7.5/10Cave Story - Test 3DS

/ Critique - écrit par Nicolas, le 14/11/2011
Notre verdict : 7.5/10 - La cave se rebiffe (Fiche technique)

Tags : story cave test nintendo version jeux switch

La création de Cave Story est une belle histoire vidéo-ludique. Celle de Daisuke Amaya, jeune japonais de 27 ans au moment des faits, développeur en informatique et passionné de jeux vidéo à ses heures. En 2004, il offre à internet le jeu Cave Story, un soft entièrement réalisé par ses soins, du scénario à la musique en passant par le gameplay et le level design, pendant son temps libre. Cinq ans de programmation ! Le jeu ne paye pas de mine, rétro dans l’âme, mais ce qui fait immédiatement son succès : simple d’accès, il offre un challenge et une bouffée de souvenirs aux vieux brisquards de la manette que nous sommes, en s’appuyant sur un concept simple, porteur, exigeant, et diablement fun à jouer. Le succès mène à l’exploitation, et des versions DSiWare et WiiWare sont proposées en 2010. Aujourd’hui, c’est une mouture 3DS (et donc 3D) qui vient pointer le bout de sa cartouche en plastique, et malgré le prix (40 € pour un jeu gratuit à la base), c’est plutôt une bonne nouvelle.

Cave Story - Test 3DS
DR.Vous voici dans la peau de Quote, un petit personnage tombé au milieu de nulle part, amnésique de surcroît, qui va rencontrer un peuple (les Mimigas) opprimé par un docteur maléfique. Comme tous les héros, il ne va guère se poser de questions : il faut sauver tout le monde, puis sortir de cet endroit assez peu accueillant. Et éventuellement se poser des questions basiques telles que « qui suis-je ? », « d’où viens-je ? », « où vais-je ? », etc... Quote a beau ne pas être très bavard, il n’est cependant pas le premier venu quand il s’agit de se défendre. Très vite, il va récupérer une arme, un fusil d’une puissance et d’une portée assez limitées. Mais il n’en faut pas moins pour qu’il ne parte à l’aventure dans ce grand mélange de plates-formes et de shoot qui n’a rien à envier à un Metroid !

Cave Story - Test 3DS
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Dixit Daisuke lui-même, Metroid a en effet été une source d’inspiration évidente, et l’on s’en aperçoit rapidement : Cave Story se joue sur un plan 2D, le personnage peut sauter et tirer (et changer d’arme, on y reviendra), et ramasse de l’équipement sur sa route ;  lorsque qu’il tombe sur une nouvelle arme pour son arsenal, l’action se fige pour concentrer toute l’attention sur un petit enchaînement de quelques notes, comme lorsque Samus Aran tombait sur un objet spécial ;  et si les armes ont des munitions illimitées, les missiles doivent être ramassés sur le cadavre fumant des ennemis. Ce ne sont là que les ressemblances les plus évidentes, mais il ne s’agit pas pour autant d’un clone. Le jeu fait partie de ces défouloirs que l’on maltraite sur une courte période, ressemblant de loin à un jeu de finesse (plates-formes), mais qui aboutit bien souvent à du « rentre dans le lard » façon Shoot’em up. On ne s’en plaint pas, le jeu est suffisamment bien foutu pour nous imposer un peu de recul sur notre comportement sur le terrain.

Cave Story - Test 3DS
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En effet, les ennemis laissent souvent de la vie ou des missiles après avoir rendu l’âme, mais aussi des petits triangles jaunes qui symbolisent de l’expérience, d’une certaine façon. Les ramasser augmente une jauge qui finira par augmenter le niveau de votre arme et donc son efficacité. Par contre, si vous vous en prenez plein la tronche, non seulement le compteur de vie est décrémenté, mais également la jauge d’expérience, ce qui peut vous faire baisser le niveau de l’arme. Il faudra en outre repérer le niveau maximum de chaque objet pour switcher avant de ramasser les triangles et faire grimper tout votre armement. Il est également possible d’augmenter sa barre de vie en dénichant les containers de vie planqués un peu partout, mais ce n’est pas pour autant que vous serez à l’abri du décès prématuré : les ennemis sont stupides mais nombreux, et certains contacts sont fatals (des monstres bizarres, des ravins remplis de pointes acérées), à la manière d’un Megaman. De plus, il n’y a pas de vie, la mort entraîne le game over et la recharge de la dernière sauvegarde. Si vous ignorez les points de sauvegarde pendant quinze minutes et que vous ratez un saut important, merci de refaire les quinze minutes précédentes. Old School dans l’esprit, mais ce n’est pas plus mal.

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Graphiquement, le jeu a été complètement revu pour être accueilli sur la 3DS. Ce n’est parfois pas bien lisible, mais un comparatif des versions PC de 2004 et de la présente suffit à nous convaincre du travail accompli. La fonction 3D est évidemment présente et ne sert encore plus évidemment à rien, mais répond d’une grande qualité, parfaitement agencée pour donner du relief à ce jeu pourtant 2D. Le scénario peine à nous intéresser dans les premières minutes, déstabilisé par une introduction pas très rythmée et assez peu intéressante, mais gagne des points par la suite, même si l’on pourra le mettre de côté sans rien perdre de décisif (à ceci près qu’il y a plusieurs fins possibles). Mais si vous questionnez les joueurs ayant essayé le jeu, ce que l’on retient, c’est la musique. Sincèrement, cela ressemble à du MIDI en remixé, et l’on doute rapidement des commentaires positifs que l’on a lu sur Internet à propos de la bande son. Mais pourtant, elle fonctionne. Elle entraîne, elle agrémente, elle motive. Et elle est l’œuvre de Daisuke, bien évidemment.

Cave Story 3D ne sera pas dans le hit-parade des ventes de la console, c’est un fait : le jeu est de la vieille école, avec des mécanismes un peu vieillots et une difficulté exigeante. Mais une fois pris dedans, rien ne peut nous en décoller, car au-delà de tout ce que l’on peut espérer d’un jeu vidéo, l’important, c’est le fun apporté. Et Cave Story en regorge.