5.5/10Dracula : Origin - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 24/06/2008
Notre verdict : 5.5/10 - Be Where ! (Fiche technique)

Tags : origin dracula news joueur aventure jeux directx

Jeu prise de tête pour les amateurs d'énigmes. Très bel habillage et travail de finition impeccable fait sur l'univers visuel. Sans la première condition toutefois, vous ne serez pas pris par les sentiments.

Un air affable et un sourire freedent à vous couper le souffle, si ce n'était ces quelques taches de sang qui ornent les majestueuses canines qui font la fierté de sa race, vous connaissez déjà le comte Dracula, je présume. Vous rêvez bien évidemment de l'incarner et ce depuis des siècles, vous accepteriez même d'être un de ses serviteurs putrides pour accéder à une infime partie de ses pouvoirs. Ce serait l'occasion de se promener en sa compagnie et de le présenter à ces jeunes demoiselles qui vous font tant envie mais qui ne correspondent pas à votre gabarit : Vous connaissez mon ami ? Il est beau ! Et bien non, raté, une fois de plus vous jouerez le gentil, c'est-à-dire celui qui lutte contre le beau méchant, le vieil érudit avec ses principes moraux sans tache, celui qui se balade avec une croix grosse comme le poing sous sa chemise bien boutonnée.

« Dites mon brave, j'aimerais avoir quelques informations concernant les habitants de la demeure qui jouxte votre beau… cimetière »

Le docteur Van Helsing est un homme au regard concret et à l'intellect robustement attaché au bon sens. Celui-ci lui étant nécessaire à toute enquête sérieuse il a bien raison. À la recherche de la trace du tristement célèbre comte depuis presque une vie, il est de ceux qui ne laissent pas facilement tomber. Le voilà donc heureux d'avoir des nouvelles de son jeune ami Jonathan Harker bien que celui-ci soit dans une bien triste posture étant donné la nature de son geôlier cauchemardesque. Celui-ci lui apprend qu'il a localisé la bête et son château et qu'en plus il y est enfermé. Laissant quelques indices au bon docteur, celui-ci se lève d'un bond et part à la recherche du comte. Après l'avoir localisé dans un coin lugubre de Londres, il traquera celui-ci de par le vaste monde en passant par l'Égypte et bien évidemment les Carpates.

« Ces mouches sont énormes et assez agressives. Ce sont de curieux spécimens »

En ce qui concerne la notion d'aventure, l'esprit qui anime ce point and click traditionnel possède une mono direction assez tranchée en faveur de la marche. On voudrait par exemple palpiter un peu plus que ce qu'on nous propose sans pour aller jusqu'à l'adaptation du Van Helsing de Steven Sommers bien évidemment. Le problème majeur est tout de même qu'on a un peu l'impression de se retrouver face à Sherlock Holmes, et pour cause, c'est avec la série concernant ce personnage  que le studio Frogwares s'est plus particulièrement fait connaître. Mais il faut admettre que les deux personnages sont de lointains alter ego donc... Le début Londonien n'aide pas plus à se sentir proche d'un personnage original. Pourtant tous les efforts ont été faits pour cela. On ne peut donc blâmer personne si ce n'est Bram Stoker et Sir Arthur Conon Doyle. Si l'on met cela de côté, et que l'on se contente d'apprécier l'univers proposé, on n'a plus grand reproche à formuler car c'est très bien fait.

Les textures sont vraiment très bien réalisées et le détail qui les anime est d'excellente facture. De même l'ensemble des composantes de l'atmosphère est sans reproche. Les temps de chargements sont agrémentés de dessins stylisés de qualité et tout élément du décor est complet. La musique glauque et angoissante qui habille le revêtement sonore correspond à ce mélange gothique qu'on imagine trotter en permanence dans la tête des musiciens de la Hammer. Un habillage de velours donc, avec de très beaux jeux de lumière et une bonne utilisation des éléments mornes pour y cacher des objets utiles à l'avancement des nombreux puzzles et casses-têtes que propose le titre. Il n'y a pas de surenchère non plus, ce qui donne la sobriété nécessaire à Dracula : Origins. Les cinématiques sont agréables, mais soulignent malheureusement les défauts inhérents aux deux personnages principaux. En effet ceux-ci, malgré l'invention de la 3D sont dramatiquement plats.

Comme il s'agit d'un titre sérieux, on ne retrouve pas le décalage humoristique qui fait parfois la différence dans ce genre de jeux comme dans la série des Monkey Island ou encore la fouge aventureuse qui fit la gloire de jeux assez pauvres au demeurant comme Indiana Jones et la dernière croisade. Non ici peu de risques ont été pris. Les phrases négatives sont même redondantes. Heureusement que le doublage est un point absolument incritiquable en l'occurrence.

L'un dans l'autre si on aime les point and Click, on aimera sans retenue aucune la dernière édition de Focus Home interactive. Malheureusement elle ne brille pas non plus d'originalité et la vampirisation envoûtante par nature ne prend ici que sporadiquement, faute d'un rythme soutenu qui n'existe que par moments furtifs. On voudrait au moins palpiter à la vue momentanée d'un meurtre ou aux battements d'ailes d'un corbeau angoissant près d'une épaule attentive... mais non, la surprise ne vient pas, si ce n'est par les énigmes savantes qui poussent par milliers dans les cryptes, les manoirs et les rues embrumées de la vieille Europe.