Interview de Jan Wergin sur les MMO free-to-play de Bigpoint

/ Interview - écrit par Guillaume, le 07/11/2010

Tags : jeux gameplay xbox online dark galactica battlestar

Paris Games Week 2010 : in­ter­view vidéo de Jan Wer­gin, CTO (Chief Tech­ni­cal Of­fi­cer) de l'édi­teur Big­point, spé­cia­li­sé dans les MMO free-​to-​play comme Dark Orbit, Fer­me­ra­ma, et bien­tôt Bat­tles­tar Ga­lac­ti­ca.

Jan Wergin : Mon nom est Jan Wergin, je suis le CTO de Bigpoint

Bigpoint est l'une des plus grandes sociétés de jeu browser-based, on fait du multijoueur massif en ligne depuis un bout de temps. Nos blockbusters sont Dark Orbit, Seafight, et on a lancé récemment, avec un succès instantané, Farmerama, un jeu de construction de ferme. Ce sont tous des jeux free-to-play, vous allez dans votre navigateur, tapez l'URL et c'est parti. Il n'y a rien à installer, et des milliers de personnes en ligne en même temps.

Nous croyons en ce modèle. Nous pensons que les gens veulent essayer un jeu avant de dépenser quarante euros pour un jeu ou une console. Nous pensons aussi qu'avec le mode de souscription, les gens sont coincés, ils doivent payer quarante euros tous les mois. Certains ont les moyens, d'autres pas. Parfois vous êtes prêts à payer, mais parfois vous n'allez pas y jouer pendant un mois. Alors que faire ?

Avec le modèle free-to-play, vous pouvez avoir tout le catalogue Big Point gratuitement, vous pouvez jouer un jeu entier gratuitement. Si vous décidez ensuite que vous voulez avancer plus rapidement, évoluer plus rapidement ou que vous ne voulez pas piétiner dans le jeu, vous pouvez acheter de la monnaie virtuelle, et avec cette monnaie acheter de l'équipement, upgrader vos boucliers, vos lasers, acheter un autre vaisseau, etc. Mais vous êtes libre de faire vos choix.
Parfois vous ne dépenserez rien, un autre mois vous dépensez un euro, puis rien pendant trois mois, et ensuite vous dépensez dix euros. C'est à vous de choisir. Et c'est à ça qu'on croit.


On vient juste de fêter notre 150 000 000ème joueur international, on est localisé partout, traduit dans presque 30 langues, on est dans toutes les régions, très forts en France aussi. Farmerama est un gros succès, beaucoup de femmes jouent à Farmerama. Dark Orbit est un gros succès en France, ainsi que Seafight. On espère qu'avec les jeux 3D, qui sortent cette année, on va mener tout ça au niveau supérieur.

Cette année est très excitante pour Bigpoint. Nous avons des jeux 3D qui sortent, que vous pouvez jouer dans votre explorateur mais qui ressemblent à des jeux de console. Vous avez juste besoin d'un tout petit plug-in, et c'est parti. Nous avons Battlestar Galactica Online qui sort à la fin de l'année, inspiré de la série télé du même nom dont la diffusion s'est arrêtée tout récemment. On a travaillé étroitement avec Ron Moore, le directeur créatif de la série. Nous créons un très bon MMO de Battlestar Galactica Online, pour la fin de l'année. Un autre jeu en 3D, jouable en navigateur, gratuit, est un shooter plein d'action, rapide et nerveux, un jeu d'action à la troisième personne qui se déroule dans différents scénarios à travers le globe : le Golden Gate Bridge par exemple. On peut y jouer en équipe, ou en face-à-face avec d'autres joueurs. Un autre qui sortira l'an prochain, c'est Drakensang Online, c'est de la fantasy, un peu comme le monde de Diablo. Là encore, en navigateur, et ça a de l'allure. On a aussi un classique hollywoodien, La momie, on a un MMO basé dessus appelé The Mummy Online, qui sort l'an prochain.

Il y a une énorme pression quand on crée un jeu pour une base de fans aussi forte. Il y a eu une anecdote rigolote : on a annoncé le jeu, et la page facebook a été en ligne avant même qu'on ait pu la faire. Il y a beaucoup de fans. Ce qui est important pour nous, c'est de travailler avec les créateurs de la série, de travailler étroitement avec Sy-Fy, et de faire en sorte que tout soit comme dans la série télé. Chaque vaisseau que nous construisons, chaque personnage que nous créons est validé par les créateurs de Battlestar Galactica. Nous voulons nous assurer que les fans retrouvent le look et l'ambiance de la série. Le son est le même, le rendu est le même, on ne change pas la trame de l'histoire, on ajoute à l'histoire. Ce que nous faisons, c'est placer notre jeu durant la deuxième saison de Battlestar Galactica, lorsqu'il y avait beaucoup de conflits entre cylons et humains. Vous choisissez un camp, et vous jouez !

Je suis un grand fan. Je suis un cylon... dans un corps humain.
Nous voulons construire des jeux multiplayers massifs. Bigpoint existe depuis pas mal de temps, dans ce modèle de free-to-play, nous en sommes les experts. Dark Orbit a du succès depuis longtemps, a une grande base de joueurs. Pour nous, il faut pouvoir jouer contre les autres, jouer avec les autres, ne pas jouer tout le temps contre des trucs scénarisés ennuyeux. Il faut jouer en groupes, en équipes, en guildes, et s'amuser. Et le faire dans différents scénarios. Utiliser internet comme un moyen d'interagir, pour que ça reste toujours excitant. Je pense que ce qui nous distingue aussi, c'est que nous véhiculons sans arrêt du contenu. Dans une boîte de jeu ou une console, vous avez environ quarante heures de jeu, et puis c'est fini. Vous n'avez plus qu'à attendre la suite, ou un patch ou une extension. Avec nous, vous avez du contenu, mis en ligne automatiquement chaque semaine, chaque mois. Plus de trucs à faire, c'est ça qui est excitant dans les MMO sur internet.

Je pense que c'est le seul modèle qui survivra, parce qu'on a vu que beaucoup de studios qui se sont focalisés sur des titres PC ou des titres consoles ont fait faillite. Et on sait que de gros studios se mettent désormais au free-to-play. Même aux USA, beaucoup de gros studios classiques qui ont produit des titres consoles ou PC se sont tournés vers le modèle de monnaie virtuelle du free-to-play. Au bout du compte, c'est une question de choix. Avec tous les jeux disponibles, l'utilisateur veut essayer pour se faire une impression. Et sur internet, tout doit être gratuit, non ? Après, si on donne au joueur la liberté d'investir à son propre rythme, on suit le modèle internet, et je pense que c'est le modèle qui va survivre. On le voit déjà.