9/10Metal Gear Online - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 08/07/2009
Notre verdict : 9/10 - War has changed... (Fiche technique)

Tags : gear metal solid online mode mgs xbox

Un mode online à la hauteur des ambitions de la saga Metal Gear. Beau. Tactique. Exigeant. Fun.

Un an après la sortie du fabuleux et sublime Metal Gear Solid 4, je me suis dit qu’il était temps de faire un point sur un des gros points forts du soft, à savoir son mode online. Et pour l’avoir pas mal pratiqué je vais me faire une joie de mettre en évidence les qualités de MGO.

Mais tout d’abord je me sens, hélas, un peu obligé de refroidir mon lectorat qui serait intéressé par le jeu sans toutefois y avoir jamais joué, alors autant y aller cash : MGO ne se prend pas instinctivement en main à la différence d’un CoD (4 ou 5) ou d’un Killzone2. Ceux qui ont l’habitude de la saga MGS comprendront tout de suite ce que je veux dire, pour les autres laissez-moi mettre un peu les choses au clair.

Teamwork matters!
Teamwork matters!
La série des Metal Gear, et ce quel que soit le support, s’est toujours révélée exigeante en terme de gameplay. En incarnant Snake ou Raiden le joueur s’est toujours vu contraint d’apprendre et maîtriser une foultitude d’actions pas forcément évidentes à combiner dès lors que tous les boutons de la manette sont sollicités, et ce parfois même de plusieurs façons différentes. Par exemple la touche X sert à s’accroupir, mais une pression prolongée permettra de s’allonger, et ceci est valable dans l’autre sens. De même maîtriser les seules possibilités de la touche triangle (qui permet, en plus d’interagir avec le décor, de passer en mode visée/caméra par-dessus l’épaule, puis au mode visée/FPS, mais également au mode « je me mets sur le dos pour faire face au danger qui arrive derrière moi » jusqu’au mode « je fais le mort ») demandera un certain temps d’adaptation pour le néophyte. Et bien évidemment dans le feu de l’action cela a une importance décisive. Car MGO est un jeu tactiquement exigeant et le fait de se prendre « les pieds dans les boutons » engendrera à coup sûr un frag assuré ainsi que, et c’est beaucoup plus chiant, une énorme frustration. Pas de mystère donc, le système Metal Gear est un système qui s’apprivoise.

Boom! Headshot!

Par contre une fois les manipulations de base assimilées le jeu se révèle être d’une richesse que peu de modes online « shooting type » peuvent prétendre atteindre.

Tout d’abord parce que MGO se joue à la troisième personne, à l’instar du mode solo, et ceci permet au joueur de pouvoir observer les alentours à tout moment, et ainsi assurer ses arrières en toutes circonstances avant de passer à l’action (cela permet aussi une identification plus forte avec son avatar, puisque là on se voit. Ca a l’air con mais c’est important).

Gotcha!
Gotcha!
Et en termes d’action justement MGO tire sa richesse de toutes les possibilités offertes par le mode solo, et sachant que l’I.A des ennemis dans les différents Metal Gear est souvent pointée du doigt comme une énorme faiblesse, ce n’est que bonheur de pouvoir profiter des dites possibilités contre des adversaires humains.

On peut donc s’accroupir, ramper, passer en first person view mode pour shooter (tout en se déplaçant, pas comme dans certains titres, hum hum…), se dissimuler sous un carton ou un baril (ou dans une poubelle !), utiliser le CQC (close quarter combat, système de combat au corps à corps très développé allant jusqu’à permettre d’utiliser un ennemi comme bouclier humain), poser un magazine coquin à un endroit stratégique (si l’ennemi tombe dessus il est « sous le charme » et ne peut ainsi plus agir pendant de longues secondes). Il y a également la possibilité d’utiliser la fonction SoP (pour "Sons of the Patriots". Dans le mode solo de MGS 4 c’est une fonctionnalité que possèdent tous les soldats, reliés entre eux par un système de nanomachines et leur permettant de partager immédiatement et simultanément les informations de chacun et ce où qu’ils se trouvent. Dans la pratique une fois cette option activée on pourra situer en permanence où se trouvent ses coéquipiers sous la forme de silhouettes et stats visibles même à travers les murs).

Mais, vu la profondeur et la richesse du jeu, allons-y mollo et regardons point par point les différents aspects qui font son intérêt.

Lorsque l’on s’inscrit à MGO on dispose d’un slot permettant de créer son avatar (uniquement masculin ; pour pouvoir créer un perso féminin il faudra passer par les packs d’extensions, mais j’y reviendrais plus tard) et de le personnaliser (visage, voix, tenue). Ensuite on choisi de mettre en avant certaines capacités définies qui augmenteront de niveau au fur et à mesure des matchs (Le C.Q.C par exemple, ou les capacités liées à un type d’arme spécifique). Vôtre personnage aussi prendra du galon au gré des ses perfs en combat, et sera récompensé par des points d’EXP ainsi que par des points de « reward », je reviendrais aussi là-dessus plus tard. Il est à noter d’ailleurs que le jeu permet de rechercher des parties avec des joueurs de niveau équivalent au vôtre et ainsi avoir toujours l’assurance de parties équilibrées. Et si vous débutez vous pouvez vous faire la main en mode training sur les différentes maps avec pour compagnons de jeu des poupées, mobiles ou non, et ainsi appréhender calmement le terrain. Plus intéressant, on trouve aussi un mode training avancé où un instructeur vous apprendra les rudiments de la lutte armée et du combat en équipe. Et quand je dis intéressant, c’est qu’il s’agit d’un VRAI instructeur (en général un joueur confirmé), et non d’une IA.

C'est pas le moment de dormir!
C'est pas le moment de dormir!
Si on commence le jeu tel quel, CAD avec le starter pack, on a accès à 5 cartes privilégiant selon celle choisie les affrontements à courte, moyenne ou longue portée. Ces cartes de base sont extrêmement bien foutues en termes de possibilités d’infiltration et de tactiques de combat évoluées (remember la base abandonnée de Groznyj Grad dans MGS 3 ? Elle est ici fidèlement reproduite avec ce qu’elle compte de hangars, miradors, containers et véhicules sous lesquels ramper et grands bâtiments permettant à tout bon sniper de préparer de beaux headshots !). Mais pour vraiment profiter de MGO il faut se procurer les 3 packs d’extensions qui sont sortis tout au long de l’année. Bien sûr ils sont payants, mais vu la qualité et le sérieux des ajouts proposés on ne criera pas à l’extorsion facile.

Ces 3 packs donc, répondants aux doux noms de MEME, GENE et SCENE, permettent une fois acquis de :

Bénéficier d’un slot de création de perso supplémentaire, et là il sera possible de choisir un avatar féminin.Avatar, avatar, est-ce que j'ai une gueule d'avatar?
Avatar, avatar! Est-ce que j'ai une gueule d'avatar?

De pouvoir incarner (aléatoirement, comme pour le mode « mission d’infiltration » où un joueur pris au hasard se retrouve dans la peau de Snake. Pas de panique, j’en reparle aussi plus loin) d’autres persos célèbres de la série (Revolver Ocelot, Raiden, Vamp et bien d’autres); bien sûr les aptitudes propres à ces personnages sont prises en compte dans le jeu.

D’avoir accès à de nouvelles maps (ce qui fait à l’arrivée un total de 15) magnifiques et variées, comme Coppertown Conflict et sa tempête de sable ou, fin du fin, la sublime Icebound Inferno qui est en fait l’extérieur de la base de Shadow Moses (les amateurs apprécieront !) en plein blizzard, et où il n’est pas rare de voir une bourrasque de neige se lever et faire disparaitre l’ennemi qu’on allait aligner proprement. Frustrant et jouissif !

De pouvoir s’inscrire et participer aux nombreux tournois mondiaux de MGO (bon, là mieux vaut avoir le niveau quand même).

Le jeu comporte aussi tout un tas de petites spécificités bien sympathiques comme le « reward shop » où l’on peut troquer les points gagnés lors des matchs contre des items divers et variés (tenues, coiffures, accessoires), un système de recherche d’amis (ou de blocage de boulets!), vos historiques de matches, les statistiques de vôtre perso et même un album photo! (car on peut prendre des clichés à loisir pour immortaliser les bons moments !).

On peut bien sûr aussi créer sa partie en paramétrant absolument tout, du choix des cartes au style de combat (avec C.Q.C, sans C.Q.C, voire C.Q.C only !) en passant par la durée, le nombre de round, le nombre de « tickets » (c'est-à-dire le nombre de kills nécessaires à chaque team pour gagner, la première équipe tombant à zéro tickets perd la manche) et j’en passe.

Il est également possible de créer son clan et ainsi se préparer une équipe solide (waf !) en vue de participer à des matchs de plus hauts niveaux.

Les modes de jeux aussi font honneur à la saga. Outre les classiques du shooting game (deathmatch, team deathmatch), certains modes sont vraiment spécifiques à l’univers Metal Gear, comme le mode « mission d’infiltration ». Dans cette configuration un joueur pris au hasard incarne Snake équipé de sa tenue octocamo (et donc invisible aux yeux des autres joueurs). Le but pour lui sera alors de récupérer un max de « dog tags » (vous savez, les fameuses plaquettes sur lesquelles sont indiqués les noms et matricules des trouffions dans les films). Un autre joueur, lui aussi tiré au hasard aura alors la charge d’assister Snake sous la forme du MK II, le petit « Metal Gear de soutient » créé par Otacon. Lui aussi peut se rendre invisible et arriver sournoisement derrière un adversaire pour le sonner d’une bonne décharge électrique ! Quant au reste des joueurs, l’objectif de la partie pour eux sera double : Faire le ménage dans les rangs de l’équipe adverse ET avoir la peau de Snake !Snake's on a plaine!
Snake's on a plaine!

Et il y en a encore beaucoup d’autres. La « mission bombe » (similaire à Counter Strike, décidément un classique), « mission de contrôle » (contrôle de bases, l’équipe qui en tient le plus à la fin du round gagne), « mission de capture » (mode « capture the flag » où les drapeaux sont remplacé par des GA-KO et des KEROTAN, petites peluches propres à la série) et deux de ses variantes, le mode « sauvetage » (où là il n’y qu’un GA-KO que chaque équipe doit absolument récupérer et garder pour obtenir la victoire) et le mode « infiltration en équipe » (une team équipée avec l’octocamo doit ramener un GA-KO ou un KEROTAN de derrière les lignes ennemies).

Enfin il y a le mode « match à mort camo optique » (tout le monde est équipé avec un octocamo et la zone de combat se rétrécie au fur et à mesure que le temps passe. Les joueurs qui se retrouvent hors de la zone subissent de gros dégâts !), et pour finir, le mode « pause » où on peut faire n’importe quoi et surtout le pitre, ce qui permet de souffler un peu entre deux parties tendues !

Un petit mot aussi sur l’armement, bien sûr richissime en termes de variété (sans oublier que la série est quand même bien connue pour son « réalisme balistique »). Il y a ainsi un véritable arsenal propre à satisfaire le style de chacun, du M4 Custom au Mosin-Nagant en passant par le AK-102 et autres joyeusetés explosives telles que les grenades (incendiaires, fumigènes), le C4, les mines Claymore…la liste est (très) longue et technique, soyez donc sûr que vous trouverez la pétoire de vos rêves.

Et je finirais sur deux petits détails sympas; il est possible de choisir le thème musical de chaque round parmi les nombreuses musiques du jeu, voire d’autres épisodes (le thème principal de la version MSX par exemple, telle qu’elle était à l’époque, c'est-à-dire en MiDi. Trôbon !), et d’activer le codec en cours de match (via la touche « select ») pour donner des directives aux autres membres de la team (ou juste pour mettre de l’ambiance. « GO GO GO ! »).Y'a beaucoup trop de tension dans cette pièce...
Y'a vraiment trop de tension dans cette pièce...

Metal Gear Solidaire

Ouf ! C’est en détaillant tout ce qu’offre MGO que je me rends compte d’une chose, c’est qu’outre la générosité du contenu, on y reviens surtout pour l’excellente ambiance et l’esprit fair play des joueurs rencontrés, car comparativement à d’autres jeux du même genre MGO est, encore une fois, plus exigeant que la moyenne. Le travail d’équipe y est primordial et on ne s’amuse pas longtemps si on est venu pour jouer au kéké (de plus un mauvais joueur à toutes les chances de se faire éjecter d’une partie sur simple vote des participants).

Et plus on enchaîne les parties plus on se sent progresser. C’est donc naturellement qu’on se met au diapason des différents décors et qu’on se surprend à élaborer des tactiques qui ne nous seraient pas venu à l’esprit au début, ce qui démontre encore une fois que, à l’instar de la série qui lui a donné naissance, MGO est en définitive aussi un immense bac à sable où le joueur est libre d’expérimenter tout ce qui lui passe par la tête.

Alors bien entendu, de par sa prise en main « élitiste » MGO ne plaira pas à tout le monde. Mais ceux qui accrocheront verront vite que peu de shooting games peuvent se targuer de proposer autant sur la durée ; autant de plaisir à jouer en équipe, autant de sentiment d’accomplissement personnel, autant de maps aussi belles que riches en opportunités tactiques… bref, autant de fun!

Kojima Hideo est un maître.

L'affiche du MGO World Championship 2008
L'affiche du MGO World Championship 2008