The Thing - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par CBL, le 18/10/2002 (
1982. Alors que le monde s'extasiait devant un gentil extra-terrestre ou crachait sur le merveilleux Tron, The Thing sortait dans les salles. Chef d'oeuvre d'horreur du maître Carpenter à une époque où il était inspiré, ce film passa néanmoins assez inaperçu. 20 ans après, tout le monde est persuadé que les extraterrestres sont de sinistres bestioles qui veulent tous nous buter. La preuve ? La ressortie d'ET a fait un bide et The Thing débarque en jeu vidéo.
L'histoire du film est à peu près celle-ci : un parasite extraterrestre apparaît dans une base scientifique au milieu de l'Antarctique. On ne sait pas quand on est infecté jusqu'au moment où le parasite prend le contrôle de son hôte et le transforme en un monstre peu fréquentable. Peu à peu le parasite décime toute la base... Là où le film s'arrête, le jeu commence. Vous êtes Blake, un marines envoyé sur place avec quelques coéquipiers pour essayer de retrouver des survivants et apprendre ce qui s'est passé. Evidemment, ça ne sera pas une promenade de santé et ce qui était une banale mission de sauvetage va sombrer dans le chaos, la violence et la mort. Disons le tout de suite : le scénar fait dans le grand classique mais l'essentiel ce n'est pas ça. Place à l'horreur et à l'action.
The Thing se présente comme un survival horror : vous vous baladez dans différents niveaux, dégommez tout ce qui n'a pas l'air humain et activez des boutons ou trouvez des clés pour pouvoir avancer. Le jeu est plutôt bourrin et vous aurez à votre disposition un gros paquet d'armes pour annihiler la chose.
L'originalité vient de la gestion d'une équipe. En effet, vous serez rarement seul et il y aura souvent un médecin, un marines ou un ingénieur (ou les trois) avec vous. Le médecin peut vous donner autant de point de vie que vous voulez mais il ne sait pas bien tirer et l'ingénieur est le seul capable de réparer certains blocs électriques. Généralement, s'il crève, c'est game over pour vous. Vous aurez 4 facteurs à gérer : leur vie, leur peur, leur confiance et leurs munitions. Parlons d'abord de la confiance, facteur essentiel. Dans un lieu où n'importe quel homme peut être infecté sans le savoir, tout le monde suspecte tout le monde de faire partie « des choses ». Ca se traduit par une barre de confiance pour chaque homme :si elle est verte, tout baigne, si elle est orange, il refusera de vous suivre, si elle est rouge, il vous tire dessus. Pour remonter sa confiance, plusieurs possibilités : lui donner une arme, de la vie, lui montrer qu'on se bat contre les choses ou lui sauver la vie.
Les graphismes sont loin d'être top : les textures sont fades, les effets de particules sont pitoyables et les éclairages sont tout justes corrects. Par contre, le design des monstres est assez sympa, les persos sont bien modélisés et l'ambiance est très bien rendue. Dès qu'on sort, on subit la tempête de neige. A l'intérieur des bâtiments, on ne sait jamais quand une chose va nous tomber dessus, les pièces sont toujours sombres et allumer la lumière ne servira qu'à vous montrer des cadavres éventrés. On a vraiment la sensation d'être oppressé.
C'est pareil pour vos coéquipiers. Devant trop d'horreur, ils sont terrifiés et pètent les plombs. Certains fuient en plein combat, d'autres ont des réactions plus démesurées : par exemple, j'entre avec mon ingénieur dans une pièce. La salle en question est maculée de sang, les jambes d'un corps traînent au sol alors que le torse est suspendu au plafond. Je reste trop longtemps dans la pièce. Mon ingénieur se met à tirer n'importe pas avec son lance-flamme et manque de me tuer. Après, il s'accroupit et reste prostré. J'essaye de le bouger mais rien à faire. Puis il se lève, va vers un poste électrique, chope des câbles et se suicide !
Un coéquipier vivant et armé est un atout précieux ! Les monstres sont de plus en plus gros et les petits arrivent parfois par paquet de dix alors il est utile d'avoir deux-trois potes qui les allument. D'autant plus qu'ils ne sont pas idiots : ils se mettent en cercle, évitent de se tirer dessus... Bref, ils réagissent plutôt bien. Par contre, surveillez-les biens car il se peut qu'ils soient infectés...
La maniabilité est assez bonne. On se balade en vueà la troisième personne et on passe parfois à la première pour affiner ses tirs. La visée est automatique selon un certain angle de tir et vos tirs seront plus précis si vous êtes accroupis. Seul l'usage du lance-flamme pose quelques problèmes au départ. (Solution : utilisez-le toujours accroupi ou filez-le à un de vos coéquipiers) Le menu de gestion de l'équipe est très simple et très rapide d'accès.
Pas besoin d'être voyant pour deviner ce que je pense de ce jeu : c'est un véritable hit ! The thing réussit son pari en adaptant fidèlement l'ambiance du film. C'est prenant, angoissant et en plus la durée de vie est excellente ! La gestion de l'équipe apporte un vrai plus à ce genre de jeu. Pour une fois, une production américaine arrive à renouveler un style inventé par les japonais. Malgré toutes ces qualités, The Thing est loin d'être exempt de défauts : son scénario donne vraiment dans le vu et revu et ses graphismes laissent un peu à désirer. Dommage, car sinon on tapait dans le sans-faute. Alors si vous aimez ce genre d'ambiance ou que vous êtes fan du film, foncez !
Quelques notes en vrac :
-John Carpenter a été modélisé dans le jeu. Saurez-vous le retrouver ?
-Les extraterrestres dans l'antarctique, c'est une idée qui vient du mythe de Cthulhu, précisément des « Montagnes Hallucinées »
-comme d'hab, pas beaucoup de différences entre les versions xbox et ps2.