8.5/10Bloodborne - Test PS4

/ Critique - écrit par keitaro182, le 02/05/2015
Notre verdict : 8.5/10 - Sang pour sang tuerie ! (Fiche technique)

Tags : bloodborne souls video dark boss sang armes

Une ville mystérieuse + un héros aussi loquace que Gordon Freeman + des monstres + une bonne grosse dose de difficulté + une exclu attendue de pied ferme = un cocktail explosif ?

Soyons francs : après l’acharnement qu’a subi The Order 1886, précédente exclu de Sony pour la PS4 en 2015, j’attendais la sortie de Bloodborne impatiemment mais avec toute la circonspection de rigueur. Heureusement, les notes élogieuses qui l’ont accueillie ont réussi à me rassurer et je ne dois pas être le seul puisque le jeu a déjà dépassé le million d’unités écoulées. Bon, c’est bien, ça fait déjà un succès critique et commercial, mais qu’est-ce que ça vaut pour quelqu’un qui touche un jeu de From Software pour la première fois ?

Bloodborne - Test PS4
L'écran de création du personnage est bien pensé et laisse pas mal de possibilités

Pour mon œil extérieur, la série des Souls a toujours eu de quoi faire peur avec leur réputation de jeux pour hardcore gamers dans lesquels le personnage meurt, re-meurt, […], re-re-re-re-meurt avant de réussir à buter le grand méchant qui nous bloquait puis de mourir, 5 minutes après, des mains d’un autre adversaire. Etrangement, ce concept nommé Die and retry (Meurs et réessaie) ne m’avait jamais attiré, sans doute l’attachement profond que j’ai envers les quelques cheveux qui me restent encore sur le crâne. Et puis, un beau jour, Bloodborne a atterri dans ma boîte à lettres et ma déontologie de testeur a pris le dessus : « Je dois tester ce jeu, au mépris du danger et de l’alopécie déjà bien avancée ! JE – LE – DOIS !!! ». C’est ainsi qu’a commencé mon aventure féerique et enchantée dans la ville merveilleuse de Yharnam.

Bloodborne - Test PS4
Yharnam est gigantesque et vraiment magnifique, la destination vacances idéales si les locaux un peu agressifs n'étaient pas de la partie

L’intro/tutorial du jeu est assez banale sur la forme mais efficace : le héros se réveille sur une table d’opération avec un vieux bizarre qui lui fait une transfusion avant de lui faire signer un contrat (création du perso) et de le relâcher dans ce qui s’avère être une espèce d’hôpital. L’hôpital sera donc l’occasion de vous familiariser avec les mécanismes du jeu, dans la vie comme dans la mort avec le Rêve du Chasseur, mais ne vous en apprendra guère sur le scénario et vos motivations de Chasseur. D’une manière générale, ni le contexte, ni le scénario, ne sont clairement expliqués au fil du jeu, seules des informations glanées çà-et-là au fil des discussions avec les PNJ vous aideront à comprendre ce qui se trame dans cette sombre ville. Rassurez-vous, ça n’enlève absolument rien au plaisir de jouer à Bloodborne, vos pensées seront suffisamment occupées par la survie pour ne pas vous polluer avec ces considérations triviales.

Bloodborne - Test PS4
Eh oui, casser du monstre c'est salissant mais heureusement, il y a Pire Express (Piiiiiiiiire Expreeeeeeeessss)

L’hôpital met donc le joueur face à un loup-garou dès le début et ce alors qu’il est toujours plus ou moins à poil (comme le loup-garou, ha ha) et la mort est, de fait, inévitable. Heureusement, tout est prévu et le héros se réveillera dans le Rêve du Chasseur, cet endroit onirique et coupé de la réalité qui servira de havre de paix au cours du jeu et où vous obtiendrez vos deux premières armes principales (une arme blanche et une arme à feu) avant de retourner taper le loup-garou. L’affrontement contre le loup-garou sera alors l’occasion de se familiariser avec les actions de base du perso : la frappe avec l’arme blanche, les coups de feu qui stunnent et arrachent quelques points de vie, et l’esquive qui vous évitera de vous faire bouffer en moins de deux ... Les armes blanches disposent de deux modes, chacun ayant ses avantages, ses inconvénients et son timing avec lesquels il vous faudra bien vous familiariser et il en sera de même pour le timing à adopter pour stunner les adversaires. Le gameplay reposera sur ces trois actions, l’attaque avec l’arme blanche et l’esquive consommant de l’endurance qu’il vous faudra utiliser judicieusement au risque de se retrouver incapable d’esquiver face à un ennemi qui ne fera qu’une bouchée de vous … Une fois sorti de l’hôpital, le joueur sera lâché dans Yharnam et n’aura plus qu’à explorer cette ville tentaculaire (après s'être pris une petite claque graphique) pour s'y frayer un chemin sans la moindre indication ou carte pour vous aider à vous repérer : vous devrez faire travailler votre mémoire ! La difficulté est omniprésente mais jamais décourageante : même les Echos de Sang, la monnaie du jeu que vous pourrez dépenser dans le Rêve du Chasseur, sont soumis à une règle particulière : si vous mourez d’une chute ou des mains d’un ennemi, vous perdez vos Echos qui seront probablement ramassés par votre bourreau, charge à vous ensuite de l’occire pour récupérer vos précieux Echos. Mais si vous mourez avant cela, ils seront perdus pour de bon puis regagnés rapidement si vous vous y mettez un peu.

Bloodborne - Test PS4
Allez, viens t'la mettre, toi !

Maintenant que les principales règles régissant Bloodborne ont été évoquées, vous n’aurez plus qu’à vous balader tranquillement dans Yharnam au gré des rencontres impromptues avec les locaux. Ceux-ci ne semblent guère vous apprécier, tout comme les boss qui vous feront flipper avant d’aller les affronter, stresser une fois face à eux, les maudire quand ils vous auront tués mais qui vous procureront surtout une immense satisfaction et un peu de fierté une fois que vous leur aurez porté le coup fatal. Malheureusement, ce coup fatal saura se faire désirer car les boss ne se laissent pas abattre facilement et il faudra faire honneur au concept de Die and retry pour arriver à les tuer après avoir enfin trouvé LA bonne tactique. Et c’est justement là que les problèmes commencent à pointer le bout de leur nez : les boss sont un passage obligatoire pour progresser dans le jeu et rester bloqué face à un boss retors  malgré une vingtaine ou trentaine d’essais peut s’avérer frustrant pour certain (votre humble serviteur inclus). Autre point négatif, largement évoqué depuis la sortie du jeu, les temps de chargement : oui ils sont looooooooooongs, oui ils sont fréquents et oui, avant la mise à jour, c’était franchement gavant. MAIS la fameuse mise à jour annoncée par les développeurs est enfin arrivée, réduisant ainsi les temps de 5 à 15 secondes selon les cas de figure et ajoutant des infos sur votre inventaire en lieu et place du logo de Bloodborne sur fond noir : c’est mieux, ça fait de la lecture et ça égaye les temps de chargement mais c’est trop peu, trop tard pour un problème qui devait quand même être connu avant la sortie du jeu. D’autres bugs graphiques viennent un peu ternir le tableau comme la fâcheuse manie qu’ont les cadavres de s’accrocher à vous, une petite baisse de framerate pendant quelques secondes ou d’autres bugs de clipping permettant aux ennemis de vous mettre un coup de hache à travers un mur mais rien de vraiment rédhibitoire, juste un peu agaçant.

Bloodborne - Test PS4
Cet écran de chargement hante encore mes cauchemars

Avec sa difficulté pouvant vite décourager mais sachant toujours récompenser, Bloodborne ne séduira pas tous les joueurs, c’est une évidence. Cependant, si vous êtes motivés et que vous avez le cœur bien accroché (PEGI 16), vous découvrirez un jeu exigeant prenant place dans une ville absolument magnifique, servi par une direction artistique particulièrement maîtrisée et accompagné d’une durée de vie conséquente, difficulté élevée oblige. Les quelques ombres au tableau sont insignifiantes par rapport au plaisir procuré par ce jeu donc, si un challenge élevé qui vous fera réfléchir devant votre écran ne vous rebute pas, Bloodborne est fait pour vous.