8/10Castlevania - Order of Ecclesia - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 24/08/2009
Notre verdict : 8/10 - Shan, Shan, Shanoa d'or. (Fiche technique)

Tags : castlevania ecclesia order nintendo glyphes shanoa test

De l'excellente plate-forme, parfois assez corsée, doublée d'une réalisation technique aux petites gousses d'ail. Konami assure, et sans les Belmont !

Pour une fois, votre avatar ne sera pas un de ces métrosexuels de Belmont, mais une jeune fille bien dans son corps et très au fait de la mode du coin. Pour éviter toute allusion sadomaso, la belle et ses justaucorps se verront privés de l'arme typique de la série, le fouet pour ne pas le citer, au profit d'un éventail d'outils et de pouvoirs très étendus. Car, et c'est la grande nouveauté de cet opus, votre personnage pourra utiliser un certain nombre d'armes et de facultés associées à des glyphes magiques qu'elle récupèrera sur les cadavres des ennemis ou dans des coins de niveaux. Ces glyphes, plutôt nombreuses, vous serviront à vous adapter aux situations qui se présentent, vous obligeant à changer constamment votre tactique pour passer un obstacle ou vaincre un ennemi, selon ses caractéristiques.

Aspiration de glyphes.
Aspiration de glyphes.
Car il s'agira bien ici de tactique, puisque Shanoa pourra s'équiper de deux glyphes d'attaques (un à chaque bras) et d'un glyphe de support, en sachant qu'il lui faudra un certain laps de temps pour produire deux attaques d'affilée. Par exemple, avec une rapière dans chaque main, le rythme d'attaque (droite, gauche, droite, gauche, etc) pourra être très élevé, alors qu'il sera nettement plus faible avec les haches. De surcroît, les glyphes équipés pourront être cumulés pour une attaque destructrice, si ceux-ci sont compatibles.  Les associations peuvent être simples, comme associer deux glyphes identiques pour produire une attaque un peu plus puissante, ou plus subtiles, comme associer deux glyphes qui n'ont rien à voir et découvrir une troisième attaque incroyablement efficace (essayez Luminatio et Umbra en même temps, succès garanti).

Une habitante, très sympathique.
Une habitante, très sympathique.
Linéaire, le jeu l'est indubitablement, puisque qu'il s'agira pour vous de traverser un niveau pour ouvrir le suivant, jusqu'au fameux château de Dracula. Les concepteurs ont conçu la trame pour forcer le joueur à explorer chaque coin de forêt ou de marais afin de mettre la main sur tous les glyphes dissimulés, quitte à le faire revenir plusieurs fois au même endroit. On tape parfois des lignes droites pour avancer, en utilisant les pouvoirs les plus destructeurs, tout en gardant dans un coin de sa tête qu'il faudra revenir pour traverser la carte à 100%. Rien d'insurmontable, puisque chaque niveau peut être atteint de manière indépendante une fois visité, et que des téléporteurs planqués un peu partout vous permettront de ne pas perdre trop de temps à retraverser tout le décor - une véritable bénédiction lorsque l'on prend conscience de la taille du château final.
Autre motivation, au fur et à mesure du jeu, vous serez amené à libérer les habitants d'un patelin du coin, qui ne trouveront rien de mieux à faire que de vous confier des quêtes. C'est assez diversifié, puisqu'il faudra aussi bien des photographies que rejoindre certains lieux, ou encore trouver des objets spécifiques. Les quêtes ont beau ne pas être toutes intéressantes, elles prolongent un peu la durée de vie et récompensent souvent assez grassement.

Une frappe chirurgicale.
Une frappe chirurgicale.
Order of Ecclesia se présente comme un jeu de plate-forme mâtiné de jeu de rôle, dans une proportion très relative. Abattre des ennemis vous confèrera des points d'expérience et à partir d'un certain montant vous changez de niveau et vos caractéristiques augmentent. Simple et incontestablement efficace. Shanoa peut évidemment attaquer et sauter, mais peut en outre faire des glissades, réaliser des double-sauts, et via les glyphes pourra voler, invoquer des morts-vivants, des chauves-souris, devenir moitié chat, etc etc. Rien de moins pour un jeu qui réclame une certaine adresse, principalement contre les boss. Ces derniers sont très souvent retors, gigantesques, et demanderont de la part du joueur une certaine rigueur. Certains en deviennent carrément frustrants, mais la persévérance finit toujours par payer. Et parfois, il suffira juste d'associer les bons glyphes pour se défaire d'un boss récalcitrant les mains dans les poches. Ou presque.


"Vas-y, lâche-moi, tête de mort !"
Techniquement, le jeu assure. Tout ou presque a été moulé dans une 2D de très belle facture, avec quelques modélisations 3D impeccablement incorporées. Il arrive parfois que le jeu subisse quelques ralentissements lorsque les effets visuels côtoient de trop près le gros des forces du mal, mais c'est suffisamment rare pour que l'on relègue ce problème dans la catégorie des détails. Les commandes se prennent en main en quelques minutes, Shanoa répond au doigt et à l'œil avec une fluidité exemplaire et une classe admirable. Le bestiaire se révèle très varié, aussi bien sur le fond que sur la forme, et vous donnera à maintes reprises l'occasion d'utiliser votre adresse et votre sens tactique. Car si parfois l'utilisation de certains glyphes vous permettront de vous balader sans inquiétudes dans les niveaux, la plupart du temps il faudra jongler avec les configurations pour éviter les morts prématurées. Un jonglage rendu simplissime grâce aux étuis à glyphes, vous permettant de switcher entre trois sets et évitant par la même occasion de laborieux passage par le menu de configuration.

D'une difficulté somme toute bien relevée sans être insurmontable, Order Of Ecclesia devrait tenir le coup entre 10 et 15 heures. Une bonne durée de vie pour un jeu d'une conception très sérieuse, doté d'un gameplay bien pensé, avec une savante petite touche de old school. Quand on sait que le jeu se trouve neuf à 20€, il devient difficile de passer à côté. Si si.