8.5/10Prototype - Test

/ Critique - écrit par Guillaume, le 12/06/2009
Notre verdict : 8.5/10 - Un jeu qui fait grimper au building (Fiche technique)

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Comme il est savoureux et délicieux de jouer au bac à sable à courir sur les immeubles, découper en rondelle et détourner les véhicules de l'armée. Tout ça pour se venger violemment.

Alex Mercer n'est pas comme tout le monde. Il n'est pas triple champion du monde au jeu de fléchettes, ni même un agent secret qui aurait le permis de tuer.  En réalité, il est plutôt amnésique, mais ce dont il est sûr, c'est qu'il a le style (à prononcer avec l'accent bien entendu : stäyle !) puisque que sa capuche de sweat-shirt est toujours rabattue, et qu'il a un look urbain tendance. Ce qui l'étonne, c'est sa capacité à encaisser les balles sans trop sourciller, à courir comme un jaguar et à bondir tel un kangourou. Si seulement il n'y avait pas ce magma organique peu ragoutant qui suinte parfois de son bras... et les tirs à vue des militaires... tout irait pour le mieux. Alors, bien obligé de réagir, le larron part rassembler le puzzle.

Pour que vous conserviez votre sérénité, on ne s'étendra pas sur le scénario et on vous laissera le découvrir. Sachez seulement que c'est l'un des points fort du jeu. Les rebondissements multiples et les différents éclairages de l'intrigue, sous forme de souvenirs volés, contribuent à instiller une ambiance assez délectable, entre schizophrénie chronique et paranoïa du grand complot. Juste de quoi se mettre à table avant de regarder, nostalgique, quelques épisodes d'X-Files.


Alex, donc, part explorer les sources de ses soucis physiques, et rencontre une forte adversité. Que ce soit du côté des militaires qui ne l'apprécient réellement pas, ou bien chez les humains infectés (oups ! Finalement on est obligé d'en révéler plus que prévu. Rassurez-vous, ça n'a rien de secret.), tous aiment le prendre pour cible aussitôt qu'ils le croisent. C'est d'ailleurs un intéressant jeu de chat et de souris qu'il faudra mener tout au long de l'enquête, puisqu'Alex, s'il ne peut se cacher des infectés, peut devenir caméléon et abuser les forces de l'ordre. A tel point que nous ne pouvons vous cacher plus longtemps sa capacité de métamorphose. Ce qui est bien entendu horrible quand on sait qu'il doit assimiler (*bruit organique*... Mort !) son modèle avant de pouvoir prendre ses traits.

Jusque là rien ne laisse supposer que Prototype n'est pas un jeu d'enquête point'n click. Pourtant, c'est tout le contraire. Imaginez Grand Theft Auto passé à la moulinette du beat them all. Ouiiii. C'est ça. C'est prometteur non ?

Alex, s'il est déjà, au début du jeu, plus fort que l'être humain normalement constitué, va acquérir tout au long de son aventure des points d'expérience qu'il transformera en capacités spéciales. Certaines, très dévastatrices sont appelés cataclysmes, et ne peuvent être utilisées que lorsque l'on est en pleine santé, ou au contraire quand tout va de mal en pis. D'autres, au contraire, sont plus triviales, mais néanmoins indispensables à tout combattant qui se respecte, ou adepte du parkour. Courir plus vite, sauter plus haut, utiliser un humanoïde comme fouet, transformer son bras en lames, décupler sa force, etc. Autant de capacités impressionnantes qui donnent envie d'être débloquées. Pour cela, on vous fait confiance, les combats et les résolutions de missions ne tarderont pas à délivrer leur précieuse manne.


On a évoqué les deux factions que l'on trouve dans Prototype : les militaires et les infectés. Dans l'univers bac à sable proposé, chacune possède des bases, des nids et des zones d'influence. Il est possible de favoriser l'un ou l'autre des camps, même si globalement on s'en moque un peu, le jeu ne changeant pas véritablement. Cependant, l'ambiance apportée par ces escarmouches est irremplaçable : on parcourt régulièrement des rues où des batailles rangées ont lieu, infectés contre militaires, tanks contre bêtes organiques. On peut passer distraitement en courant le long des immeubles voisins (oh !), mais on peut aussi se laisser persuader de délivrer quelques coups bien placés au passage.

Alex évolue pour notre plus grande joie destructrice. Chaque joueur trouvera certainement son style de combat préféré, avec la capacité spéciale associée, et restera sur ses acquis. Quelques missions inviteront à modifier sa façon de faire pour plus d'efficacité, mais globalement on restera fidèle à ce qui semble bien marcher. Les combats resteront funs et violents, assez étonnants par ailleurs, puisque ce n'est pas tous les jours que l'on va détruire un hélicoptère survolant la ville à coup de pied. Chaque action amène une résolution spectaculaire.

Entre les combats et les déplacements, Alex nous gâte. Courir sur les façades d'immeubles, sauter de gratte-ciels en gratte-ciels, c'est un plaisir coupable que l'on adore. Vitesse, réactivité, violence... un cocktail que l'on aime dans un jeu assez violent pour être interdit au moins de 18 ans.


Si on cherche la petite bête, on peut constater que les graphismes, bien que tout à fait corrects, ne sont pas le nec plus ultra de la next gen. Mais quand on voit les grands espaces et les foules s'animer, on pardonne volontiers.
La prise en main, elle, est quasi immédiate. C'est même assez étonnant de voir qu'il est si facile de taper, sauter et courir un peu partout. Malgré tout, dans quelques cas très rares, on pu noter, engoncé dans son armure et fauchant avec sa lame, que les commandes avaient du mal à suivre. C'est assez bref pour être oublié aussitôt et ne pas affecter outre mesure le gameplay, mais c'est une fausse note qu'on aurait préféré ne pas voir.

Finalement, Prototype, c'est l'histoire d'un bad-boy super-héros qui va faire des ravages.