Mémoires de joueur #7 : les cinématiques d'introduction

/ Article - écrit par Nicolas, le 21/12/2011

Ma copine joue à Civilization V, jusque là tout le monde s’en fout. Mais ce jeu s’ouvre sur une cinématique d’une grande beauté, entièrement réalisée en images de synthèse et traduite en français, avec des doubleurs qui connaissent leur métier. Et pourtant, je suis blasé. Pourquoi, mais pourquoi ? Il y a une époque, pas si lointaine, où l’introduction d’un jeu pouvait nous déchirer l’âme et les yeux avec quelques bouts de pixels et notes de musique – mais le temps a passé, et il est difficile de nous renverser de notre chaise maintenant. Mais l’on peut toujours se souvenir, c’est déjà ça. Les introductions que je vais citer ne sont pas les plus fameuses, mais elles m’ont marqué d’une façon ou d’une autre, parfois pour pas grand-chose.


Du pixel comme s'il en pleuvait !
Dans les années 80, l’introduction est rare, mais elle existe parfois. Mon tout premier souvenir date cependant de 1990, avec la sortie du jeu Megaman 2 (NES). Bon, on est encore à l’ère 8 bits, donc faut pas s’attendre à de la 3D de folie et de la symphonie orchestrale jouée par les virtuoses de Londres, non. Doucement, on remonte un gigantesque immeuble pendant qu’un texte nous explique que c’est trop la merde ! Puis, la musique s’accélère, la caméra aussi, et se stoppe brusquement sur le sommet où se tient Megaman, les cheveux au vent ( !), scrutant l’horizon urbain tel le héros qu’il est. Quelle classe ! Ça a vieilli, mais quelle classe ! De la même façon, en 1993, la Game Boy nous offre carrément un petit dessin animé dans Link’s Awakening, où notre héros aux oreilles pointues se bat contre une mer déchaînée sur son frêle esquif. Il échoue sur une plage, se fait recueillir par la donzelle des environs sur une petite musique toute gentillette, la caméra en profite pour remonter le long de la montagne où repose l’œuf du poisson-rêve, et PAF : générique habituel de Zelda ! Ce genre d’expérience reste…


Un autre monde, oui, plutôt, oui.
Epoque 16 bits, il est impossible de passer à côté de l’introduction de Secret Of Mana, pourtant plutôt statique. Tout est dans la musique : quelques notes de piano, envolée de rythme à la moitié, et une grande cohérence avec le visuel dévoilée petit à petit (l’artwork le plus connu du jeu, avec quelques flamands roses qui décident de migrer à ce moment là). Pour faire moins spécifique, Flashback a été adapté sur pas mal de plateformes et a proposé assez tôt une introduction complètement en 3D, qui ressemble de loin aux premières minutes d’un film de cinéma. Conrad, le héros, s’y fait descendre après s’être échappé d’un laboratoire, et le jeu enchaîne directement après. Je vous propose en bundle l’introduction de Another World, du même acabit, véritable prouesse technique de l’époque puisque entièrement réalisé par Éric Chahi.


Soul Blade, précurseur de Dead or Alive ?
Je vais consacrer tout un paragraphe uniquement à la Playstation, car malgré le fait que je n’ai jamais possédé cette console elle renferme trois des introductions qui m’ont le plus marqué. La première appartient à Square - Enix – à l’époque Squaresoft – et sert d’avant-goût à la grande expérience vidéoludique qu’est Final Fantasy VIII. Le jeu n’a certes pas fait l’unanimité, que ce soit chez les fans ou chez les joueurs en général, mais sa magnifique intro en a scotché plus d’un. Une plage, des chœurs vociférant en latin, d’obscures paroles un peu mièvres, et un combat à l’épée très dynamique, voilà la recette qui a fait de Liberi Fatali un incontournable de mon registre mémoriel ! A côté, un autre jeu Squaresoft moins connu puisque jamais sorti en France, qui n’est autre que la suite de mon bien aimé Chrono Trigger, je viens de vous annoncer Chrono Cross. Il ne s’agit qu’un montage des cinématiques du film, mais réalisé avec un sens du montage bienvenu et surtout accompagné de la musique entraînante de Mitsuda Yasunori pas avare sur les percussions. Elle met en joie ! Enfin, Namco finira cet article avec son introduction de Soul Blade, qui en a plus d’avoir d’indéniables qualités graphique pour l’époque, se fendait d’une musique originale assez pêchue. To shine !

A partir de ce moment, il y aura quantité de cinématiques d’introduction valant le coup d’œil, la plupart empruntant volontiers au cinéma, et l’on pourrait passer des après-midi entiers à en voir défiler. En général, je regarde volontiers ces introductions, elles témoignent assez efficacement de tout le chemin parcouru jusqu’ici même si certaines n’arrivent qu’à nous éblouir les yeux sans nous marquer plus que quelques minutes. Mais bon, c’est déjà ça, après tout le jeu est le plus important.

Avez-vous quelques cinématiques d’introduction en mémoire ? Laquelle vous a le plus bluffé ?