7.5/10MotoGP 10/11 - Test

/ Critique - écrit par BenLaeft, le 30/03/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Rossi in Rosso Ducati ! (Fiche technique)

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MotoGP 10/11 semble avoir gravi un échelon. Mode Carrière enrichi. Multijoueur jusqu’à 20 coureurs. Pilotage réaliste sans pour autant être ingérable. Le compromis semblait équilibré. Cependant graphismes et bande sonore demeurent décevants et empêchent le titre de réellement décoller.

Le 20 mars dernier a repris au Qatar la saison 2011 de MotoGP. Tous les motards chevronnés étaient tout de cuir équipés devant leur poste de télévision, prêts à voir s’affronter les pros et sentir la gomme cramer. Chez Krinein, seul notre cher Flob s’est trompé de combinaison… on lui avait pourtant dit que sa combard SM, ça ne comptait pas pour SuperMotard ! Bref l’arrivée du printemps et le retour de la saison coïncide tout naturellement avec la sortie de ce nouvel opus MotoGP 10/11 développé par Monumental Games. Réchauffé ou réelle nouveauté ?

Je me souviens encore de l’année passée… J’avais déjà eu l’honneur de réceptionner MotoGP 09/10 synonyme du come-back et du renouveau pour la franchise. C’est en s’appuyant sur le même concept que Capcom nous propose cette nouvelle version. En effet, le souci avec les franchises sportives, c’est qu’il faut reproduire fidèlement la saison qui va se dérouler. Pour ce faire, l’éditeur propose un jeu « à cheval » sur deux saisons. Un contenu figé portant sur l’année 2010 et un contenu téléchargeable au mois de juillet prochain portant sur la saison 2011 de Moto2 et MotoGP. Artifice bien pensé qui permettra de
Menu réchauffé
voir The Doctor évoluer sur sa Ducat’. Mais par conséquent, nous ne détaillerons ici que le contenu 2010.

Tout d’abord, on nous ressert le même menu réchauffé… Les modes Carrière, Championnat, Contre-la-montre, Défi et Multijoueur sont à nouveau présents. Celui qui vous occupera le plus sera sans aucun doute le mode Carrière, qui s’appuie sur la même recette réussie que l’année passée. Vous commencerez comme débutant sur 125cc, et aurez la possibilité de progresser en 250cc puis en MotoGP. La gestion des sponsors et des ressources humaines rend la carrière d’autant plus intéressante. Votre attachée de presse vous dénichera des sponsors, vos ingénieurs étudieront les axes de recherche que vous privilégierez (freins/pneus, moteur, échappement/filtres, cadre/suspension ou boîte de vitesses) afin d’améliorer votre machine.

Remix de l’année passée me direz-vous ? Et bien non ! Deux nouveautés font leur apparition. Tout d’abord un nouveau paramètre de carrière : la réputation. L’image que vous renvoyez, l’avis des sponsors et des constructeurs prennent une importance non négligeable. Il vous faudra faire gaffe aux accidents, limiter les collisions et soigner votre pilotage pour espérer recruter les meilleurs partenaires. Un bon moyen de récompenser le joueur assidu et posé au détriment du joueur bourrin adepte du bac à graviers qui
Ecran splitté pour 2 joueurs
zappe essais et qualifications. Seconde nouveauté, sans doute inspirée par le duo Rossi/Lorenzo lors du championnat 2010, vous pouvez embaucher à tout moment de la partie l’un de vos amis pour jouer les coéquipiers. Vous pourrez alors rivaliser ou bien gagner ensemble pour le bien de la team. Ça va jouer des coudes sur la piste !

En parlant de piste, MotoGP 10/11 en compte 18 contre 17 l’année passée. Là aussi quelques nouveautés. Le très technique circuit d’Aragon ou même Silverstone font leur apparition au détriment du célèbre Donington Park. Ces circuits restent graphiquement semblables à l’opus précédent, c'est-à-dire décevants pour une console next-gen. Mais de toute façon, vous n’aurez pas le temps de les admirer car ce ne sont pas les paysages qui vous feront vous évader mais bien la prise d’angle et le rupteur. Quoiqu’il advienne, ces circuits, qu’ils soient techniques ou rapides, donnent envie d’enfourcher
Décors ternes et graphiquement limites
virtuellement sa machine et de caler la poignée dans l’angle. Malheureusement la réalisation des conditions météorologiques est toujours perfectible, les décors ternes, et les tribunes bien trop peu peuplées.

Au niveau jouabilité, il y a du mieux. La prise en main demeure toujours difficile aux premiers tours de roues puisqu’il faut gérer freins avant, freins arrière, position du pilote, rapports et gaz. Malgré tout, le réalisme du freinage a été amélioré. Fini les arrêts brutaux et freinages surpuissants, place au freinage temporisé et dosé. Cela relève pas mal le niveau et surtout le besoin de bien connaître les circuits. Plus la peine de se fier à la couleur de la ligne de trajectoire qui devient obsolète… Auparavant trop pessimiste, maintenant trop optimiste, elle vous mènera droit dans les graviers. Mieux vaut compter sur votre mémoire et anticiper du levier.

Un effort a également été porté au pilotage en lui-même. Les courbes à pleine vitesse paraissent plus difficiles à négocier.  La position du pilote sur la moto prend une part importante dans vos performances et les transferts de masse obligent à une assiduité de tous les instants accroissant significativement la difficulté. Encore plus que dans l’opus précédent, la nécessité de monter crescendo de 125cc à 250cc, puis à la catégorie reine MotoGP se fait ressentir si vous souhaitez vous adapter progressivement au fastidieux pilotage. Ces améliorations
Pilotage fastidieux mais fun
ne font pas pour autant de MotoGP une simulation parfaite. Même si le côté Arcade se fait plus discret, le fait de rester sur la moto relève parfois du miracle et le pilote semble rivé à la machine. Cependant le compromis choisit par Monumental Games reste suffisamment acceptable et cohérent pour ne perturber en rien le plaisir de pilotage.

Dernier point qui reste quant à lui critiquable, la réalisation audio. Les musiques et les commentaires de course sont lassants et obligent vite à couper leur volume. Un effort a été porté aux sonorités de moteurs mais celui-ci ne permet pas de transformer l’essai. Manque de réalisme net qui ne favorise pas l’immersion. Tout motard qui se respecte apporte une grande importance à la sonorité de l’engin ! Ces sons répétitifs aideront vos maux de crâne à prendre le dessus. Que dire de plus, c’est une critique récurrente de la franchise qui semble avoir été entendue mais mériterait encore un effort.


Le pilote n'est plus manchot !
Pour résumer, MotoGP 10/11 semble avoir gravi un échelon depuis l’année dernière. Le mode Carrière s’est légèrement enrichi assurant ainsi une durée de vie plus qu’acceptable. Le mode Multijoueur jusqu’à 20 coureurs ne fera que prolonger le plaisir. La jouabilité a clairement évolué, on comprend vite ce sur quoi a travaillé Monumental Games. Le pilotage a gagné en réalisme et en difficulté sans pour autant le rendre ingérable. Malgré ces changements, MotoGP 10/11 sait rester abordable au commun des mortels et ne s’inscrit pas dans la pure simulation. Le compromis trouvé semble ainsi parfaitement équilibré : du fun mais du pilotage tout de même ! Enfin n’oublions pas qu’il s’agit là d’un jeu partiel qui sera complété en juillet prochain par la saison 2011. Reste à améliorer les gros points noirs du titre : graphismes et bande sonore qui demeurent décevants et plombent la note. Le next-gen ayant atteint sa maturité, cela n’est plus acceptable… Rendez-vous l'année prochaine donc !


DR.