7/10The Legend of Zelda - Spirit Tracks - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 06/01/2010
Notre verdict : 7/10 - L'esprit déraille (Fiche technique)

On est déçus que la saga stagne à ce point au bout de deux ans sans rien à se mettre sous la dent. Et il faut bien s'avouer que le jeu, même s'il n'est pas plus beau que Phantom Hourglass et qu'il paraît du coup plus moche, reste un bon Zelda. Très prenant bien que plat.

 

Lorsqu'un Zelda arrive jusqu'à nos yeux souvent ce dernier a fait parler de lui, souvent aussi ce dernier garde ses surprises pour le jour d'après la sortie, se contentant de quelques petites idées craquantes à se mettre sous la dent. Et pour cause, malgré une histoire si souvent servie, de cette princesse en danger qu'il va falloir secourir pour la bonne santé du royaume, l'immersion a jusqu'à ce jour été le point fort de cette série d'aventure. C'est donc avec une grande impatience que l'on insère cette cartouche dans notre console portative. Qu'elle soit vert anis, jaune de damas ou encore rouge écarlate, le même écran s'allume sur la cinématique d'un train aux grandes roues sifflantes.

Et dès le départ de cette aventure, on souffre déjà d'un élément que l'on n'attendait pas : le temps qui passe. Car si en effet on ne pourra pas faire grand chose de mieux avec le moteur graphique, la grossièreté des traits, et dans l'ensemble le manque de
finesse de cette première cinématique laisse sans voix. Après une absence aussi longue on ne s'est même pas permis d'en changer une rame, c'est en tous points identique au travail fait sur
Phantom Hourglass. Sans que la sensation soit rédhibitoire, on se sent toutefois déçu, et un peu poignardé, comme si on nous servait une suite pour le plaisir de nous voir dépenser et pas pour le bien de la saga. Et si on ne met pas tout le poids de notre déception sur cet unique point de désaccord graphique c'est parce qu'il nous reste un certain nombre de petites choses à éclaircir.  Et il faut commencer par le commencement de toute chose, la forte impression qu'on nous propose la même histoire avec toutefois un petit twist. Au lieu d'un bateau c'est un train qu'il nous faudra manœuvrer avec l'ajout de la puissance de feu d'un canon qui nous semble tout sauf nouveau lorsque le mécano nous l'installe. Le système de défense contre les attaques de vaches qui nous regardent passer ou encore contre les bonshommes des neiges vindicatifs est lui aussi du coup dépassé. Ici on traversera les portes des étoiles reprises quasi à l'identique de la série Stargate pour passer d'un endroit à un autre de la carte au lieu de dessiner les symboles sur l'ardoise des mers. Les grenouilles ont également été subtilement remplacées par des lapins... Ce qui ressemble à un canular au départ n'en est pas un me direz vous. C'est juste un nouveau Zelda. Et vous n'auriez pas forcément tort. Mais quand on a connu Ocarina of Time et Majora's Mask à deux mêmes années d'écart il y a 10 ans on ne peut pas être d'accord avec le principe. Ici on ne renouvellera rien, on ne créera rien non plus de bien prenant, rien qui fasse vraiment plaisir au fan éternel qui est fidèle à la série depuis quelques maigres décennies. 

Pour tout dire le jeu reste bon puisque basé sur un gameplay éprouvé et approuvé. L'utilisation de l'armure de chevalier pour accomplir certaines quêtes est très agréable comme le sont les discussions avec l'esprit de la princesse chemin faisant. Toutefois le jeu en soit n'est pas aussi prenant qu'il l'a été, probablement à la lumière
subjective de ce qui est écrit dans le premier paragraphe de cet article. On joue des heures sans problèmes mais c'est seulement pour s'occuper. Alors que pourtant nous avons toute une tripotée de jeux qui mériteraient qu'on les remette dans la fente bien plus que ce dernier Zelda, comme Mario & Luigi au centre de Bowser entre autres. La difficulté est d'ailleurs étrangement simplifiée dans ce nouvel opus. Les casse-tête ne sont pas très complexes et ne vous demanderont probablement pas plus de quelques neurones bien placés. Certes on s'amuse encore avec le boomerang, on aimera toujours collectionner les cœurs et la partie balade en Wagonette pourra vous faire sourire à plusieurs reprises. Nous ne le nieront pas non plus, explorer l'intégralité du jeu est une bonne dose d'aventure qui laissera rêveurs les plus enfants d'entre nous, et il fait de toute façon bon revenir à l'habit vert traditionnel des Kokiris même si Navi nous manque à tous. On aimerait se remettre à l'ocarina mais la flute de pan qui vous accompagnera cette fois se joue à la bouche et au doigt comme une vraie ce qui nous donnera l'impression minimaliste d'être un musicien magicien comme le veut la constante narrative.

Sur un ton un peu plus bémol et pour parler des points positifs du jeu qui sont moult à parcourir ses écrans, on notera un design qui nous plait toujours autant, une histoire
qui nous donne envie de la finir malgré toutes les semi méchancetés que l'on a pu énoncer, des endroits biscornus à foison où exercer son statut de chercheur de trésor, des cœurs et des mélodies à collectionner, des lieux à parcourir en tirant sur la sonnette de votre locomotive. Mais c'est aussi un ton un peu décalé qu'on aime tant dans la production Videoludique et qui introduira des êtres qui tiennent plus de la créature mythique que de l'humain comme les Locomos, des espèces de sagittaires moitié hommes moitié chariots. En lisant entre les lignes de cette manière, on ne peut nier la variété de Zelda: The Spirit Tracks et se rendre à l'évidence que malgré son statut d'héritier profiteur un peu bâtard, il reste encore assez d'éléments présents pour l'accepter dans la famille. On espère juste qu'un jour on nous fournira un nouvel épisode digne de ce nom.   

Si toutefois vous n'en êtes qu'aux balbutiements de votre culture Zeldaesque, il vous sera possible de l'apprécier car le titre reste bon, voire très bon selon les standards que vous aurez atteint avec votre console DS, standards qui peuvent aller du tout au rien selon les joueurs. En tout cas si vous êtes fan il y a peu de chance que vous passiez à côté. C'est à se demander pourquoi notre avis reste aussi mitigé. Mais pour résumer, la déception de l'absence d'évolution commence à poser un problème surtout lorsque l'on aime vraiment tout ce qui nous a été offert jusque là dans ce domaine. On attendra encore deux ans en croisant les doigts pour une nouvelle console portable plus puissante et un renouveau de la constance Zelda, un vrai nouveau premier pas en avant... ou pas.