7/10Trauma Center : Under the Knife - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 16/08/2006
Notre verdict : 7/10 - Note globale (Fiche technique)

Tags : center trauma operations jeux nintendo operation under

A nouveau, un jeu repensant le jeu vidéo et donnant toute son envergure à la révolution tactile de la DS ; un jeu des plus originaux signé, comme à chaque fois, Nintendo. Après avoir tenté votre chance au Barreau dans Phoenix Wright, vous voilà propulsé chirurgien en 2018, où le sida et le cancer ne font pas plus peur qu'un rhume aujourd'hui.


Excellent principe

Le jeu consiste à effectuer des opérations chirurgicales sur des malades, à l'aide de 10 instruments opératoires à votre disposition de chaque côté de votre écran (laser, gel antibiotique, drain, forceps, vos mains, scanner, loupe, scalpel, suture, seringue, bandage).

Pour réussir son opération, il faut remplir l'objectif particulier (enlever une tumeur, suturer des plaies...) :

o dans un temps limite,
o sans dépasser le nombre maximum d'erreurs (nommés « actes manqués ») autorisées,
o sans que le pouls du patient ne tombe à 0.

L'écran du haut donne le score, le nombre d'actes manqués et les indications de l'assistante opératoire, tandis que l'écran du bas comporte les instruments, le pouls, et la zone à opérer

L'écran tactile et le stylet se prêtaient à l'évidence spécialement à un jeu de ce type. On tient et on utilise le stylet comme si on tenait l'instrument chirurgical. Exemple : pour faire une incision, on sélectionne le scalpel en touchant l'instrument avec le stylet et on trace un trait sur l'écran tactile pour ouvrir partie du corps correspondant au trait ; pour injecter un antibiotique, on sélectionne la seringue, on touche le flacon qui apparaît, on monte le stylet comme si on remplissait une seringue puis on touche la partie du corps pour l'injection.

Le sentiment de réalisme de jeu et de maniabilité intuitive est de ce fait très fort, pour le plus grand plaisir du joueur. Finis les jeux où on doit appuyez sur un bouton pour frapper, sans que la commande et l'action aient un quelconque rapport. Là, ce que vous faites avec votre stylez ressemble à ce qui se passe sur l'écran. C'est tout l'intérêt des jeux exploitant à 100 % l'écran tactile. On s'y croit vraiment. Un grand bravo ne serait-ce que pour l'idée et la conception.


Intérêt de jeu un tant soit peu mitigé

Dès le départ, on adore se voir propulser dans cet univers médical et on aurait tellement tendance à s'y croire que les concepteurs parsèment la notice et la présentation du jeu de messages rappelant que Trauma Center n'est pas une école de médecine.

La variété des opérations empêche tout sentiment de lassitude d'arriver et chacune apporte à chaque fois du renouveau et de nouveaux obstacles. Les créateurs vont même, en guise d'opération, jusqu'à nous faire désamorcer une bombe. Le jeu atteint vraiment son sommet à ce moment-là. L'on peut dire qu'aucune opération ne ressemble à une autre, sur les 37 qui sont proposées (sauf les 7 dernières).

La difficulté, quant à elle, va croissant et est assez bien dosée. Cependant, et c'est le gros point faible du jeu, sur la fin, la difficulté est très élevée, trop élevée. C'est peut-être l'acte manqué de Trauma Center : comme apothéose de fin, on aurait aimé une opération très originale, très complexe, plus longue (comme l'opération n° 30), et non pas les 7 opérations extrêmement difficiles que l'on doit recommencer 10 fois avant de réussir et qui ne sont, de surcroît, qu'une redite en plus dur d'autres opérations déjà effectuées.

L'enthousiasme du début laisse ainsi place à un sentiment d'énervement, de stress et d'horripilation. L'on a l'impression de se trouver dans un banal jeu d'action avec un big boss de fin que l'on arrive à tuer qu'au bout du 100ème essai. On attendait un peu mieux d'un jeu si original et pourtant si bien dosé dans sa plus grande partie.

Certains joueurs, pas forcément convaincus par le principe, trouveront même d'emblée le jeu trop difficile et se lasseront vite.

Ce jeu ne s'adresse en fait pas à tous les joueurs : Trauma Center n'est pas un banal jeu d'action et il demandera, pour réussir des opérations, de l'intuition, pour trouver la bonne stratégie opératoire, de la mémoire, de la coordination (l'on doit jongler très rapidement avec les 10 instruments, tout en n'oubliant pas de regarder ce qui se passe, de surveiller le pouls et l'écran du haut), du sang froid (ne pas paniquer quand le pouls est à 5 ou quand il ne reste que 30 secondes) et beaucoup de concentration (cf rubrique conseils de jeu ci-dessous).

C'est le revers de la médaille : l'ultra-réalisme a pour prix une certaine difficulté. Joueurs nerveux ou impatients, qui êtes du genre à lancer votre manette quand vous ratez pour la 10ème fois, Trauma Center N'EST PAS POUR VOUS, vous y laisserez votre DS.

A noter qu'un mode permet de refaire toutes les opérations que l'on a déjà réussi : il permet d'améliorer notre score, mais aussi de s'exercer et de mieux maîtriser certains modes ou techniques opératoires, que l'on aurait pas bien mémorisé ou que l'on aurait dû mal à appliquer. Avec le temps, on revient de moins en moins à ce mode.

Question durée de vie, Trauma Center est liquidé en 10H (le chronomètre du jeu vous indiquera votre temps de jeu, sauf si vous éteignez la console sans voir réussi la dernière opération ; le chronomètre est donc un peu faussé). De ce point de vue, ça paraît extrêmement rapide.

Cependant, vu la difficulté et la tension nerveuse générée par chaque opération, on n'y joue que par petites touches et on ne fait grand maximum que 2 opérations d'affilée. Le jeu dure donc en réalité environ un ou deux mois, durée de vie plus qu'honnête.


Un scénario quand même

Un scénario et des dialogues, un tantinet moralisateurs et idéalistes, (sans trop de bla bla heureusement) ponctuent les opérations, ajoutant à la variété et à l'intérêt de jeu et nous permettant de souffler. Une dose de fantastique et de science-fiction dans l'histoire ajoute même au plaisir des interventions chirurgicales, en nous offrant un don particulier, appelé « don de guérir », servant à ralentir le temps quand on opère (ce qui aide beaucoup parfois).

Mais, soyons honnêtes, le scénario et ses personnages ne sont vraiment qu'un prétexte servant à ponctuer les opérations : très prévisible et trop manichéen (on sent que les développeurs sont aléricains), il ne passionne aucunement le joueur. Il ne faut donc rien attendre de ce côté là. Ce n'est de toute façon pas un vrai point faible de Trauma Center. Le jeu n'avait pas pour but de nous raconter une histoire, et encore moins une histoire passionnante.


Aspects techniques

Parent pauvre du jeu, le graphisme laisse un peu à désirer. Ce n'est pas trop gênant mais un petit effort n'aurait pas été désagréable pour le joueur.

Les musiques sont un peu répétitives mais quand même bien choisies et rythmées. Elles portent assez bien le jeu.

Les sons sont bien plus réussis, collent parfaitement aux actes auxquels ils correspondent et ajoutent ainsi au sentiment de réalisme. Un tant soit peu exagérés parfois, ils prêtent à aussi à sourire.

Précision de taille pour le porte-monnaie : le jeu nous offre 3 unités de sauvegarde. On peut donc être à 3 sur le jeu en même temps.


 

Trauma Center mérite des félicitations pour sa grande originalité : il a su tirer profit, d'une nouvelle façon, de l'écran tactile et lui donner, encore une fois, une énième envergure. Il fait partie de ces jeux, comme Meteos, qui n'auraient pas existé sans la DS.

On espère qu'une chose, c'est que la version qui est prévue pour la Wii saura, quant à elle, doser la difficulté tout en gardant le réalisme. Le jeu sera alors parfait.


Conseils de jeu

- Pensez à appuyer sur select pour passer les dialogues quand vous réessayer une opération ;

- Ne vous stressez pas trop à cause du temps qui passe : le temps est rarement la cause d'échec ; donc n'hésitez pas à prendre votre temps et à être minutieux dans vos actes ; la précipitation pourrait vous faire commettre des maladresses et des bêtises ;

- Surveillez le pouls très souvent par contre, c'est lui votre 1ère cause d'échec et n'attendez pas qu'il soit à 10 pour injecter du stabilisant ; n'hésitez pas à injecter le stabilisant dès que ça passe en dessous de 30 ;

- N'oubliez pas le don de guérir : il vous est présenté tôt dans le jeu et, plus tard, alors que la difficulté des opérations ses corse pas mal, on n'y pense plus. C'est pourtant au cours des ces opérations difficiles qu'il présente tout son intérêt ;

- On ne réussit pas toutes les opérations du 1er coup (une sur deux à peu près n'est réussi que du 1er coup) ; ne vous arrachez donc pas les cheveux pour ça ; prenez plutôt cette 1ère opération ratée comme une sorte d'essai vous permettant d'élaborer une « tactique » pour réussir la 2ème fois.

- La réflexion n'est pas exempte d'utilité dans ce jeu : il ne suffit pas d'être adroit et précis ; l'élaboration d'une « tactique » (faire telles choses dans tel ordre plutôt que dans tel autre) vous permettra de vous en sortir dans le cadre d'opération plutôt corsées ; la bonne utilisation du don de guérir au moment le plus opportun est ce qui vous donnera le lus à réfléchir (surtout qu'on ne peut l'utiliser qu'une fois par opération et que son temps de maintien est limité) ; l'injection de stabilisant pour le pouls au moment le plus adéquat est aussi parfois délicat à gérer. N'hésitez pas à prendre le temps d'y réfléchir.

- La DS Lite, avec son écran tactile plus précis, donnera un petit avantage de rapidité sur les propriétaire de DS Standard. Si vous bloquez, n'hésitez donc pas à emprunter une DS Lite.

- La protection d'écran, pour les joueurs précautionneux, apparaît indispensable : dans le stress et la rapidité, on a tendance à appuyer fort sur l'écran.

- Dans, l'opération n° 30 intitulée « La mort nous attend tous » , n'utilisez pas le don de guérir tout de suite : ne l'utilisez qu'à la toute fin, après qu'il se soit activé tout seul. Ca vous permettra de carrément arrêter le temps pour réussir l'opération ; si vous l'utilisez avant, vous ne pourrez alors plus le faire et vous ne pourrez alors pas conclure l'intervention.