8/10Trine 2 - Test PC

/ Critique - écrit par Nicolas, le 10/12/2011
Notre verdict : 8/10 - Sainte trinité (Fiche technique)

Tags : trine jeux xbox test personnages playstation story

Krinein vous l’aura dit, Trine premier du nom fut l’une de ces surprises totalement inattendues qui ont fait plaisir à l’œil et au cœur. En émerveillement, le monde a réclamé une suite, ce que n’a pas tardé à produire le studio Frozenbyte, deux ans après son premier bébé. Un peu frileux, d’où son nom (peut-être), le développeur n’a pas souhaité chambouler sa recette magique mais a cherché à l’améliorer pour proposer une expérience de jeu tout aussi délectable, et donc tout aussi recommandable.

Trine 2 - Test PC
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Le mal revient, et les héros sont donc réunis pour lui botter les fesses. Tel est, en gros, résumé le scénario de cette suite qui ne va certainement pas nous abasourdir par son écriture, malgré une introduction conte de fées sympathiquement réalisée. Comme signalé en introduction, le concept ne change guère, mais il est, je pense, judicieux de le rappeler pour les personnes qui ont ignoré le premier Trine. Le jeu suit donc un scrolling horizontal et parfois vertical à la manière d’un jeu de plate-forme, genre auquel il appartient forcément. Il s’y vautrerait tout entier si la progression n’était pas entravée par un certain nombre d’obstacles et d’énigmes à résoudre avec un peu d’astuce et de précision. Pour ce faire, vous disposez de trois personnages interchangeables immédiatement qui ont évidemment chacun leurs propres capacités et raisons d’êtres : Amadeus le mage use de télékinésie et peut créer des cubes en métal pour grimper à des endroits inaccessibles autrement ; Zoya la voleuse peut se balancer au bout de son grappin et tirer à distance avec son arc ; et Pontius le chevalier tabasse quand il faut tabasser. Tout le sel du jeu sera donc de choisir le personnage en fonction de la difficulté rencontrée : le mage pour les énigmes, la voleuse pour la plate-forme, le chevalier pour casser du méchant (et éventuellement péter du mur).

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D’un concept déjà assez accrocheur, Frozenbyte cherche à en tirer le meilleur, et y parvient la plupart du temps. Passée une phase d’adaptation, on intègre rapidement les spécificités de chaque personnage et l’on apprend à comprendre le level design. Celui-ci fait en sorte de ne laisser aucun personnage de côté, alternant entre la plate-forme pure et dure, le combat de masse, et la réflexion. Et si les premiers niveaux nous rappellent la relative facilité du premier volet, la difficulté va croissante et devient assez honorable sur la fin. Il est d’ailleurs assez ardu de se débrouiller correctement avec les touches d’un clavier, pas vraiment prévu pour un jeu de ce type, et l’on pestera à maintes reprises contre la jouabilité au cours du jeu – ce qui monte la difficulté d’un cran. Nous retrouvons sinon un système de points d’expérience permettant de débloquer de nouvelles capacités au personnage, en apparence assez anecdotiques mais plutôt utiles sur le long terme. Celles-ci sont organisées selon un arbre et des paliers, réclamant évidemment de plus en plus d’expérience à mesure que l’on débloque les spécificités des personnages.

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Outre son gameplay bien chiadé, Trine 2 étonne par sa conception graphique. Sur le thème de la Fantasy, Frozenbyte n’a rien à apprendre, le studio manie les décors colorés, les scrollings parallèles, et les effets de lumière comme personne (ou presque). Le moteur graphique gère également de manière étonnante tout ce qui est liquide, occasionnant quelques énigmes de très belle conception ludique. L’environnement en  3D a beau n'être traversé que horizontalement ou verticalement, ce n’est pas pour autant que le jeu n’utilise pas la profondeur. De nombreux évènements proviendront de l’arrière ou du premier plan, pour agresser ou aider le joueur selon l’occasion. Cela en devient parfois assez peu lisible, mais c’est la rançon d’une direction technique remarquable et ambitieuse. Les joueurs les moins doués pourront appeler deux copains à la rescousse pour un mode en coopération sympathique mais malmenant la difficulté du jeu, non prévue pour supporter les actions des trois personnages combinés. Dans ces conditions, on ne mettra guère qu’une grosse après-midi pour voir le générique de fin, alors qu’il faudra certainement une dizaine d’heures à la plupart d’entre nous pour torcher le mode solo.

Cela peut paraître un peu court, mais il faut relativiser : Trine 2 est vendu pour 20 € en version boîte, avec le premier Trine, la bande-son du jeu (pas vraiment décisive), et un petit artbook de fort belle conception. Compte tenu de la qualité des deux jeux, et de la bonne volonté de ce packaging, cette édition devient un produit immensément recommandable pour tous ceux qui ont en marre de tirer sur du terroriste. Et pour les autres. Pour tout le monde en fait.