Hitman 2 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par CBL, le 14/12/2002 (Tags : hitman mode agent video test mission cible
Mais qu'est-il arrivé à ce bon vieux Code 47 entre les deux épisodes d'Hitman ? On quitte notre chauve préféré comme assassin de sang froid et on le retrouve en train de couper des tomates dans un monastère en Sicile. A-t-il été traumatisé par le premier album des What4 ? Et bien non ! Il en a simplement eu marre de tuer des gens et a décidé de prendre sa retraite. Pas de chance, des mafiosi enlèvent le prêtre du monastère et comme c'est votre seul pote vous décidez d'aller le libérer. Votre ancienne agence accepte de vous aider à condition que vous effectuiez quelques assassinats. Probablement à contre-coeur, vous renfliez votre costard noir, ressortez vos deux colts 45 et c'est parti pour 19 missions d'infiltration-action. Le scénar n'est pas vraiment essentiel mais sachez que vous allez avoir l'impression d'être manipulé pendant tout le jeu...
Le principe reste a peu près le même que dans le premier Hitman : après avoir choisi vos armes parmi celles que vous avez obtenues avant, on vous lâche dans une map immense avec un objectif : piquer un objet, aller à un endroit ou plus régulièrement, tuer quelqu'un. Il n'y a pas de chemin prédéfini pour remplir ces objectifs et vous faites un peu comme bon vous semble. En gros, on peut dénombrer trois méthodes pour parvenir à ses fins : la méthode dite du « Solid Snake » qui consiste à jouer à fond la carte de l'infiltration, tout le temps vous planquer, marcher baissé ou à tâtons, tuer les gardes sans bruit... Bref, arriver à vos fins sans que personne ne se soit douté de rien. Vous pouvez aussi suivre les points d'exclamation disséminés sur la carte qui vous donnent quelques indications comme des planques parfaites pour un sniper, l'emplacement d'objets importants etc. Enfin, la troisième méthode dite du « CBL assez énervé » qui consiste à rentrer dans le lard et bourriner sur tout ce qui bouge. Selon votre comportement pendant la mission, vous obtiendrez un grade (ça va de assassin silencieux à tueur de masse). Prenons par exemple, la mission où vous devez descendre un chef yakuza dans une maison en papier de riz. Vous pouvez très bien tuer méthodiquement tous les gardes, planquer leur cadavre et avancer ainsi ou bien vous introduire dans la cuisine pour empoisonner sa bouffe ou bien massacrer tout le monde au MP5. Evidemment, c'est toujours plus valorisant d'être qualifié d'expert plutôt que de psychopathe... Comme dans Metal Gear Solid, vous bénéficiez d'un radar qui vous indique la position des personnages et l'endroit où ils regardent. Très utile pour attaquer de dos... Le must de l'infiltration reste les missions où vous avez la possibilité de couper le courant. Vous vous baladez après en vision de nuit à côté des gardes rendus aveugles (mais pas sourd).Outre la possibilité de marcher à tâtons pour être discret, vous pourrez aussi prendre les habits de n'importe quel cadavre pour faire plus couleur local ou vous faire passer pour un garde. Seulement les ennemis ne sont pas dupes et si vous restez trop près d'eux, ils finiront par comprendre qu'il y a anguille sous roche et ils vous canarderont (surtout s'ils voient votre code barre sur la nuque).
Les missions sont relativement variées et proposeront des challenges de plus en plus relevés. Au cours de ces missions, vous serez amenés en Inde, en Algérie, au Japon, en Russie... Malgré la ressemblance des objectifs, vous ferez rarement deux missions de la même façon car elles dépendent beaucoup de votre état d'esprit et de votre armement.
Les armes justement offrent une grande variété. Vous pourrez tuer quelqu'un avec une corde de piano, un scalpel, un desert eagle, un uzi, un mi95 (fusil de snipe). Vous pourrez même endormir les gens avec du chloroforme. Ma préférence va tout de même pour le 9mm muni d'un silencieux qui élimine 90% de vos cibles d'une balle dans la nuque. C'est au niveau des armes qu'on voit une des grosses évolutions par rapport au premier Hitman : terminé le menu déroulant tout pourri et mal conçu. On a maintenant un beau menu avec description des armes ou un menu d'accès rapide. Par contre, on ne peut toujours pas étrangler avec ses mains. Outre le menu, le reste de l'interface est excellent et est servi par une très bonne disposition des touches sur le pad qui permet d'assurer aussi bien dans les gunfights que dans les phases infiltration.
Pour couronner le tout, le jeu est de toute beauté avec des textures splendides et plein de petits effets graphiques bien sympathiques comme les petites vaguelettes sur l'eau d'un bassin ou les jolis flocons de neige. Le jeu propose une distance d'affichage énorme permettant les séances de snipe de folie mais nous inflige un aliasing prononcé en contrepartie. De plus, le moteur physique qui gère les cadavres est vraiment très bon : on a vraiment l'impression de trimballer une masse inerte quand on en porte un.
Pour accompagner le tout, on a la droit à d'excellentes musiques composées par Jesper Kyd, célèbre compositeur dans le milieu des jeux vidéo, et interprétées par l'orchestre symphonique de Bucarest et contribuent beaucoup a nous mettre dans l'ambiance.
Pourtant, Hitman 2 n'est pas dénué de défauts. Le principal réside dans sa trop grande facilité : vous avez intérêt à le mettre directement en mode expert sous peine de le finir en moins de quinze heures. L'apparition de la vue subjective en lieu et place de la vue à la troisième personne (on passe de l'une à l'autre d'un simple clic) était vraiment inutile et on aurait préféré avoir plus de mouvements de base pour notre personnage. Enfin, l'IA est vraiment déplorable. Si un garde trouve un cadavre, il va parfois rester bêtement à côté vous permettant ainsi de l'abattre et d'attendre le prochain. Si certains gardes vont tout de suite chercher du renfort, la majorité viendront vers vous si vous faites trop de bruit et vous n'aurez aucun mal à les tuer.
Cependant, Hitman 2 reste un grand jeu comportant énormément de passages mythiques (imaginez un tueur de deux mètres déguisé en livreur de pizza), des missions d'anthologie et une grande liberté d'action à chaque mission. Sa durée de vie relativement courte est compensée par le fait que l'on aime refaire une mission de manière moins bruyante ou avec des armes différentes. Il plaira autant aux fans de Metal Gear Solid 2 qu'à ceux du premier Hitman ou à toutes les personnes qui désirent se glisser dans la peau d'un tueur hors du commun, Code 47.