Mémoires de joueur #3 : mon premier jeu

/ Article - écrit par Nicolas, le 23/11/2011

Être chez Krinein pose un problème de place : on reçoit des jeux à tester de la part des éditeurs, et il faut les stocker. Si en plus, à la base, on se vante d’être un consommateur aguerri et d’avoir une collection personnelle conséquente, on se retrouve vite avec deux ou trois étagères pleines de boîtes en tout genre. Je vous ferais bien une photo des miennes, mais vous devrez attendre un peu, peut-être une autre fois.
Mario Brosse ? Mais quoi ?
Quoi qu’il en soit, il y a eu un début à tout ça, une toute première boîte que vous n’avez probablement pas gardée. Et à partir de cette vision, on est amené à se souvenir d’un moment fondamental de votre vie de joueur : votre tout premier jeu.

Je me souviens, c’était en 1987, et c’était sur la petite NES 8 bits de Nintendo. J’avais déjà pu toucher à certaines consoles de jeu tout juste bonnes à me faire faire du Pong, mais là nous parlions de la grande révolution ludique. D’ailleurs, j’avais sept ans, donc même pas l’âge requis pour y jouer (c’était à partir de huit). Mes parents, croyant que la console était toute seule dans sa grosse boîte, m’avait acheté une cartouche pour pas que je passe mon temps à regarder la télé toute vide : Tennis (c’est le nom du jeu, ils ne s’emmerdaient pas à l’époque). Mais pourtant, j’ai préféré jeter mon dévolu sur le jeu fourni avec la cartouche : Super Mario Bros. Mon père a été mon ambassadeur.


Rien compris. Ça veut dire quoi Mario ?
Faut être honnête, je bitais rien. C’était en anglais, ils n’expliquaient rien de rien, nous avions par erreur foutu le jeu en multi, et du coup je ne comprenais même pas pourquoi il y avait un personnage rouge et marron et le même en tout blanc (peut-être que quand il tombe, il se fait mal et il a des bandages ? Pensais-je avec toute mon innocence d’enfant). Mon père essaye avec sa maigre expérience de m’expliquer un peu ce qu’il faut faire, mais il faudra toute de même un certain temps avant que je puisse ne seraits-ce que finir le premier niveau, et à l’allure d’un escargot. Mais si, vous savez, cette vitesse de pointe qui vous permet d’apprécier le paysage tout en considérant avec insistance chaque ennemi ou piège qui se dresse sur votre route ?


Rigole tant que t'as des dents !
Je ne sais pas quand est arrivé le déclic, mais je me revois commencer chaque nouvelle partie en courant comme un dératé, au mépris de la vie de mon petit Mario qui allait parfois s’empaler sur le premier goomba rencontré (Ah le NooB ! Me disais-je déjà à l’époque). Je comprenais toujours pas ce que me disaient ces truffes de bonhommes - champignons quand je les libérais, mais au moins je savais qu’il y avait quelqu’un à sauver. C’était l’épreuve du feu : on apprenait sur le tas, sans tutoriel pour aider, sans le contexte, juste un pauvre manuel rempli de phrases trop longues pour un enfant de sept ans. Je pense que sur ce point, mon père a été une sorte de trombone Microsoft Office : assez utile pour les tâches simples, mais incompétent par la suite (il ne m’en voudra pas, il n’a jamais eu la volonté d’être un joueur de jeu vidéo – je parle de mon père, pas de ce foutu trombone).

Depuis, j’ai joué à des centaines de jeux, sur dix ou vingt plates-formes différentes, je comprends l’anglais à défaut que celui-ci me comprenne, et je n’ai même plus besoin de faire les tutoriels. Mon innocence a été brisée un beau jour de janvier 1987, par un moustachu avec une salopette et son frère bizarre. C’est moi ou cette dernière phrase est très ambigüe ?

Quel a été votre premier jeu ? Quels souvenirs en gardez-vous ?