Warriors Orochi 3 Hyper - Test Wii U
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Nicolas, le 15/12/2012 (Tags : warriors orochi nintendo wii hyper news personnages
Vous en avez marre des jeux de combats mous du genou type Tekken ou Street Fighter, vous en avez assez des jeux de stratégie soporifiques, bref, vous êtes un gars, un vrai de vrai ? Bienvenue dans Warriors Orochi 3 Hyper, la crème de la testostérone de masse, le jeu qui vous mettra au milieu de combats à un contre cent, le cross-over bien gras qui fait rencontrer les univers de Dynasty Warriors et de Samouraï Warriors – deux licences qui envoyaient déjà une certaine dose de pâté. Ici, tout est pléthorique, tout est too much, tout a été pensé pour le plaisir coupable de l’amateur éclairé pas trop regardant sur la technique. Car il y a des choses à dire sur ce point. Mais plus tard.
DR.Warriors Orochi vous jette dans une succession de batailles de masse clairement en votre défaveur numérique. En pratique, ce n’est pas trois ou quatre ennemis qui vous titilleront de leur bout d’épées, mais bien une cinquantaine en même temps, dans la plupart des cas. Par bonheur, votre personnage est une grosse brute capable d’en tabasser plusieurs dizaines simultanément, à grands renforts de moulinets, de gestes amples, d’attaques spéciales dévastatrices, et de coups de bottes dans la tronche. Vous avez certes quelques compagnons, mais ceux-ci sont d’une passivité qui n’a d’égale que celle de la piétaille adverse. Alors, vous allez probablement vous décimer à vous tout seul une grosse majorité de l’armée ennemie et finir avec un bodies count de 2.000 têtes – oui, il y a un compteur de cadavres laissés derrière vous. C’est foutrement primaire, ne réclame pas beaucoup de dextérité, mais bon sang qu’il est réjouissant de porter une guerre de terrain sur ses épaules, sur fond de gros riffs de guitares et des interjections passionnées de ses compagnons, le tout en japonais ! On passera volontiers toutes les scènes de dialogue et les cinématiques, articulations d’un scénario plutôt douteux, pour se concentrer sur les batailles. Éventuellement, on ajustera quelques paramètres avant de fouler le terrain, pour la forme, mais rien de bien longuet.
DR.C’est niveau contenu que Warriors Orochi impressionne. Vous ne pouvez emmener que trois personnages interchangeables sur les champs de bataille, mais à terme il faudra choisir le trio parmi près de 130 têtes de pipes héritées pour la plupart des jeux Dynasty Warriors et Samouraï Warriors. C’est tout bonnement phénoménal, surtout que le jeu tisse des liens d’affinités entre les guerriers que vous utilisez, ce qui aura pour conséquences d’influer sur l’histoire. Le casting pléthorique n’est pas anodin, c’est le seul moyen de venir à bout de l’hydre Youja. La grosse bestiole se rencontre dès la première mission et vous mettra une sévère déculottée. Ce serait la fin si le scénario ne prévoyait pas des voyages dans le temps permettant aux héros de revivre de grandes batailles passées, de s’entraîner et de recruter en masse. Non content de proposer de nombreuses joutes spectaculaires dans le mode histoire, le jeu met également à disposition un éditeur de cartes pour réaliser ses propres bataille set les partager sur la toile. Durée de vie énorme, check.
DR.Hop, seconde partie du test : ce qui fâche. En premier lieu, c’est moche. Aucun personnage incarné par le joueur n’est physiquement catastrophique (quoi que je ne les ai pas tous vu), mais côté ennemis et environnements c’est véritablement laid, indigne d’une console HD. Le pompon du pompon reste le clipping : les adversaires ont la fâcheuse habitude d’apparaître de nulle part à quelques mètres du héros, comme s’ils se téléportaient. Ce n’est pas spécialement gênant, l’IA étant plutôt passive, mais si en plus le jeu se permet quelques ralentissements cela devient moins acceptable. On note également quelques soucis de caméra, mais ce n’est pas comme si on voulait faire dans la finesse. D’ailleurs, puisqu’on en parle, ne cherchez pas de variété, c’est bourrin de bout en bout – et c’est peut-être cela qui est plaisant dans un beat them all. À noter que les voix d’origine ont été conservées, intégralement japonaises, tandis que les textes ont été traduits en anglais. Ce n’est pas très pertinent, mais ce n’est pas comme si on voulait faire dans la finesse. Ah tiens, je l’ai déjà dit, peut-être que ça s’applique à tous les aspects du jeu ?
DR.Quand je dis « moche », je veux dire que de base le jeu n’est pas très beau, et qu’en plus sur Wii U il est moins joli qu’ailleurs. C’est dommage, jusqu’à présent les adaptations Wii U n’avaient pas à rougir devant la concurrence. On se tourne alors vers le GamePad, qui se révèle également décevant. L’écran reproduira l’action à l’identique de la télévision, ou affichera une carte des lieux plutôt inutile. Et c’est tout, du moins en ce qui concerne le solo. En multi, le GamePad fournira un écran particulier à un des deux joueurs, tandis que l’autre profitera du grand écran. Pour résumer, disons que le concept de la Wii ne s’applique pas spécialement à ce genre de jeu.
Warriors Orochi 3 Hyper est un jeu pour initiés, ou pour les joueurs sans a priori. Techniquement à la traîne, très bourrin, hermétique sur certains points, le concept fait mouche à partir du moment où l’on s’y investi. Et là-dessus, il y a de quoi faire : entre la quête principale, les missions online, le contenu à débloquer, c’est plus de cinquante heures de jeu qui vous tendent les bras. Minimum.