Duke Nukem Forever, on y a joué !

/ Preview - écrit par Ric_Pantera, le 13/10/2010

Tags : duke nukem forever jeux xbox video test

A l'occasion d'un passage à Paris, nous avons pu faire connaissance avec Duke Nukem dans sa version Forever, et oui, enfin !
Alors au programme, strip-teaseuses et pissotières, ou le Duke s'est-il assagi ?

Plus de 12 ans !!! C'est le temps qu'il aura fallu pour que le Duke soit enfin de retour. Initialement développé par 3D Realms, à l'origine du cultissime premier épisode, Duke Nukem Forever a connu un développement des plus tumultueux. Commencé en 1997 et annoncé un an plus tard, le projet n'a cessé d'être reporté sans jamais vraiment donner l'impression d'aller quelque part pour finir par devenir le plus grand vaporware (la plus grande arlésienne si vous préférez) de l'histoire du jeu vidéo.
Enfin mi-2009 la faillite de 3D Realms avait mis un terme aux espérances des fans les plus hardcores pour laisser la place à la désillusion, à la dépression, au chaos...
Et, quand tout semblait perdu, la nouvelle est tombée comme la vérole sur le petit clergé (copyright Mandark). Après moult procès entre 3D Realms et l'éditeur Take Two, la licence a été reprise en main par le studio Gearbox Software et Duke Nukem Forever allait finalement voir le jour.
Alors l'attente aura-t-elle été vaine ou le plus célèbre des blondinets fumeurs de cigare (bon d'accord, après Clint Eastwood) fera-t-il son retour en fanfare ? Début de réponse dans cette preview. 

Beau comme un camion rouillé.

Commençons par la technique, et malheureusement le moins que l'on puisse dire c'est que douze ans de développement n'ont pas vraiment réussi au visuel du titre. Gearbox a récupéré un jeu inachevé et a du combler les manques d'un moteur passé par plusieurs refontes et mises à jour. Le résultat est un jeu aux graphismes désuets, certaines textures, en particulier celles des décors, sont baveuses et un aliasing omniprésent met à mal la rétine.
Les deux environnements qui nous ont été présenté, un stade de football américain et un milieu désertique, étaient assez inégaux. Si le niveau de détail du stade était honorable, notamment pour des intérieurs, le désert quand à lui était vraiment pauvre, quelques cactus, une cabane par ci, un hélicoptère écrasé par là mais surtout un chemin bien tracé entre des canyons rocheux.
La modélisation des personnages rattrape un peu le coup, les ennemis sont assez réussis avec un effet pseudo cell-shader plutôt agréable.
On notera quelques jolis effets d'explosions, de fluides (gouttes d'eau ou de sang giclant sur l' écran) et de reflets ainsi qu'une profondeur de champ honorable.
Au niveau gameplay nous somme en présence d'un FPS tout ce qu'il y a de plus classique : on avance, on tire, on avance, on tire (avec des armes bien connues des fans : fusil à poignée, mitrailleuse triple canons, fusil rétrécissant), entrecoupé de phases où le Duke conduira son monster truck pour casser un peu la monotonie. On attendra d'en voir plus pour se prononcer sur l'intérêt réel de ces séquences.

Hail to the King baby!

Si la technique est une chose, ce n'est pas le seul aspect sur lequel le jeu de Gearbox sera jugé. Déjà lors de sa première apparition sur PC en 1996 Duke Nukem 3D s'était fait remarquer par son humour potache et omniprésent. Et bien c'est avec grand plaisir que nous avons retrouvé un Duke en grande forme. Une bonne partie des développeurs faisaient partie de 3D Realms dont l'un des fondateurs de Gearbox Software : Randy Pitchford qui travaillait sur... Duke Nukem 3D, et ça se sent.
L'humour et l'autodérision était partout dans cette démo, pas toujours du meilleur goût il est vrai (lancer des déjections sur ses ennemis ne fera surement pas rire tout le monde) mais faisait mouche dans le cœur des vrai fans. Le Duke enchainait les tirades bien senties pour un oui ou pour un non (Your face, your ass. What's the difference ?) et il suffisait d'entendre les exclamations de joie dans la salle lorsque l'écran de chargement initial disparaissait pour laisser place à la première action du jeu : faire uriner Duke dans des pissotières. Si vous avez jouez au premier épisode cela ne peut pas vous laisser insensible. La dérision atteignait son paroxysme à la fin du premier niveau, une fois le boss atomisé (qui n'était autre que le boss final du 1er Duke). L'action se fige et la caméra entame un traveling arrière jusqu'à sortir de l'écran. Nous incarnions en faite Duke en train de jouer à Duke Nukem Forever et lorsqu'une des jeunes femmes qui le... divertissait (Duke n'en a jamais assez) lui demande si le jeu est bien, ce dernier lui répond «After 12 fu*king years it better be !», ça c'est de la mise en abime.
Un dernier mot sur le scénario qui, comme vous pouviez vous en douter, ne brillera pas par son originalité : Duke n'est pas content car les extraterrestres sont de retour pour se venger. Et en plus ils ont encore cassé sa voiture.

La date de sortie qui nous a été communiquée n'est qu'un vague 2011, les gars de Gearbox Software ont donc encore du temps devant eux pour peaufiner leur bébé. Espérons qu'ils le mettent à profit pour améliorer l'aspect graphique de leur jeu qui en a quand même bien besoin. Il serait vraiment trop dommage que sorte un jeu bâclé, terminé à la va vite pour des questions de rentabilité.
Duke Nukem Forever a le potentiel pour être une suite digne de ce nom et raviver la flamme dans le cœur de millions de joueurs qui avaient cessé de croire en lui (et tant qu'à faire, remettre à la mode les lunettes de soleil sur cheveux péroxydés).

Shake it baby !