7/10Civilization V : Gods & Kings - Test PC

/ Critique - écrit par Nicolas, le 04/07/2012
Notre verdict : 7/10 - Il était une foi (Fiche technique)

J’imagine qu’il n’y a pas besoin de revenir sur la version de base de Civilization V, puisque Krinein possède déjà une excellente critique sur le sujet. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’extension présente va surtout combler des trous, et non pas améliorer des concepts déjà en place, à quelques exceptions près. En clair, l’IA est toujours un peu aux fraises, les ennuis techniques sont rares mais toujours présents, les fins de parties sont laborieuses et la diplomatie, bien que revue, n’est toujours pas franchement le point fort du jeu. Par contre, si vous cherchez du contenu, vous allez être servi, Gods & Kings vous apporte neuf civilisations supplémentaires (dont les suédois et les mayas), autant de nouvelles merveilles, 27 unités à découvrir, et treize bâtiments flambants neufs. J’ajoute, je ne suis pas chien, trois scénarios inédits pour prolonger le plaisir. L’initiative est déjà sympa, mais ce qui va faire pencher la balance et justifier (peut-être) les trente euros à débourser, ce sont les deux apports majeurs dispensés par l’extension : la religion et l’espionnage.

La religion fonctionne globalement comme les autres ressources : vous devez engranger de la foi, dispensée par la construction de bâtiments religieux, des cités-états et des merveilles. Une fois un certain nombre de points cumulés, il devient possible d’ériger un panthéon et de se vouer à une croyance mineure, celle-ci vous octroyant des bonus dans certaines catégories (production, culture, foi, etc.). Une fois le deuxième palier de foi atteint, un Grand Prophète apparait et vous permet de créer votre religion : choix d’un icône, choix d’un nom (à personnaliser ou selon les onze disponibles), choix de gratifications à appliquer. Les bonus accordés par celle-ci sont évidemment à considérer, mais pas besoin d’hésiter trop longuement entre telle ou telle religion puisqu’il s’agira avant tout d’une façade. Pas de différence entre le bouddhisme et le christianisme (ou le Krineinisme, la religion de votre dévoué serviteur), vos bonus sont de toute façon choisis par vous et vous seul. Il est un peu dommage de ne pas retrouver un système proche des doctrines où chaque religion aurait son propre arbre d’améliorations, mais étant donné que les bonus ne peuvent pas être communs à plusieurs civilisations, il existe en début de partie une véritable course à la religion.
DR.
On utilisera nos points de foi pour former des unités religieuses et essayer de répandre la bonne parole à ses voisins, tout en retombant leurs propres missionnaires. Au fil du temps, l’impact de la religion finit par s’amoindrir et à tomber complètement dans l’anecdotique, ce qui enlève tout intérêt à cette facette du jeu.

L’espionnage prend alors le relais, à l’ère de la Renaissance, mais le résultat ne s’avère guère convainquant. L’erreur aura été de ne pas proposer l’espion comme une unité à part entière mais comme une fonctionnalité globale de votre civilisation. A chaque nouvelle ère passée, à partir de la Renaissance donc, le jeu vous octroie un espion à gérer parmi un menu du jeu. Via l’interface, il faudra alors lui imposer une mission et revenir de temps en temps dans le menu pour gérer sa flotte d’hommes de l’ombre. Ce n’est pas franchement sexy, même si les retombées sont intéressantes : vol de technologie, influence sur les Cités-Etats, contre-espionnage, le créneau est vivant et propose moult applications. En résumé : on ne créé par d’espion, on en reçoit ; et l’on attend paisiblement ou non le moment où la mission est terminée, telle une bête construction. Il y avait mieux à faire, Civilization nous l’a déjà prouvé par le passé, et l’on finit par abandonner l’espionnage dans la fin de partie.

Que répondre à quelqu’un qui vous demande s’il doit acheter l’extension ? La réponse la plus pertinente serait « oui, mais… », il faut croire. Le prix au regard d’un contenu qui aurait dû figurer dans la version de base est un peu rédhibitoire, mais les ajouts sont très conséquents par rapport à un simple DLC : davantage de civilisations, davantage de bâtiments, une religion qui anime grandement les débuts de partie et un espionnage sympathique dans l’idée mais un peu creux en pratique. Tout n’est donc pas vert, mais le plaisir de renouer avec un Civilization V amélioré est bien là.