Mass Effect 2 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Ange40ch203, le 22/02/2010 (Tags : effect mass premier jeux test xbox shepard
Après avoir repoussé les Geths et les Moissonneurs, Shepard fait face à la mort et aux Récolteurs. Le fils prodigue du jeu de rôle et du tir à la troisième personne a ressuscité. Il est plus beau, intense et immersif. C'est Noël après l'heure.
Geth get downMass Effect retraçait, sur Xbox360 et nos PC, le parcours du commandant Shepard pour sauver les races organiques de la menace des synthéiques Geths. Un scénario épique pour une réalisation magnifique, mais pas encore à la hauteur de l'univers, notamment par le côté copié-collé de certains décors. Cet univers original et touffu, digne des plus grands Space Operas, est la seule constante non altérée pour le second opus. Les combats (et les dialogues) sont plus dynamiques, les classes et pouvoirs modifiés, les graphismes améliorés, les mécanismes de jeu de tir ont pris un léger ascendant sur ceux du jeu de rôle. Pour le pire ou le meilleur ? En tout cas, ces changements rendent l'accès à ce jeu hors norme aisé pour les néophytes, amateurs de FPS et vétérans à la mémoire vacillante.
Après avoir stoppé les Geths menés par Soren, les Moissonneurs semblaient mis hors-jeu. Mais un OVNI (Objet Violent Non Identifié) prend le Normandy, frégate réputée indétectable, en
Qui sème le vent...chasse et le transforme rapidement en charpie à grands coups de canon ionique... Shepard se tord dans une agonie en apesanteur. Deux ans après, on se réveille dans un laboratoire, ramené à la vie par une organisation pro-humain, Cerberus. Cette dernière était responsable de nombreuses expériences auxquelles nous avions mis fin, aujourd'hui nous devons nous allier à elle. L'univers a encore besoin de nous, cette fois pour lutter contre les Récolteurs qui enlèvent tous les habitants de colonies humaines éloignées. Cette longue introduction met directement dans la peau du personnage, que l'on peut redéfinir, importer d'une sauvegarde, ou conserver (si on aime les traits du mannequin néerlandais Mark Vanderloo) ainsi que la classe qui dirigera le gameplay. On retrouve les six classes du premier opus, modifiées pour être plus efficaces dans certaines tactiques, notamment grâce à un pouvoir dédié. Par défaut, on sera un soldat, spécialisé dans les fusils d'assaut et dopé à l'adrénaline (ce qui se traduit par un bullet time en jeu). On retrouvera aussi le franc-tireur équipé d'un dispositif de camouflage thermo-optique, l'ingénieur assisté par un drone, la polyvalente sentinelle agrémentée d'une capacité à tanker grâce à son technoblindage, l'adepte : unique classe apte à créer des micro-singularitées (attirant tous les ennemis à proximité), ainsi que le porte-étendard et sa charge biotique pouvant assommer ses ennemis. Les pouvoirs n'auront plus que 4 grades, se débloquant à un prix égal à leur niveau en « points commando », mais offriront une spécialisation au choix.
Techno blindé Pour l'armure, malgré un choix restreint, on pourra modifier chacune des pièces de manière à optimiser une façon de jouer ou simplement avoir l'esthétique préférée ; les couleurs, motifs et matières permettront un vaste choix de combinaisons. On aura aussi le droit à 4 « pyjamas » différents et divers objets pour décorer notre cabine à bord du Normandy. Il est donc possible de rendre notre personnage unique en apparence et en compétences, rendant la rejouabilité de ce soft importante. Les pouvoirs biotiques (comme ceux d'Akira) ou technologiques (comme ceux du père de Chuck - dont les deux agents doublent la version originale) éclairent les champs de bataille par des feux d'artifice impressionnants. Il faudra user, voire abuser de la pause active (en maintenant Shift) pour exploiter les combos possibles entre pouvoirs. Les animations et les graphismes ont été grandement améliorés, les rendant comparables à ceux du film Final Fantasy sur notre moniteur. Les combats sont ainsi très prenants, surtout en affrontant une intelligence artificielle plus coriace et une localisation des blessures menant à des headshots dévastateurs.Â
Chaque classe pourra équiper une arme lourde, qui remplace les grenades de manière efficace et variée. Les problèmes de surchauffe d'armes sont aussi de l'histoire ancienne, grâce à des cartouches thermiques, similaires aux chargeurs des armes contemporaines. La modularité des armes est transposée en pouvoir de classes pour les types de munitions, donnant ainsi des dégâts augmentés contre certains ennemis, ou la possibilité de les enflammer, voire de les geler. On ne se retrouvera donc plus face à un inventaire blindé de mods, armes et armures réquisitionnées.
Mecha blindé L'importance des types d'armes est renforcée : la portée, cadence de tir et dégâts occasionnés ont une influence variable selon les protections ennemies et la manière de jouer, il faudra ainsi régulièrement passer d'une arme à l'autre en fonction de la configuration du terrain et des forces adverses. User d'armes longue portée tout en restant à couvert face à un mécha lourd, ou équiper son fusil à pompe pour tirer à bout portant dans les étroits couloirs d'une navette. La course et la mise à couvert sont similaires à celles de Gears of War. A la manière d'un FPS, sans que cela nuise au jeu, il n'y a plus d'inventaire, et plutôt que de ramasser des armes on en téléchargera les plans et autres possibilités de modifications. De fait, les coffres et terminaux informatiques que l'on piratera via des mini-jeux à l'esthétique immersive basés sur la mémoire et la rapidité d'analyse visuelle, ne fourniront plus que des plans ou des crédits. Plutôt que de parcourir les magasins des NPC pour débusquer la meilleure arme ou armure, on achètera des nouvelles technologies pour améliorer tout notre commando. Celles-ci seront accessibles dès que l'on aura recruté un allié capable de mener les recherches, et elles nécessiteront des matières premières que vous collecterez au cours de vos pérégrinations. La personnalisation semble perdre en possibilités, mais la variété des améliorations et des types de munitions correspondent à ce que l'on pouvait obtenir dans le premier Mass Effect. On retrouve d'ailleurs les casiers qui permettent de modifier les armes de vos alliés lors des retours à bord du Normandy.
Débarquement de NormandyPour voyager d'un système à un autre, sans relais cosmodésique, notre navire consommera du carburant. Il faudra faire le plein dans des stations prévues à cet effet, dans lesquelles on rachètera aussi des sondes. Ces dernières permettent de localiser les filons de matières premières détectés depuis l'orbite d'une planète par le biais d'un « mini-jeu » remplaçant les mornes missions en Mako. On balayera la surface d'un astre avec un scanner, à la recherche de métaux du groupe du platine et d'élément zéro. On trouvera de temps en temps des missions secondaires, des anomalies détectées souvent sous la forme de messages SOS. Ces missions souvent très courtes sont très agréables car très différentes les unes des autres dans leurs gameplays ou thèmes abordés, allant de la résolution d'énigme pour réactiver un bouclier au parcours d'une immense carcasse d'astronef en équilibre instable pour en récupérer le journal de bord.
Trou blancMission, ce terme n'est pas anodin, il renvoie directement à l'imagerie militaire. Cet opus dans son fond et sa forme nous met dans la peau d'un chef d'escouade mercenaire. Il faudra ainsi commencer par recruter l'élite dans l'univers connu. L'Homme Trouble, énigmatique homme à la cigarette, chef de l'organisation qui a réanimé Shepard, nous fourni une liste d'individus hors du commun. On pourra recruter dix mercenaires - onze avec un téléchargement gratuit - de différentes races et aux personnalités bien trempées. Du scientifique galarien ayant une éthique douteuse à l'inquisitrice asari au code strict, en passant par l'humaine psychopathe maintenue en stase cryogénique. Pour mieux les connaître et s'assurer leur loyauté, tout en leur débloquant un pouvoir et une armure alternative, on pourra les aider dans des affaires personnelles. Ces dernières et les histoires liées au recrutement sont fouillées et abordent des thèmes plus ou moins originaux, ce qui donne lieu à des séquences de jeu originales et immersives, car nous avons toujours notre mot à dire. Le level design rend l'expérience forte par des décors bien agencés, donnant un aspect cohérent et varié, tout en forçant à modifier sa tactique. L'expérience de jeu sera ainsi très intense grâce à des atmosphères bien distillées, un peu à l'image du dernier Call of Duty. Ces dernières se conclueront par un écran qui récapitulera les faits marquants, données, ressources et points d'XP amassés.
L'Au Delà est bien vivant.Tout semble avoir été fait pour rendre ce deuxième opus plus accessible, plus efficace, mais aussi plus immersif. Si les éléments propres au jeu de rôle ont été refondus pour ne plus être source de lourdeur inutile, l'immersion de ce deuxième opus est impressionnante. Les lieux visités semblent plus vivants, notamment par les différents dialogues, news galactiques et publicités qui parsèment les stations de touches d'humour ou de nostalgie. Et à ce niveau là en particulier les discussions des deux équipiers du noyau moteur du Normandy sont souvent des perles. Les références sont nombreuses, entre les problématiques actuelles, l'environnement, le racisme, le clonage ; on retrouvera des allusions savoureuses à des classiques, parfois directes, comme une comparaison à HAL de 2001: L'Odyssée de l'Espace, et d'autres sous-jacentes. Les dialogues conservent ces phrases en bleu (charme) et rouge (intimidation) accessibles en fonction de nos valeurs de conciliation et de pragmatisme, mais ajoutent des Quick Time Events quand l'action semble plus importante que la parole. On pourra ainsi menacer à l'aide d'une arme un receleur d'informations ou soigner un interlocuteur sur le point de succomber. Ces phases agrémentent des dialogues déjà bien améliorés dans leur rendu cinématographique. En discutant avec nos membres d'équipage, on obtiendra plus d'informations sur l'univers, leur race, leur vie ; et comme dans l'original on pourra lier une relation avec certains compagnons du sexe opposé.
He's got the Jack Certains rebondissement mèneront aussi vers des choix drastiques et risqués, pouvant rendre des coéquipiers inaccessibles ou leur faire perdre leur confiance en vous. De quoi se mettre définitivement dans les bottes du commandant Shepard. Toutes ces aventures menant inéluctablement vers une mission suicide, la tension monte et les décisions importantes sont source de dilemmes. Surtout quand on sait que les fins sont multiples, de l'idéale survie des douzes membres de l'équipe, à la catastrophique mort de chacun, voire même de notre héros.
Cet épisode est très immersif et intense dans ses combats et dans la création d'un groupe de guerriers soudés (ou pas) qui part pour une mission avec peu d'espoir de retour. Les Récolteurs sont une menace qui semble moins grande que les Moissonneurs, mais le scénario bien mené est digne des Douze Salopards ou d'Ocean's eleven. Le jeu se parcoure entre 20 et 40 heures, avec pour les plus pressés de finir la trame principale la possibilité de continuer à jouer après la « fin ». On pourra aussi recommencer l'aventure ave
...récolte la tempête!c une autre classe, voire un autre sexe pour un point de vue différent. La difficulté est aussi mieux dosée pour cet épisode. Elle varie en fonction de notre niveau et les crédits ne s'accumulent plus à outrance. L'importation de sauvegarde n'apportera finalement que peu de choses à l'histoire : quelques rencontres nostalgiques et messages sur son terminal privé mais les variations d'une partie à l'autre seront loin des univers parallèles de Sliders. La cohérence et l'immersion sont renforcées, et les différents scénarios étendent nos connaissances sur l'univers, rendant ainsi ce jeu indispensable pour les fans de la première heure. La communication autour de ce système d'importation est par contre un peu surfaite, mais la porte est ainsi grande ouverte à ceux qui auraient manqué la première navette. Mass Effect 2 est plus accessible que son grand frère, possède une esthétique sans réelle faille et une expérience de jeu variée, intense et donc renouvelable. Un incontournable qui place la barre très haut pour son successeur !
Pas question de rengainer pour Shepard.