9/10Brütal Legend - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 25/11/2009
Notre verdict : 9/10 - The roadie warrior (Fiche technique)

Tags : legend brutal metal eddie test jeux monde

Vivez l'épopée de la renaissance du heavy metal, le vrai! Brutal Legend will rock your friggin' soul!

Une petite mise en garde avant de rentrer dans le vif du sujet…

Brütal Legend est un soft qui sonne comme une véritable déclaration d’amour au heavy metal, le vrai, le pur et dur, celui qui fait bouger les cheveux, même si on a la boule à Z ! Par conséquent, et sans que cela enlève quoi que ce soit à la qualité intrinsèque de son gameplay, sache-juste, ami lecteur, que si le métal n’est pas ton truc tu risque fort de ne pas accrocher à l’ambiance particulière du titre. Voilà, c’est dit. Et maintenant…

Let there be rock !!!

True spirit of Metal!
True spirit of Metal!
Eddie Riggs est un roadie. Un très bon roadie. Peut être même bien le meilleur de tous en fait, car il n’a pas son pareil depuis des années pour organiser les gigs et réparer tout ce qui doit l’être sur scène. Hélas pour lui la grande époque du métal est bien loin et c’est au service de groupes qui ne ressemblent plus à rien qu’il apporte son savoir faire, tout en regrettant les beaux jours où la musique avait une âme. Mais toujours fidèle à l’esprit de la grande époque, roadie il est, roadie il reste. Un homme de l’ombre toujours présent mais jamais visible, car comme il le dit lui-même « un bon roadie, ça s’écrase ». Ironiquement c’est lors d’un concert et sur ces paroles que l’aventure débute, au moment où toute une partie de l’immense décor de Stonehenge reconstituée sur le set se détache malencontreusement et lui tombe sur la tronche, le blessant et provoquant une hémorragie. Un peu de son sang coule jusqu’à la boucle de son ceinturon qui se révèle être un artefact magique, ce qui provoque l’apparition du démon Ormagoden qui commet un carnage dans la salle avant de transporter Eddie à « l’âge du métal », contrée fantastique hors du temps où les humains et les démons se livrent une guerre impitoyable et où il fait rapidement la connaissance de la belle Ophélia, membre d’un groupe de rebelles cherchant à libérer leurs frères métalleux du joug du général Lionwhythe, despote adepte du glam rock et adorateur du démon Doviculus. Rapidement, Eddie va se rendre compte que ses talents de roadie font de lui l’homme de la situation pour organiser la bataille finale contre l’infâme général et le démon auquel ce dernier a fait allégeance, et ainsi trouver sa vraie place en aidant les rebelles à reprendre « le devant de la scène » !

True epic struggle!
True epic struggle!
Brütal Legend
est le dernier projet en date de Tim Schaffer. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais Schaffer fait partie des rares grands bonshommes de l’industrie du jeu vidéo depuis maintenant plus de vingt ans. On lui doit notamment une participation active à la grande époque point & click des jeux Lucas Arts (
Maniac Mansion, Day of the tentacle, Monkey Island) et surtout deux chefs-d’œuvre, Grim Fandango et Psychonauts, qui ont montré qu’il y avait chez ce monsieur un souci permanent de se renouveler de jeu en jeu au travers d’univers novateurs souvent (toujours ?) très loin du tout venant de la production « bankable ». Et c’est parce qu’il est lui-même un grand amateur de heavy metal qu’il s’est dit que ce serait une bonne idée d’exploiter l’imagerie de cet univers pour en faire la pierre angulaire d’un soft qui, au premier abord semble être un classique beat them up. Mais en fait pas que, vraiment pas que.

True blood & gore!
True blood & gore!
Car Brütal Legend est aussi : Un jeu de course, un RPG, et surtout, un jeu de stratégie. En effet, l’univers de l’âge du métal se présente comme un immense continent, offrant où qu’on se trouve la vision de panoramas ahurissants tous droit sortis des pochettes d’albums de la période 70’s-80’s et qui s’apprécient toujours différemment suivant que ce soit le jour ou la nuit, sous un soleil éclatant ou lorsque les éléments se déchainent. Epées géantes, croix celtiques immenses, volcans qui crachent du chrome en fusion et autres enclumes démesurées constituent le relief « habituel » de ce monde dans lequel Eddie pourra, outre découper du méchant en tranches, affronter sur la route des fous du volant, se livrer à l’exploration dans le but d’acquérir de nouvelles compétences et d’en apprendre plus sur le background richissime de l’âge de métal, et surtout livrer d’épiques batailles où ce sera lui le stratège. Mais à la différence de RTS classiques, l’intérêt de ces moments de guerres épiques réside dans le fait que, primo, toutes les batailles se dérouleront comme un concert (avec la participation du crew, des fans, et du merchandising pour augmenter la force des combattants !), et deuxio que tout en donnant à ses troupes des ordres pour renforcer tel ou tel point, Eddie devra lui aussi prendre part à l’action sur le terrain pour amener son armée à la victoire. Et pour ce faire il pourra compter sur la robuste hache légendaire d’Ormagoden et une gratte bénie par les dieux du métal, capable en deux riffs assassins d’électrifier, au sens propre, n’importe quel bad dude !

True face of love!
True face of love!
Avec un principe de jeu qui n’est pas sans rappeler Zelda Ocarina of Time, pour l’immense et sublime continent à arpenter, mais cette fois ci en quête des pouvoirs divins du métal, et le fait qu’au lieu de souffler une douce mélodie dans un instrument à vent ce sont des solos rageurs qui feront, entre autres, soit apparaitre la « Deuce », roadster flamboyant et surboosté, véritable pendant métalleux de la fidèle Epona de Link, soit fédérer les différentes factions de combats qui se seront ralliées à la cause des rebelles, ou garantir l’accès à l’antre du gardien du métal (Ozzy Osbourne himself !) où Eddie pourra upgrader les compétences de ses deux haches (car dans le milieu du heavy metal une guitare est communément appelée « une hache »), améliorer l’équipement de sa tire et même redessiner les effigies gravées sur le mont Rockmore !

True evil obnoxious bad dude!
True evil obnoxious bad dude!
Alors bien sûr on pourra chipoter sur quelques faiblesses ; un frame rate qui rame un peu parfois, un gameplay qui pourra sembler un poil mal dégrossi (bien que je me demande si ce dernier point n’est pas volontaire), des quêtes annexes souvent axées autour des mêmes objectifs et une durée de vie un peu short en ce qui concerne l’aventure principale (heureusement compensée par un mode multi en online, hyper jouissif et reprenant le principe des batailles à grande échelle du mode solo, indéniablement un des grands moments du soft), mais il souffle sur l’univers de Brütal Legend un tel vent de liberté et il y règne une telle énergie brute qu’on ne veut plus le quitter. En plus de ça on trouve une foultitude de petits détails bien vus, comme une sympathique intro filmée qui vous amène au menu principal du jeu présenté à la façon d’un vinyle d’époque (je vous recommande d’ailleurs de laisser tourner la séquence pour un petit moment de rigolade) ou tout une galerie d’artworks et de dessins de production qui en disent long sur le travail effectué en amont.

The greatest band on Earth!

Really true friggin' great game!
Really true friggin' great game!
Le jeu doit aussi énormément à sa bande son qui regroupe une impressionnante somme des plus grand noms du genre, tels Manowar, Motorhead, Def Leppard, Saxon, Megadeth et bien d’autres à débloquer au fur et à mesure, et à son cast, Jack Black en tête, qui prête sa voix à Eddie et lui confère par là même une présence ultra charismatique  et  proprement « hénaurme » (choisis donc sans hésiter la V.O, ami lecteur!). C’est bien simple, Jack Black EST Eddie Riggs ! Bien sûr cet acteur truculent est connu pour ses talents comiques, mais tout le monde ne sait pas qu’il est également chanteur et guitariste de rock au sein du groupe Tenacious-D, qu’il a formé en 1994 avec Kyle Gass (un de ses potes, acteur lui aussi), et qui a explosé les charts en 2006 avec le hit… « The Metal » (tirée de la B.O du film Tenacious-D The Pick of Destiny, auquel Brütal Legend fait souvent référence) ! Comme quoi…

Et dans le genre « excusez du peu », le reste de la distribution se voit complétée par de grandes figures du heavy et du cinoche (Lemmy « Motorhead » Kilmister, Rob « Juda’s Priest » Halford et l’extraordinaire Tim Curry as « the obnoxious great demon Doviculus » !), finissant ainsi de donner un %$@/*! de cachet à ce §#&%$ de jeu !

Brütal Legend est un de ces rares titres d'aujourd'hui qui a une âme, une vraie, et elle n’est pas à vendre !

Rock n’roll will never die !