Faery - Legends of Avalon - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par gyzmo, le 20/11/2010 (Tags : faery avalon legends test univers xbox rpg
Jeu de rôle light exclusivement disponible en téléchargement, Faery - Legends of Avalon nous promet de vivre une grande aventure au pays des contes et merveilles...
Habitué des portages pour console, le studio français Spiders passe aujourd'hui à la création de sa propre franchise avec Faery - Legends of Avalon, jeu de rôle 3D uniquement disponible sur les plates-formes de téléchargement pour PC, Xbox et Playstation 3. Dans ce premier opus, petite fée ou elfe ailé - selon le bon vouloir du joueur, devra parcourir des mondes de légende afin d'éradiquer les maux qui rongent la magie indispensable à leur survie...
Dès la création de son avatar, la foule d'options disponibles laisse présager une aventure riche et construite aux petits oignons. La modélisation et l'animation des personnages incarnés ou rencontrés se révèlent donc sympathiques, voire même charmantes. Les graphistes chargés du character design ont fait du bon boulot, à l'instar des dessins préparatoires affichés pendant les écrans de téléchargement entre chaque monde. Nous n'en dirons pas autant des environnements, inspirés par de célèbres mythologies, des mille et une nuits à la légende arthurienne, en passant par les contes populaires. Les accompagnements musicaux participent à la richesse du titre. Mais l'absence d'ambiances sonores et de doublage vocal conduisent peu à peu vers une légère lassitude. Faute à des textures brouillonnes, des espaces de jeu réduits et un manque relatif de détails. L'île d'Avalon en première ligne de mire, le décor d'introduction paraît fade à côté de l'arbre vertigineux d'Yggdrasil, de l'inquiétant Hollandais Volant ou de la Cité des Mirages perchée sur le dos d'un immense scarabée - niveau le plus complexe et abouti. Sur ces points, voici donc une réalisation un tantinet chiche, probablement tributaire des faibles moyens alloués pour son développement. Mais si à l'arrivée, le joueur se retrouve catapulté dans une histoire gloubi-boulgaesque (mélange fourre-tout de messages écologiques et d'hymnes à la tolérance religieuse), d‘un point de vue artistique, le soft tient la route et propose des ambiances dissemblables et réussies dans lesquelles la sensation de liberté reste grisante.
Faery - Legends of Avalon mise en effet sur l'exploration de votre minuscule avatar volant au beau milieu de structures grandeur nature. La prise en main est d'ailleurs intuitive, et le plaisir de fureter dans les moindres recoins reste le point fort du jeu. Dans un souci de simplicité - et un peu aussi parce que certaines balades vertigineuses dans ces mini-mondes font perdre le Nord, les donneurs de quête sont signalés d'un halo lumineux visible à des kilomètres. Les missions principales et annexes ne sortent jamais du sentier FedEx (objet à rapporter, aller-retour à répétition). Rien de folichon en l'occurrence, si ce n'est l'attrait des récompenses qui tombent derrière : points d'expérience, pièces de set d'armures (de feu, de fer, d'eau, d'air et de terre), potions en tout genre. Les développeurs ont tout de même eu la présence d'esprit d'échapper à ce système basique et d'inclure deux embranchements possibles afin d'arriver au terme des quêtes importantes. En répondant aux vœux de certains personnages, l'occasion de contourner l'affrontement par l'intermédiaire d'un coup de pouce s'offre dès lors au joueur. Autrement, la force brute reste reine. Et la patience, mise à rude épreuve. Car il faut bien l'avouer : les combats sont assez longuets et répétitifs. D'autant qu'ils se déroulent au tour par tour et ne posent quasiment pas de challenge aux fins stratèges habitués à ce type de frictions. Les novices, pour leur part, trouveront matière à découvrir le genre, Faery semblant avoir été pensé pour le public jeune et inexpérimenté.
Côté interactivité encore, les dialogues offrent l'opportunité de sélectionner des répliques agressives ou mielleuses, avec dans l'idée d'agir sur le comportement de vos interlocuteurs, qu'ils soient autochtones ou partenaires de route. Pour les pnj, la bonne attitude débloque des informations supplémentaires et le fameux carrefour scénaristique. Pour les compagnons, être au diapason engendre un bonus de confiance et, à plus ou moins court terme, vous octroie la sélection d'une aptitude (leur inventaire étant géré par le soft). L'impact de ces choix sur le scénario, quant à lui, n'est pas flagrant. Ceci dit, les trois orientations finales et le cercle fourni de coéquipiers permettent à Faery d'augmenter son replay value et d'exploiter les différentes possibilités. Au total, sept compagnons originaires des différents mondes visités pourront se rallier à votre cause. Seulement deux d'entre eux intègrent en même temps votre équipe. Tous ont des attaques et défenses spécifiques. Certains ont des traits de caractère (ami des animaux, rat de bibliothèque) avec lesquels il faut composer à un moment donné pour avancer dans l'histoire. Lorsque ceci est nécessaire, le script ne se gêne pas pour grossièrement indiquer au joueur à qui faire appel. Enfin, en tant que jeu de rôle allégé, Faery ménage une certaine liberté quant à la customisation de son avatar. Points de vie et d'attaque sont attribués automatiquement, certes. Mais chaque aptitude souscrite - parmi une belle flopée (résistances physique ou élémentaire, attaques individuelles ou en masse, défenses curatives...), modifie la physionomie de votre héros, en plus de lui conférer une puissance singulière et évolutive.
A coups de deux ou trois heures par niveau - en prenant soin de remplir tous les objectifs et d'accomplir les douze succès de l'aventure, la durée de vie de Faery - Legends of Avalon est tout à fait honnête pour un soft dématérialisé, produit par une petite équipe, et pour une addition de quinze euros. C'est mignon, c'est frais, c'est assez bien réalisé. Les gamins et découvreurs du genre adoreront, à coup sûr. Seul ombre au tableau : une trame principale incomplète et l'idée gênante de devoir payer une flopée de contenus additionnels à venir pour espérer voir apparaître sur nos écrans ce bon vieux « The End », point final libérateur qui se fait malheureusement de plus en plus rare...