6.5/10Pro Evolution Soccer 2012 - Test

/ Critique - écrit par Maverick, le 04/10/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Carton jaune (Fiche technique)

Tags : pes test evolution soccer xbox joueurs fifa

Une cuvée 2012 décevante pour la série des Pro Evolution Soccer. Une maniabilité qui veut se la jouer simulation, mais un fond de jeu très arcade, font que PES 2012 est le ballon entre deux chaises. Dommage... et surtout inquiétant pour l'avenir.

Après une édition 2011 qui laissait entrevoir la lueur du retour du beau jeu, Pro Evolution Soccer 2012 nous arrive avec pour mission de décrocher la timbale, et de redonner ses lettres de noblesse à ce blason tant aimé par les joueurs footeux des années 2000 : PES !

Ce qu’il y a de bien avec ce Pro Evolution Soccer 2012, c’est que Konami a compris qu’une interface sympatoche, et une atmosphère générale qui met dans la peau d’un footballeur professionnel, cela donne envie de taper dans la balle. On est tout de suite dans le tempo, on a envie de se balader dans les Pro Evolution Soccer 2012 - Test
J'ai le doigt qui pue, oui oui regardez!
menus, la musique nous motive, les modes de jeux sont nombreux, l’ambiance des stades franchement de qualité par rapport aux années précédentes (un détail : le bruit du ballon qui ne prend pas le dessus sur les chants de supporters) et une impression d’y être tout simplement. D’ailleurs, pour ceux qui seraient resté sur un vieux PES, ou sur un des mauvais de la génération HD, PES 2012 a de quoi faire sourire de plaisir le joueur, car on se retrouve devant un titre qui sent la modernité, ou du moins qui a su copier sur ce qui fait le charme de son voisin de chez EA Sports. D’ailleurs, il fait peut-être mieux dans le domaine de la mise en scène, avec des cut-scenes sur et en dehors du terrain qui nous mettent dans le bain. Mais, voir son joueur discuter avec son agent dans un vestiaire dans le mode carrière, ne fait pas un bon titre pour autant...

Pro Evolution Soccer 2012 a la fâcheuse tendance de donner le sentiment au joueur, qui était motivé une fois rentrée sur le terrain, de se sentir comme un soufflé au fromage qui aurait dégonflé : c’est beau dans le four, mais une fois sorti, pouf, c’est plat et cela ne donne pas envie d’y gouter. Prenons l’exemple de la nouveauté de cet épisode, la gestion manuelle des appels de vos Pro Evolution Soccer 2012 - Test
En formation!
coéquipiers. C’est une catastrophe au niveau gameplay. La plupart du temps on s’embrouille, le joueur part dans la mauvaise direction, ou alors on balance un ballon par erreur. D’une bonne idée, on se retrouve face à quelque chose de frustrant qui fait peine à voir. A cela s’ajoute le problème de participation de l’IA à nos phases offensives. Essayez de lancer un joueur en profondeur dans l’axe et votre coéquipier ne partira que si vous êtes proche de lui, le plus souvent lorsqu’un défenseur vous coupe le chemin. En gros, il faut courir vers un collègue pour que ce dernier se dise “ah il veut que je parte en profondeur, j’y vais” mais c’est trop tard, cela ralentit le jeu, et au final on préfère partir tout seul balle au pied, à dribbler (facilement) la défense, et marquer (facilement) un but. Oui, l’arrière garde générale dans ce PES 2012 ne casse pas trois pattes à un canard...

En effet, il n’est pas rare de voir des boulettes monstrueuses de gardiens de but, et même sans ça, il suffit généralement de viser les petits filets pour que celui-ci aille chercher le ballon dans ses cages. Et les défenseurs centraux ne sont pas en reste, avec cette incapacité à tendre correctement le pied pour gêner l’attaquant. Un petit coup de rein et c’est la ligne droite de Longchamp qui vous attend. Après quelques matchs, les scores fleuves se multiplient, et à part en jouant en mode légende avec une IA cheatée, vous vous ennuierez vite (remarque en légende, c’est le côté “je lis ce que tu fais” qui donne envie d’arrêter de jouer). En ligne, le soucis est le même, car les joueurs confirmés commencent à gérer les buts “faciles” et les enfilent comme des perles, et à part rager devant son goal... Après, si on part du principe que PES, c’est de l’arcade, alors oui on peut trouver son plaisir à enchainer les buts, les actions à toute vitesse, et les pralines de 35 mètres.

En fait, on peut surtout reprocher à Pro Evolution Soccer 2012 d’être sorti de la ligne directrice de l’épisode 2011. Ce dernier proposait un jeu plus posé, lent, plus axé football réaliste. Sans doute devant le niveau de la concurrence, Konami a décidé de prendre un virage complet, et de partir dans l’idée que Pro Evolution Soccer 2012 - Test
La peau des joueurs fait un peu trop plastique.
tenter de faire la même chose était suicidaire, mais que proposer un gameplay plus accessible permettrait de trouver son public. Mais alors on se demande pourquoi le système de lancement d’appel manuel de ses coéquipiers est horrible à manier, alors que le proposer en déclenchement par une simple touche à activer aurait facilité la vie de tous. On ne sait pas toujours sur quel pied danser avec ce titre. On est loin de la simulation mais également très loin de l’arcade pure et dure. Petit à petit, PES s’enferme dans sa propre bulle, et la bouffée d’oxygène que laissait entrevoir l’édition 2011 a malheureusement été mise au placard. Les belles promesses annuelles semblent de plus en plus dures à tenir pour Konami, et en l’état on peut se poser des questions sur l’avenir de la licence. En tout cas, les fans inconditionnels de PES trouveront leur repère et apprécieront les nouveautés, mais qu’il est dur de ne pas être tenté d’aller chez la concurrence.