Battlefleet Gothic : Armada
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Jade, le 08/06/2016 (Tags : gothic battlefleet armada steam jeux batailles mode
Les bandes-annonces de Battlefleet Gothic Armada le définissent comme un jeu de stratégie temps réel où les explosions se succèdent à un rythme infernal, le tout sous l'égide d'un moteur Unreal 4 au sommet des espérances graphiques les plus folles. Que penser alors du produit final, à l'approche méthodique, au gameplay presque austère et aux visuels étonnamment sobres ?
Battlefleet Gothic : Armada est un jeu unique en son genre. Soigné et développé avec un sérieux qui fait honneur à Tindalos Software, la manière dont le soft a été présenté pouvait toutefois difficilement être plus éloignée de la réalité. Ses bandes-annonces le définissent comme un jeu de stratégie temps réel où les explosions se succèdent à un rythme infernal, le tout sous l'égide d'un moteur Unreal 4 au sommet des espérances graphiques les plus folles. Que penser alors du produit final, à l'approche méthodique, au gameplay presque austère et aux visuels étonnamment sobres ? Le risque pour les joueurs de ne pas savoir que penser du jeu à la première approche est donc bel et bien là. Et pourtant, Battlefleet Gothic : Armada ne mérite pas un jugement trop hâtif.
Une simulation d'affrontement naval dans l'espace.
Présenté comme un jeu de stratégie en temps réel, Battlefleet ne propose aucun élément de gestion de ressource ou de sa base. A vrai dire, le jeu emprunte des mécanismes de jeu typiquement associés aux RTS pour faire sa propre cuisine. Mais associer Battlefleet à un seul style de jeu serait méconnaître le fait qu'il s'agit avant tout d'une adaptation d'un jeu de plateau, et que les développeurs ont clairement voulu avant tout retranscrire l'ambiance et le style. Ainsi, les éléments clés du jeu de plateau, tels que la phase d'approche, la vitesse de rotation des vaisseaux et la distance de tir, sont retranscrits dans le gameplay par le biais d'un accent très fort sur la gestion dans l'espace de ses unités, par rapport à divers obstacles, mais également par rapport à l'adversaire. C'est tout un pan des jeux de stratégie temps réel que l'on appelle communément le "micro-management", qui devient ici le nerf de la guerre. Un choix contestable dans la mesure où peu de joueurs se proclament une passion folle pour la précision millimétrée et le placement tatillon d'unités sur un tableau (en 2D qui plus est), et qu'un jeu construit sur cet aspect uniquement de la stratégie en omettant les reste, soit la création d'unités ou la création d'une base et tous les éléments qui en découle, risque d'être déséquilibré. En contrepartie, le jeu peut se permettre un niveau de raffinement dans la gestion des unités qui est rarement atteint dans des jeux plus généralistes. En conséquence, Battlefleet Gothic est un jeu qui demande du temps pour atteindre un certain niveau de maîtrise, dont les phases de jeu systématiques doivent être peaufinées et perfectionnées pour réellement progresser.
Les champs de mine font partie des rares éléments interactifs du décor.
En dehors des phases de combat, qui sont l'unité de base du jeu, Battlefleet Gothic, ne l'oublions pas, est structuré autour d'une campagne 1 joueur, particulièrement recommandée pour faire ses débuts, dans laquelle une phase de gestion de la flotte sur plusieurs tours et un scénario permettent de s'improviser Amiral de l'espace. La possibilité de customiser ses bâtiments de guerre prend alors tout son sens. Des altérations qualitatives, sous forme de bonus à choisir où à cumuler, qui permettent de personnaliser dans une certaine mesure ses parties, mais également des altérations physiques de bâtiments qui modifient pour certaines radicalement l'apparence des vaisseaux. Et, à vrai dire, c'est surtout là que l'emploi du moteur graphique Unreal 4 est le plus poussé. Certes, les effets de lumière sont bien présents dans le jeu, mais il est clair que l'on retiendra avant tout le niveau de détails et de personnalisation des vaisseaux, permettant de voir jusqu'au plus petit canon, de zoomer, de retourner chaque vaisseau sous toutes ses formes, au repos comme au combat.
Et l'on comprend alors que Battlefleet Gothic est un jeu fait par des fans pour des fans. L'on sent que les développeurs sont les premiers joueurs de leur propre jeu, car eux-mêmes des inconditionnés invétérés de la licence (sensation largement vérifiée après une rencontre en face à face). Et si l'on avait quelques réserves sur le facteur fun du jeu, l'on en a plus aucun sur la manière dont il doit être joué : en gros plan sur les feux de canons interstellaires, en ralenti sur les collisions de vaisseaux, et en admirant sans réserve la beauté du ballet spatial auquel les quatre races du système Gothic s'adonnent.
Avec une maîtrise suffisante, les affrontements peuvent devenir extrêmement acharnés.
Et les non fans dans tout cela ? Est-il possible de tenter l'aventure sans être un invétéré des Warhammers sauce spatiale ? La qualité intrinsèque du jeu ne fait pas de doute, et le soin apporté aux détails n'est pas à démontrer non plus. Le niveau de difficulté assez élevé même en mode facile demande un certain degré d'investissement. L'on émettra l'hypothèse que, paradoxalement peut-être, un jeu comme Battlefleet Gothic possède les mêmes qualités qu'un autre OVNI du jeu vidéo, qui a lui déjà été élevé au rang de série culte : Super Smash Bros. Avant de dire que je divague, regardons les points communs : système de jeu répétitif en apparence mais raffiné à des degrés inimaginables ; valeur élevée attribuée aux trophées déblocables (ici les différents types de vaisseaux) ; mais encore et surtout, la suprématie écrasante du mode multi-joueurs sur le mode 1 joueur. Alors peut-être cette comparaison saura-t-elle être utile à celui ou celle qui hésite encore à investir dans Battlefleet Gothic : Armada.