6/10Warhammer 40,000 : Dawn of War - Test

/ Critique - écrit par gyzmo, le 28/08/2005
Notre verdict : 6/10 - En solitaire (Fiche technique)

Tags : war dawn warhammer unites points campagne test

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Il était une fois Warhammer 40.000 (W40k), célèbre jeu de stratégie avec figurines conçu par Games Workshop. Un univers futuriste ravagé par la Guerre perpétuelle. Une ambiance glauque et violente dans laquelle l'humanité, soumise au bon vouloir d'un Empereur immortel, tente de survivre face à la haine de divers peuples extra-terrestres et autres créatures maléfiques qui recherchent l'Annihilation totale de notre sympathique et tolérante ethnie.

Adapter cet impétueux W40k en STR pour PC est sans doute l'une des meilleures initiatives de l'année 2004. Cette petite merveille du genre développée par Relic Entertainment, déjà auteurs des étonnants Homeworld et Impossibles Créatures, met le paquet pour nous scotcher sur place, à l'image de sa superbe cinématique d'introduction, réalisée en images de synthèse par les artistes du studio Blur, et qui plonge le joueur au coeur d'une sauvage rixe digne d'une séquence de Starship Troopers.

Cela donne envie de se jeter tête baissée comme le premier des Orks dans l'une des escarmouches de Dawn of War (DoW). Mais avant, il est préférable de passer par la campagne solo, facile en mode normal et au scénario peu passionnant avec son histoire d'artefact maléfique que les uns convoitent, que les autres protègent... Cela n'a rien à voir avec l'aventure épique et étendue de Warcraft III. En effet, dans cette mini campagne, vous n'incarnerez que les Space Marines (et un peu de garde impériale) dans une douzaine de petites missions se résumant à l'extermination de l'adversaire. Oh, il y a bien une mission moins frénétique où l'infiltration est un peu de mise. Mais la campagne n'est là que pour vous aider à vous familiariser avec les multiples fonctions de ce STR qui ne révolutionne pas le genre mais lui apporte quelques améliorations bien pensées.

Aussi bien pour les décors de la campagne solo que pour les cartes disponibles de la section escarmouche, la topographie des différents terrains est excellente ! De nombreuses zones offrent au joueur la possibilité de se mettre à couvert (bonus de défense) dans des cratères ou des hautes herbes. D'autres secteurs tels que les rivières ou les marais, au contraire, pénalisent en vitesse et en défense les unités qui les traversent. Ajoutez à cela des hauteurs d'où l'on peut sniper et de nombreux petits sentiers pour surprendre l'adversaire et vous avez entre vos menottes des aires de jeu où toutes les stratégies sont envisageables, de l'assaut frontal à l'embuscade. Petit bémol insolite au milieu de ces qualités : vos armées peuvent tirer à travers les murs et les montagnes sur l'adversaire dans la version non patchée de DoW.

Pour se monter une armée digne de ce nom, les nerfs de la Guerre sont de deux sortes : la ressource réquisition, acquise grâce à la capture de points stratégiques (sur lesquels il convient d'édifier des avant-postes améliorables), et la ressource énergétique que l'on produit en bâtissant des générateurs à plasma. Les plus puissantes unités ne sont disponibles qu'avec la prise d'une des quelques reliques qui augmentent considérablement votre productivité, au même titre que les simples points de captures, autres zones très convoitées. Cette micro gestion rudimentaire permet de se concentrer sur l'offensive et de construire, à l'aide de vos ouvriers, des bâtiments en tout genre et d'acheter, dans la limite des stocks disponibles (cap de population), plusieurs sortes de véhicules indépendants et d'escouades.

EsQUOIdes !?
Les habitué(e)s de W40k connaissent bien cette particularité tout naturellement reprise dans DoW : il n'y a pas de soldat individuel, mais des escouades individuelles sélectionnables d'un clic de souris et chacune composée d'une poignée plus ou moins importante de combattants. Si l'un des hommes du groupe meurt, il est remplaçable par une nouvelle recrue grâce aux options d'amélioration de l'escouade à partir desquelles vous choisissez les types d'armes à utiliser (lance-flammes, mitrailleuses, lance-roquettes) et la formation éventuelle d'un chef de troupe. Ainsi, vous pouvez replier le peloton lorsqu'il déguste face à l'ennemi et renouveler les unités et armes perdues avant de repartir au charbon. C'est ingénieux et beaucoup plus rapide que de passer par les casernes, surtout si vous vous trouvez loin de votre QG. La durée des combats se voit donc prolongée et l'on peut se concentrer sur la stratégie sans trop perdre de temps.

A chacune de ces escouades, vous pouvez associer des personnages indépendants, tels que les héros ou les guérisseurs. Car comme tout bon STR qui se respecte, vous aurez l'honneur d'avoir à vos côtés des unités individuelles de commandements très puissantes (2 par races) qui, grâce à leur différentes et complémentaires compétences, auront une influence notable pour gonfler le moral des combattants ou déchaîner leur rage guerrière. Et si tout ceci ne vous suffit pas, moyennant d'importantes ressources réquisitoires, de véritables bêtes de guerre se rallieront également à votre armée. On notera parmi ces créatures uniques et imposantes, le charmant Squiggoth des Orks, espèce de gigantesque rhinocéros à la férocité redoutable, capable d'écrabouiller tout ce qui traîne sur son passage !

Faut qu'ça gueule,
Faut qu'ça saigne,
Pas possible qu'ils en réchappent,
Nous sommes les Frères qui rapent tout !

Je profite de ces belles paroles inspirées d'un vieux champ de guerre ("Mon petit 46½ dans ta jolie frimousse"), pour souligner d'emblée le caractère hyper brutal de DoW. Je ne m'étendrais pas sur son idéologie volontairement décalée mais qui frôle le nauséabond si prise au premier degré. Mais visuellement, il y a de quoi heurter la sensibilité des plus jeunes (le jeu étant interdit au moins de 16 ans). Au détour d'une ruelle, on tombe parfois sur les restes d'une boucherie. Dans les décors entièrement en 3D, la caméra mobile à 360° et son zoom sont vraiment puissants. Ils permettent de mesurer le degré très élevé de toutes ces modélisations et textures, sans pour autant trop ralentir les modestes configurations (pourvu qu'il n'y ait pas trop de monde à l'écran).
Chaque unité, véhicule, amélioration et certain bâtiment bénéficient d'une attention incroyable au niveau de l'animation. Les combats rapprochés sont méticuleusement violents et même s'il y a quelques collisions de polygones, ils restent impressionnants de voir vos unités se battre avec toutes les parties de leur corps contre l'adversaire. Ce qui réserve quelques surprises, de la plus rigolote (les recherches opérées dans le bâtiment Tadkalibr'! des Orks), à la plus gore (le laminage en mêlée d'une escouade par un monstre mécanique).

En multijoueurs ou en escarmouches, quatre races issues du monde de W40k sont jouables. Les Space Marines, moines guerriers génétiquement modifiés au service de L'Imperium, disposent de nombreuses particularités qui en font une armée polyvalente. Aidés par les puissances du méchant Mal, les Forces du Chaos sont d'anciens soldats de l'Empereur convertis aux Dieux du Chaos et forment le pendant négatif des Space Marines. Les Orks, extra-terrestres à l'intelligence limitée mais à l'appétit barbare volontaire, ont une capacité d'attaque stupéfiante en combat rapproché comme en témoigne leur possibilité d'ajouter plus de 15 soldats par escouade. Enfin, les Eldars, race antique et nomade, sont la faction la plus délicate à maîtriser. Elancés, sournois, rapides, ils sont parfaits pour qui aime pratiquer la guérilla. Ils constituent la seule race où les femelles jouent un rôle important dans ce monde de brutes bodybuildés à outrance.

Le gameplay est simple d'emploi. Des icônes caractéristiques et clicables apparaissent à l'écran lorsqu'une recherche est terminée, une escouade opérationnelle ou une attaque engagée sur votre territoire. Des raccourcis sont disponibles pour faire rapidement le tour de vos équipements et unités dispersées sur les vastes cartes. La gestion de la caméra se fait à l'aide de la souris et du bouton ALT pour une navigation très efficace qui incite à se balader dans le décor et une simple pression sur le bouton «Retour» restaure l'angle de caméra par défaut du jeu. La diplomatie joue également un rôle important pour s'allier aux plus faibles afin de partager les ressources via un panneau d'échanges, coordonner les attaques (signal secret ou public envoyé sur la carte) et destituer le(s) plus puissant(s).

Tout ceci fait la force de DoW qui prend réellement son envol en multijoueur. Car affronter ses ami(e)s (entre 2 et 8 batailleurs) sur les nombreuses cartes fournies avec le jeu ou disponibles sur le net s'avère être une expérience très plaisante. Les options vous permettent de paramétrer vos parties (5 degrés de difficultés, quantité de ressources, vitesse de jeu) et les conditions combinables de victoires (assassinat, mort subite, victoire économique, prendre et tenir...). D'autre part, si les factions préconfigurées ne vous conviennent pas, DoW autorise la pratique du hobby virtuel : un atelier de couture où l'on peut customizer ses unités, du choix de la bannière à la couleur du string, afin que votre intelligence militaire soit honorablement représentée pendant vos virées à plusieurs.


Les qualités du jeu en mode multijoueur étant, le comité d'organisation des World Cyber Games 2005 a décidé de faire de DoW sa nouvelle discipline officielle aux côtés de BroodWar et Frozen Throne. Dommage qu'aucun éditeur de terrain /scénario ne soit livré avec le jeu, petit détail important qui aurait probablement gonflé la notoriété de ce STR. En attendant que la première extension Winter Assault ne sorte sous peu et que d'autre races (Tau, Nécrons, Tyranides...) de l'univers W40k débarquent sur nos écrans, vous aurez compris que Dawn of War est à essayer pour tous ceux qui cherchent un STR facile de prise en main, excellent en multi et idéal pour développer toutes sortes de stratagèmes sur des champs de bataille tout en 3D.