7/10TrackMania DS - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 16/02/2009
Notre verdict : 7/10 - Quelques tracas dans TrackMania (Fiche technique)

Tags : trackmania circuits turbo mode course editeur jeux

Un très bon jeu qui repense le genre de la course, néanmoins un peu bâclé lors de son portage sur DS. On regrette avant tout l'absence de wi-fi et les bugs.

 

Le portage ou l'adaptation de jeux PC sur DS commence enfin à rentrer dans les mœurs et tant mieux. Les jeux pointn' click (Runaway, Myst, Secret Files), de stratégie (Civilization, Age of Empire) ou de puzzle (Tetris, Nervous Brickdown) sont bien-sûr les candidats idéaux car l'usage de la souris y est prépondérant. Et à l'inverse, un jeu de course ne paraît a priori pas être une bonne source, parce qu'on ne fait pas vraiment la course avec la souris et parce qu'fil faut de la puissance dans la machine pour gérer la vitesse, les scènes d'accidents, les décors...  A moins que le jeu que l'on envisage de porter soit suffisamment original, qu'il repense totalement le genre de la course et qu'il joue de la souris la moitié du temps. C'est ainsi que ce bon vieux TrackMania, sorti pour la 1ère fois sur PC en 2003 et apanage de ce support depuis, s'est vu adapté sur DS. Nul doute que la version PC est bonne. Ses rééditions quasi-annuelles, l'engouement des joueurs et sa communauté en ligne le prouvent. Quid sur DS ?

Contre le temps tu cours.
Contre le temps tu cours.
Premier point fort, bien évidemment repris, sa façon de repenser la course : ici, point de concurrents sur la route, on ne court pas contre d'autres véhicules, on court contre le temps et uniquement contre le temps, que ce soit en solo ou en multi-joueurs. Ainsi, lorsque l'on commence les circuits, apparaissent 3 records à battre (les classiques Or, Argent, Bronze) et c'est tout. Certes, on peut faire en sorte que, durant le circuit, les fantômes de ces records soient visibles, mais ce ne seront que des fantômes. Il n'y a pas de collision possible. Idem en multi-joueurs. Le but sera de faire un meilleur temps que son ou ses adversaires sur plusieurs essais. Peu importe que l'adversaire parte avant ou après soi, seul le résultat du chrono déterminera le vainqueur. Cette absence de confrontation directe causera peut-être une légère frustration chez ceux qui aiment l'action mais on doit bien admettre qu'on est séduit par ce changement et par ce retour au purisme de la course. Les modes contre-la-montre sont en général les parents pauvres. Ici, c'est le mode roi et c'est plaisant car on n'y est pas trop habitué, surtout sur DS. Evidemment, s'il n'y avait que ce mode, cela serait bien maigre. Mais tel n'est point le cas.

Second point fort, source d'une richesse infinie : son passionnant mode puzzle, allié encore et toujours au mode roi du contre-la-montre. TrackMania donne un point de départ, un point d'arrivée, et entre les 2, placés de manière de plus en plus alambiquée, plusieurs points de passage. Double objectif : créer un circuit respectant les points de passage avec les blocs fournis, puis courir le circuit dans les temps impartis. Vision dans l'espace, sens de la simplicité, imagination, créativité, astuce, c'est autant de qualités que l'on développe dans ce mode qui met rudement à l'épreuve nos méninges. Les puzzles les plus simples sont même ceux qui parfois nous donnent le plus de fil à retordre, si tant est que l'on s'astreigne à obtenir la médaille d'or. L'on s'aperçoit souvent que le circuit que l'on a conçu est bien trop compliqué pour que l'on puisse le finir dans les temps et il faut bien souvent le reprendre en quasi-totalité. Ensuite, il faut apprendre à éviter de tomber dans le piège d'un remodelage permanent. Il faut s'approprier le circuit que l'on a créé, trouver les bonnes trajectoires, décélérer au bon moment... Bref, après la réflexion, un peu d'action. Le cocktail est vraiment bon.


Et tout cela est généré sur une arborescence richissime : il n'y pas les classiques modes facile-moyen-difficile, il y a 5 niveaux de difficultés. Il n'y pas 1 style par niveau mais 3 styles (stade, désert, rallye, chacun avec leur spécificités et maniabilités différentes) ! Et dans le mode course, pour chaque style, il y a 5 circuits proposés (en mode puzzle, 1 puzzle par style). En clair, on arrive donc à un total de 75 circuits différents dans le seul mode course ! De quoi faire rêver et donner une vague idée de l'immense durée de vie du jeu. Et le jeu offre encore 2 autres modes : le 1er c'est le mode plate-forme, où le but est de finir des circuits truffés d'obstacles en tombant le moins de fois possibles ; ce mode n'est pas le plus convaincant car il s'avère rapidement très difficile et alors que la vitesse est censée y être indifférente, elle est parfois nécessaire pour certains sauts.

Ton imagination tu fais travailler aussi.
Ton imagination tu fais travailler aussi.
Le second c'est le mode « éditeur », le réservoir infini de Trackmania, celui où l'on crée ses circuits, circuits que l'on teste et où l'on fixe soi-même les objectifs, après moult essais bien-sûr. Les circuits du jeu ne nous ont pas convaincus ? Qu'à cela ne tienne ! On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Créons-les ! Donnons les à nos amis, essayons les leur, battons leur record, fixons de nouveaux objectifs, ajoutons des embranchements annexes... Et quand on se lasse, faisons d'autres circuits encore. Les blocs sont légions : loopings, trous, plate-formes penchées, poteaux, accélérateurs, décélarateurs, rampes de saut. On a même droit à des objets décoratifs (arbres, auberges, dirigeable, soucoupe volante...) ! Et le tout toujours sur les 3 styles stade, désert, rallye. Bien peu de jeux de course offrent des telles possibilités au joueur et l'on comprend maintenant pourquoi la DS s'avérait dans ce cas précis la bonne console pour une adaptation. Le tableau de contrôle géré au stylet pour créer les circuits est fluide, simple, intuitif et agréable. Sa vision en 3D et son quadrillage optionnel donnent toute la précision nécessaire et, avec l'habitude, créer un circuit de base ne prend pas plus d'une minute (le peaufinage sera certes plus long).

TrackMania méritait vraiment une palme, si 2 notables défectuosités n'étaient pas venues lui jeter un abominable discrédit.

D'un, les bugs. Les bugs n'ont pas droit de cité sur une console de jeux vidéos. La console, contrairement au PC, ne gère que du jeu et rien d'autre. Et la DS a prouvé mile et une fois que si bug il y a, c'est que le jeu est mal conçu. Alors, quand la sauvegarde nous joue des mauvais tours, quand l'écran se met à afficher des pixel roses, que les objectifs du circuit deviennent soudainement celui du suivant, on devient très intransigeant. Pire, on découvre par hasard que le sens des flèches des points de passage est indifférent en mode puzzle ?! Nouveau bug du CPU ou erreur des concepteurs ? On penchera pour l'erreur car en respectant le sens des flèches, les puzzles paraissent impossibles à réussir sur l'objectif contre-la-montre. Sans parler du fait qu'il est impossible de sauvegarder ses circuits édités sur le mode puzzle.

De deux, et c'est peut-être le plus décevant, l'absence de mode wi-fi. Le qualité du mode wi-fi sur DS a pourtant fait ses preuves et il aurait notablement augmenté la valeur ajoutée du mode multi-joueurs. Pourquoi alors ne pas l'avoir inclus ? Peut-être parce que tout simplement l'adaptation a été bâclée d'un point de vue technique. Au final, TrackMania est donc un bon jeu, pas très bien porté. Dommage car le reste tenait à peu près la route : des musiques électro entraînantes, des graphismes très correctes, une excellente vitesse, une maniabilité confortable.