un système d'âmes très bien fait. Quand vous tuez un ennemi, il se peut que vous absorbiez son âme. Elles sont de trois types :
- les âmes rouges : en dépensant une certaine quantité de points de magie (la barre de points de magie remonte automatiquement), vous pourrez faire la même attaque que le monstre tué. S'il lançait des boules de feu, vous pourrez le faire, etc. Très pratique et souvent dévastatrice, cette attaque secondaire est à utiliser sans modération.
- les âmes bleues : celles-là consomment des points de magie proportionnellement au temps que vous les utilisez. Elles permettent d'invoquer ou de vous transformer en démon pour des attaques surpuissantes (mais très coûteuses en points de magie) ou des capacités spéciales (comme se changer en chauve-souris).
- les âmes oranges : elles ont un effet permanent sans dépenser de points de magie et permettent à Soma de nouvelles possibilités comme marcher sur l'eau ou améliorer une caractéristique.
Vous ne pouvez utiliser qu'une seule âme en même temps dans chacune des catégories. A vous d'adapter votre trio à la situation. Allez-vous plutôt utiliser des âmes défensives qui vous feront regagner des points de vie ou préférerez-vous des invocations ultra bourrines ? Véritable clé de voûte du jeu, le système d'âmes apporte un côté collectionneur très plaisant. Vous pourrez échanger avec un ami les âmes qu'il vous manque (ouais, comme les pokémon) et ainsi finir le jeu à 100%.
Il y aussi un dernier type d'âmes spéciales que vous n'avez pas besoin de sélectionner pour activer. Elles permettent le double saut ou l'esquive arrière rapide par exemple.

Si vous avez bien lu ce que j'ai écrit, vous avez lu les mots « nouvelles capacités ». Vous pensez donc qu'elles permettent d'accéder à de nouvelles parties du château inaccessibles avant et vous avez raison. Vous pensez aussi à un syndrome Metroid qui fait qu'on passe son temps à faire des allers-retours et vous avez tort. En effet, dans AoS, on revient souvent en arrière pour accéder aux nouvelles zones mais un astucieux système de téléporteurs permet de parcourir très rapidement le château. On a donc rarement l'impression de visiter les mêmes décors... sauf si on a déjà joué aux autres Castlevania sur GBA.
C'est peut-être le seul point noir de ce jeu. Le gameplay est parfait, mêlant habilement l'action intense, les phases de plate-forme et une touche de stratégie pour le choix des âmes.
La prise en main est immédiate et intuitive et il n'y a plus les problèmes de luminosité qu'on avait dans Circle of the Moon.
Mais un fan de Castlevania ne sera pas dépaysé. Les ennemis et décors sont très variés mais n'ont rien d'original : goules, beholders, valkyries, squelettes, chevaliers maudits... Il serait peut-être temps de renouveler le catalogue. Les développeurs se sont tout de même permis quelques délires comme la servante qui fait du kung-fu ou le squelette kamikaze. C'est surtout au niveau des boss que se révèle l'imagination de l'équipe : on retrouve quelques classiques comme la Mort ou une manticore mais d'autres boss sortent totalement de l'ordinaire comme cet énorme tas de zombies regroupés dans une boule maléfique et qui vomit ses cadavres de temps à autres.

L'ambiance glauque (voire gore) est très bien servie par des graphismes de toute beauté, peut-être les meilleurs sur console portable. C'est une 2D de très grande classe qu'offre Konami, proche de Symphony Of The Night. Les décors parfois à double plan (aaah les effets de miroirs) sont splendides et les sprites débordent de micro-détails impressionants même s'ils sont énormes comme les boss ou certains ennemis. La bande sonore est d'une très grande qualité (pour peu qu'on mette des écouteurs) et propose d'excellentes musiques.
Cerise sur le gâteau, la durée de vie du titre est conséquente. Comptez 15 à 20 heures pour le finir en mode normal à 100%. Vous pourrez par la suite le refinir en mode hard ou avec Julius Belmont, avec le même gameplay que les épisodes Super Nes (sans les âmes) ou alors essayer de battre un record de vitesse sur le mode boss rush. De plus, le jeu est en version française intégrale et c'est presque bien traduit.