Team Fortress 2 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par EvilPNMI, le 18/03/2008 (Tags : team fortress video valve jeux joueurs mode
Bonus multijoueur de l'Orange Box de Valve, Team Fortress 2 se veut un FPS multijoueur axé teamplay et fun avant tout. Graphiquement, c'est bien parti.
La première approche du jeu est assez agréable, l'univers cartoon façon Pixar accroche agréablement l'oeil et l'ambiance sonore des films d'espionnage des années 70 rappelle furieusement celle, plus parodique, de No one lives forever, les expressions et animations des personnages sont drôles et arrivent à arracher un sourire. Et à part ça ?
Team Fortress 2 fait suite à Team Fortress Classic et est basé sur le moteur Source de Half-Life², légèrement remanié pour l'occasion (et donc réinstallé, aussi), comme le gameplay du jeu. Malgré son apparence graphique simpliste, le jeu reste gourmand mais fluide au sacrifice de détails « bling-bling » sur les configurations moyennes. La musique est discrète, les effets sonores un peu moins (la domination et les revanches se font clairement entendre), et le moteur physique est performant, offrant des corps volants désarticulés du plus bel effet.
Les classes présentes dans le jeu ont chacune leurs spécificités, qui freinent le jeu individuel et permettent à chaque classe d'être utile. Puissance de feu et lenteur pour le Heavy, vitesse doublée et santé basse pour le Scout, sticky-bombs, grenades et whiskey pour le Demolition Man.
Chaque classe dispose de son propre arsenal pour se défendre et de capacités souvent complémentaires et fourbes. Le Medic est particulièrement demandé pour sa capacité à soigner ses alliés (ou les Spies déguisés aussi, ça arrive) et à déclencher une Übercharge arrivé à 100% de sa jauge de soins. Cette charge rend invincible le Medic et son patient pendant une dizaine de secondes, et peut permettre de reprendre un point capturé, ou de percer les défenses ennemies.
Suivant le mode de jeu, les tactiques restent plus ou moins les mêmes. « Capture the flag » ou capture de points (tout se fait en équipe, c'est dans le titre du jeu, recommencer la lecture de la critique si nécessaire), les Scouts foncent en avant en faisant fi du danger et en double-sautant, les Engineers construisent des tourelles meurtrières en donnant des coups de clés à tous les alliés qui passent (seule méthode pour repérer un Spy ennemi déguisé, le frapper. L'absence de friendly fire favorise cette « technique » et nuit légèrement à la cohérence, du coup), les Pyros se cachent derrière des coins de murs, lance-flammes aux aguets, et les Soldiers hurlent après les Medics après avoir fait quelques rocket jumps dans le camp de départ (le spawn, comme on dit).
Après quelques tours sur le maigre panel de cartes disponibles (à croire que Valve le fait exprès, pour Day of defeat : Source c'était la même histoire, peu de décors disponibles au lancement), on apprend vite à maîtriser chaque classe : faire un rocket-jump avec un Soldier (facile), grimper un mur à coups de sticky bombs avec le Demo (moyen) ou encore, en Spy, saper toutes les tourelles et les téléporteurs du camp ennemi, se cacher dans l'ombre, revenir déguisé en Heavy qui crie de douleur pour se faire soigner par un Medic adverse avant de le suriner au couteau et de repartir en ricanant vers son camp (difficile, quoique).
Seulement voilà, une fois chaque classe maîtrisée, on n'en fera pas plus, parce que les limitations du gameplay font que ce n'est pas possible. Par exemple, dans un FPS multi traditionnel, un Sniper expérimenté épaule son fusil, vise la tête en une demi-seconde, tire et change d'emplacement. Dans Team Fortress 2, pas du tout, vous épaulez, vous visez, vous attendez que la jauge du fusil de sniper soit à 100% pour être sûr de faire un headshot (les hitboxes sont par ailleurs vraiment grandes, contentez-vous de viser le haut du crane, ça passe). Et vous croisez les doigts pour que personne ne vous ait repéré pendant la préparation au tir.
Par ailleurs le jeu en lui-même paraît mou, que ce soit dans les déplacements ou les tirs. Seul le Scout se déplace à une vitesse jouable (ne parlons pas du Heavy, qui porte superbement son nom) mais possède une barre de vie et une puissance de feu très faible. Plus généralement, chaque arme paraît être un fusil à pompe tellement le tir suivant met du temps à se déclencher, les roquettes du Soldier ne sont efficaces que tirées en barrage dans un couloir tellement elles sont lentes, et les tourelles de l'Engineer se sont réellement mortelles qu'après une mise en place fastidieuse.
D'un autre côté, les cartes sont minuscules, et lorsqu'elles ne le sont pas, elles sont découpées en zones à capturer.
On meurt également rapidement si l'on est pas un tantinet attentif, et si les zooms sur le joueur qui vous a descendu sont amusants au début, ils deviennent rapidement saoulants lorsqu'on n'a qu'une envie, retourner sur le champ de bataille pour se venger.
Team Fortress 2 se démarque donc surtout par son ambiance décalée et par son aspect « casual gamer » : facile à prendre en main, agréable de temps en temps mais sans plus. Il ne conviendra pas au joueur habitué à des jeux plus nerveux, où chaque partie permet de s'améliorer un peu plus ou d'apprendre un nouveau truc.
Pour conclure, si Team Fortress 2 est un bon complément pour l'Orange Box de Valve, ne l'achetez séparément qu'à la condition d'être un joueur peu regardant sur les mécanismes d'un FPS et recherchant le fun avant tout. Préférez-lui Enemy Territory : Quake Wars ou Unreal Tournament 3 si vous recherchez un jeu en équipe un peu plus élaboré et moins lassant.