9/10The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?

/ Critique - écrit par Flob, le 02/07/2013
Notre verdict : 9/10 - The First of Us (Fiche technique)

Tags : last ellie jeux joel fait dog test

Satanés militaires ! Me bloquer plusieurs jours en zone de quarantaine ! Enfin libre et de retour à la rédaction, je me rends compte que les articles sur The Last of Us sont déjà publiés depuis plusieurs jours et sont tous élogieux. Cet emballement général est-il lié à ce foutu Cordyceps qui a transformé les journalistes en zombis aveugles ou est-ce simplement mérité ? Pour le savoir, j’allume la PS3, seule apte à lancer le dernier titre de Naughty Dog, insère la galette et m’équipe d’un masque à gaz, on ne sait jamais...

The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?
DR.

Je suis une légende du JV ?

Dois-je vraiment vous présenter The Last Of Us ? Bon je vais en remettre une couche pour les retardataires. Ce nouveau titre (et peut être future franchise) développé par les créateurs de Crash Bandicoot, de Jak and Daxter, et récemment d’Uncharted, se déroule dans un futur post-apocalyptique ravagé par une pandémie débutée vingt ans plus tôt. Pour résumer, la majorité de la civilisation a disparu et la nature a repris ses droits, s’immisçant dans des villes détruites et désertées jonchées de cadavres de voitures rouillées. Pour le coup on se croirait dans le film Je suis une légende, avec tout de même plus de survivants, parqués dans des zones de quarantaines sévèrement contrôlées par l’armée ou ayant rejoint des groupes de pillards en territoire hostile. C’est dans ce climat sympathique que deux contrebandiers, Tess et Joël, se voient confier une mission délicate par la chef des Lucioles, une milice luttant contre l’autorité : escorter une adolescente de 14 ans vers une destination lointaine. La jeune Ellie d’abord chaperonnée par ces adultes peu recommandables se retrouvera vite seule avec Joël, cinquantenaire marqué par les épreuves mais physiquement bien conservé, et développera une relation forte avec ce dernier au cours d’un périple long et dangereux.

Et qui dit périple dit aventure, car The Last of Us est avant tout un jeu d’action-aventure, un survival horror bien plus « survival » que « horror » d’ailleurs car les ennemis sont quasiment plus valides qu’infectés, plus humains que déformés. Le bestiaire est ainsi réduit à trois stades de contamination au Cordyceps : les coureurs moins affectés, très vifs mais faciles à tuer ; les claqueurs aveugles à l’ouïe fine qu’il vaut mieux éliminer par un bon coup de surin dans le dos ; et les rares colosses, lents mais très résistants, à obligatoirement détruire à distance. Vous l’avez compris, vous passez donc la majorité de votre temps à lutter contre les deux premiers types d’infectés, et de préférence à les attraper par surprise pour économiser vos munitions en les étranglant ou les surinant. Ce conseil reste utile et encore plus recommandable pour les adversaires humains, car il est plus facile de réduire leurs effectifs en les éliminant furtivement un a un qu’en fonçant dans le tas, surtout que notre ami Joël est plutôt sensible au plomb. Mais il ne faut cependant pas le sous-estimer, car il est costaud le Jojo, et il peut de plus utiliser une super compétence d’écoute lui permettant de repérer ses assaillants à travers les murs. Finalement, The Last of Us est peut être avant tout un jeu d’infiltration…

The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?
DR.

Splinter Evil ou Resident Cell ?

Pour survivre, vous devez donc rester discrets, compter vos balles et surveiller vos ennemis lorsque vous vous soignez ou recherchez un objet dans votre sac à dos, l’action se déroulant en temps réel. L’inventaire est ainsi divisé en trois parties, une pour collectionner des objets et textes récupérés, l’autre pour améliorer ses compétences en grappillant des gélules ça et là, et la plus importante pour confectionner des outils ou armes. En effet, en ramassant lors de votre exploration des lames de ciseaux, de l’adhésif, des chiffons, de l’alcool, de l’engrais ou encore du sucre, vous pouvez réaliser des surins, cocktails Molotov ou autres explosifs, et même des kits médicaux. À vous alors de trier et de prioriser ; pour par exemple utiliser l’alcool pour vous soigner plutôt que pour brûler un collègue. En taut que bon survivant, vous pouvez aussi ramasser des tuyaux ou de gros morceaux de bois pour frapper vos adversaires, des armes éphémères car vite détruites mais fort utiles. Les plus classiques préféreront certainement l’armurerie constituées de quelques revolvers, fusils, et d’un arc pour la discrétion. Votre sac est gros et contient tout votre attirail, cependant vous ne pouvez porter en même temps qu’une arme de point et une grosse pétoire, du moins au début avant bien entendu de pouvoir en prendre deux de chaque, sous condition de faire évoluer votre panoplie à l’aide de pinces à outil et pièces récupérées au cours de votre balade.

Mais arrêtons un instant ce déballage de matos froid et inerte pour en revenir à l’attrait principale de cette aventure : l’histoire incroyable de cette traversée de l’Amérique et la relation qui va se développer entre Ellie et Joël, créant un lien fort quasi de filiation entre deux personnages que tout opposait au début. Cela vous rappelle quelque chose ? Et bien oui ce n’est peut être pas nouveau, mais le scénario est pourtant de bonne qualité, mature, sans concession, faisant la part belle aux rencontres avec d’autres personnages loin d’être des simples faire-valoir, et offrant même parfois quelques surprises très appréciables.

The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?
DR.

La Naughty Dog touch

Ne restait qu’une technique irréprochable pour le mettre en valeur, une réalisation digne du studio Naughty Dog qui a déjà montré l’étendue de ses capacités sur Uncharted. D’ailleurs, au risque d’être accusé de faire preuve de mauvaise foi, The Last of Us n’est finalement pas très éloigné graphiquement d’un Uncharted 3. Certes c’est très beau et il y a de quoi s’émerveiller entre le travail apporté sur la modélisation des décors, le soin sur les lumières, ou encore la réalisation sonore, mais pourtant il semble que l’excitation générale ait caché les quelques défauts du titre. En effet il n’en est pas exempt, à commencer par quelques problèmes de synchronisation labiale (en français) qui font vraiment tâche au début de l’histoire car très flagrant. Viens ensuite quelques soucis de clipping avec des apparitions magiques de buissons dans la forêt en fin de partie, pour finir par le problème le plus handicapant, l’intelligence artificielle.

Ne nous emballons pas cependant, l’IA est de très bonne facture et les adversaires sont globalement intelligents (enfin les humains), essayant de vous contourner pour mieux vous surprendre. Le problème vient plutôt du manque de vigilance de vos ennemis qui ne vous repèrent pas aisément, même si vous êtes juste à côté, et qui ne voient carrément pas vos compagnons de route qui se permettent de sauter devant eux et de faire de bruit sans que cela n’éveille le moindre soupçon (heureusement me direz-vous). Enfin, la répétitivité de la structure du jeu, un Uncharted avec un peu plus de liberté, pourrait en ennuyer certains. Nous pourrions alors résumer The Last of us à ce schéma : une traversée d’un niveau faussement ouvert parsemé de quelques ennemis et énigmes, puis un affrontement de type arène contre plus d’adversaires dans une zone élargie, avant de repasser par un environnement plus étroit et moins fréquenté. Pourtant, tout est si bien amené que le jeu est loin, très loin, d’être ennuyeux, grâce à une réalisation presque sans faille servie par un scénario vous tenant en haleine durant quinze à seize heures et douze chapitres.

The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?
DR.

Une fois le solo terminé, vous pourrez évidemment y rejouer ou simplement vous orienter vers le multijoueurs (Factions), qui d’apparence un peu léger avec ses deux pauvres modes assez similaires (raid et survivant) et sept cartes, s’avère comme pour Uncharted plutôt distrayant et efficace. La mécanique est proche de la campagne solo, jouant sur l'aspect survie et crafting avec munitions et fournitures réduites à acheter ou ramasser parcimonieusement dans le niveau. Un inventaire léger vous obligeant à renforcer le côté coopération pour gagner les affrontements à quatre contre quatre, ce qui est assez appréciable dans ce monde d'égoïstes... Un mode en ligne qui a un bon potentiel mais mériterait d'être étoffé pour assurer une certaine pérénité.

Conclusion

Après avoir retiré mon masque à gaz, je ne peux que me rendre à l'évidence, The Last of Us est un sacré bon jeu, bien équilibré et abouti que ce soit sur la réalisation graphique, sonore, le scénario, ou la jouabilité. Cependant, il est important de calmer les ardeurs en rappelant ses défauts, quelques bugs techniques, une IA un peu inattentive, un bestiaire pauvre et pas assez présent à mon goût, mais surtout des graphismes certes très soignés, mais pas de quoi se décoller la rétine comme certains peuvent se le fantasmer. Néanmoins, Naughty Dog a fait une fois de plus un magnifique travail et nous livre l'un des meilleurs titres de la PS3.

The Last Of Us - Test PS3 : Ils en ont trop fait ?
DR.