Peut-on jouer à Baldur's Gate 3 quand on est un gros nul ?

/ Article - écrit par Hugo Ruher, le 07/11/2023

Tags : baldur gate niveau larian jeux personnage combat

Baldur's Gate 3 fut un véritable raz-de-marée à sa sortie, propulsant la license bien au-delà de son cercle de fidèles rôlistes. Mais comment l'aborder si on est pas dans le milieu ? Est-ce uniquement un jeu d'initié ?

En voyant les premiers retours sur Baldur's Gate 3, j'avoue être resté assez indifférent. D'accord, c'est un jeu de rôle qui a l'air excellent, où on peut choisir sa classe, la race de son personnage, vivre des aventures que l'on personnalise selon nos choix, etc… Mais ça, ce n'est pas pour moi !

Enfant des années 90, je n'ai jamais connu les jeux de rôles papier, ni même la licence Donjons et Dragons à propos de laquelle je n'ai que quelques vagues notions. A la sortie des autres opus de Baldur's Gate, je préférais les RPG japonais plus linéaires et plus faciles à prendre en main. 

Bref, Baldur's Gate 3, c'est sûrement très bien, mais pas pour moi.


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Que nenni ! Devrais-je alors m'exclamer en me remémorant mes lointains cours de latin. Il serait dommage de s'interdire un genre de jeu au prétexte qu'on a pris le train un petit peu tard ! Voyons si vous pouvez jouer en étant un gros nul comme moi.

Pour les non-initiés donc, ne nous attardons pas trop sur le scénario, et disons simplement qu'il est extrêmement prenant et fascinant. Même sans rien connaître de l'univers et des précédents opus, vous ne serez pas perdus car l'histoire est indépendante, et même si j'ai dû rater bon nombre de clins d'oeil, cela n'enlève rien au plaisir de découvrir cet univers, ces différentes races, ces conflits, etc.

De toutes façons, si vous avez un blocage avec Baldur's Gate 3, ce sera davantage sur le système de jeu lui-même que sur le scénario qui n'a rien de particulièrement déroutant. Il faut dire que l'influence de Donjons et Dragons sur le monde du fantastique et de la fantasy est telle qu'on retrouve facilement les tropes habituels du genre, même sans jamais avoir goûté au matériau originel.

Passons donc au système de jeu. Vous déplacez votre personnage à la souris à travers des environnements dont la carte se dévoile petit à petit. Vous pouvez interagir sur certains éléments du décor qui sont plus ou moins difficiles à identifier. L'occasion d'aborder le premier aspect du jeu : les lancers de dé. Pour réaliser certaines actions, vous devrez jeter un dé de 20 afin de faire un score plus ou moins élevé, pour fracturer une porte par exemple, ou pour déplacer un obstacle lourd. Vous avez quelques bonus ou malus selon vos capacités propres et c'est la chance qui déterminera votre réussite ou non face à telle situation.

Cet aspect aléatoire se retrouve aussi dans les combats, et justement, parlons des combats. C'est la mécanique qui peut le plus destabiliser les nouveaux entrants, car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Tout d'abord, il faut connaître les caractéristiques de ces personnages, leurs équipements, leurs capacités spéciales, etc… Tout cela demande un certain investissement et quelques bonnes dizaines de minutes à passer dans les menus pour construire sa team comme il se doit. Une chose pas forcément évidente car les menus regorgent d'informations et peuvent sembler bien obscurs pour les néophytes.

Une fois cela fait, il faut bien se servir de chaque élément. A chaque tour, chaque personnage peut 1) bouger, 2) utiliser une capacité 3) utiliser une capacité spéciale. Au début, vos pouvoirs disponibles sont assez peu nombreux mais la liste s'étoffe après quelques niveaux, ce qui aide pour un apprentissage en douceur. Là aussi, il faut avouer que la prise en main peut être délicate car les tutos sont rares et on finit par apprendre sur le tas comment se comporter avec chaque classe de personnage. Ce n'est qu'après quelques combats ratés qu'on se rend compte que le voleur peut se cacher pour être plus efficace, que le guerrier peut foncer dans la mêlée, que le mage a tout intérêt à rester bien à l'abri, etc. On apprend alors davantage à se servir efficacement du terrain et à devenir plus efficace dans les combats qui sont, heureusement, très faciles dans les premières heures de jeu.


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Si cela vous fait peur, n'hésitez pas à tester le mode facile. Dans cette configuration, les jets de dés ont plus de chances de réussir, les combats sont plus faciles, et les objets à acheter moins chers. Ainsi, vous pourrez progresser sans comprendre toutes les subtilités du système de combat. De cette manière l'Acte 1 se fait sans problème, et on a juste assez de challenge dans l'Acte 2 pour ne pas s'ennuyer.

Certains diront qu'on passe à côté d'une partie de l'expérience, mais ce mode est pourtant extrêmement efficace pour appréhender l'univers du jeu d'une manière simple, sans trop se frotter à des besoins de stratégies futées. En plus, le jeu autorise un changement de difficulté en cours de partie, donc il ne faut pas hésiter !

Pour aller plus loin, il existe aussi toute une série de mods pour avoir davantage de personnages dans son équipe, un inventaire illimité, etc… Bref, tout est là pour vous faciliter la tâche en cas de besoin !


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Pour résumer, oui, Baldur's Gate 3 est un jeu exigeant, très riche et qui regorge de centaines de mécaniques parfois difficiles à appréhender si l'on est pas habitué au genre. Malgré tout, il serait vraiment dommage de passer à côté à cause de sa supposée difficulté. Le studio a bien fait les choses et tente d'intégrer les néophytes qui, plus tard, pourront se lancer dans des parties plus ardues, une fois les choses bien en main. Et même si tout ça peut faire peur, les difficultés peuvent aussi être prises petit à petit pour découvrir ce monument dans les meilleures conditions qui soient.