7/10Hordes - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 08/10/2008
Notre verdict : 7/10 - Vice City (Fiche technique)

Tags : gone days hordes zombies joueurs jeux ville

Explorez, construisez, défendez et mourez : bienvenue dans Hordes, le jeu en ligne gratuit de chez Motion Twin ! Craignez la menace zombie, craignez votre voisin, ne faites confiance à personne !

Hordes est un jeu en ligne, qui ne nécessite aucun abonnement, ni même aucun disque de jeu, puisque celui-ci fonctionnera uniquement au travers de votre navigateur internet.

Vous atterrissez dans une ville, ou plutôt un amas de détritus, d'une quarantaine de citoyens, tous logés à la même enseigne. Vous êtes des survivants et vous espérez le rester le plus longtemps possible car, chaque nuit, à heure fixe, une horde de zombies déferle sur le village pour croquer tout ce qui dépasse. Il va vous L'écran des chantiers.
L'écran des chantiers.
falloir vous organiser tous ensemble et construire des défenses, afin de laisser les immondes mort-vivants à la porte, affamés et impuissants. Le problème, c'est que vous ne connaissez personne : chaque joueur a été amené aléatoirement, il y a donc très peu de chances pour que vous tombiez sur votre petit voisin ou votre meilleur ami. Il faudra cohabiter et aller dans le même sens, ce qui sera loin d'être simple.
Pour tailler la bavette, un forum est entièrement dédié à votre sinistre bourg. Le premier jour, un raz de marée de messages s'y agglutine, où chacun expose son point de vue ou ce qu'il compte faire, tandis qu'une petite minorité de newbies commence déjà à explorer le jeu - et donc à faire n'importe quoi. Hordes ne tolère néanmoins pas les erreurs : s'il peut y avoir quelques brebis galeuses de temps en temps, l'unité fait la force. La population doit avoir une ligne directrice : être d'accord sur les constructions et y allouer les ressources suffisantes. Pour cela, il faudra explorer l'extérieur de la ville (= Outre-Monde) en groupe et surtout partager l'ensemble de ses dotations. Des principes évidents, mais qui ne sont pas pour autant des barrières pour le joueur, celui-ci pouvant très bien sortir explorer tout seul et conserver ses trouvailles chez lui, s'il est prêt à affronter les remontrances de ses petits camarades. Le jeu encourage la communauté, mais n'interdit pas l'égoïsme pour autant.

Dans une journée, vous n'avez pas grand chose à faire. Vous disposez, par jour, d'un certain nombre de points d'action que vous pouvez allouer comme bon vous semble, à la construction, à l'exploration, etc. Une fois ceux-ci dépensés, vous pouvez vaquer à d'autres occupations, puisqu'à part disserter sur le forum, plus rien ne pourra être fait ce jour là. A moins que vous ne possédiez de la nourriture ou de l'eau, ce qui vous permettra de remplir à nouveau votre total de points d'action.
Pour trouver de l'eau, le plus simple est de prendre sa ration au puits. Il faudra faire attention car celui-ci n'est pas inépuisable, et vous en aurez besoin dans les constructions comme dans l'utilisation. Pour la nourriture, c'est pire, puisqu'il faudra la trouver à l'extérieur. User de drogues est valable également, mais la dépendance guette rapidement et mène à une mort inévitable.
L'un des citoyens devra néanmoins conserver un point d'action pour une action très particulière, en fin de journée : la fermeture des portes. Si les portes sont béantes à minuit, les zombies s'en donneront à cœur joie, quelques soient les défenses mises en place. Une construction permet d'automatiser cette action à 23h30, moins souple pour les habitants mais plus sécurisant.

Chaque nuit, les zombies sont plus nombreux et il vous faudra donc chaque jour augmenter vos défenses. Celles-ci sont diverses et variées, allant des murs la carte radar du monde extérieur.
la carte radar du monde extérieur.
d'enceintes aux pièges à loups, aux fossés remplis d'eau, en passant par une fausse ville pour détourner l'attention des agresseurs.
Pour chaque construction, il vous faudra des éléments à récupérer à l'extérieur : des planches, des écrous, des tubes de cuivre, etc. Si les matériaux sont relativement fréquents au début, il faudra, dans les parties avancées, s'aventurer de plus en plus loin de la ville pour dégotter des objets utiles.
Sortir n'est évidemment pas exempt de tout danger et il n'est pas rare de rencontrer des zombies à la traîne. Le jeu utilise alors un principe mathématique : chaque citoyen dans la zone correspond à deux points et chaque zombie compte pour un. Si les points des citoyens sont supérieurs à ceux des zombies, vous pouvez traverser et quitter la zone sans problème ; dans le cas inverse, vous êtes bloqués, il ne vous reste plus qu'à soit appeler à l'aide (sur le forum), soit vous battre (peu de chances de réussite, à moins d'avoir des armes), soit fuir (ce qui se solde par une blessure).

Petit à petit, le nombre de citoyens diminue, entre ceux qui oublient de rentrer avant la fermeture des portes, ceux qui sont infectés, blessés ou dépendants d'une drogue, et ceux qui y passent pendant l'attaque. Plus ça va et plus rien ne va. Un constat s'impose alors : vous y passerez forcément, à un moment ou à autre. Et une fois mort, vous renaîtrez dans une autre ville, au jour 1. Quel intérêt, dans ce cas ? Aller le plus loin possible vous confère un certain nombre de points d'âme, qui se constituent plus ou moins comme un score. Une fois la centaine dépassée, vous accédez à d'autres villes où ne se côtoient que des joueurs ayant dépassé la centaine, considérés comme des vétérans.
Le plus grand élément de frustration apparaît dans les derniers jours de votre ville. Une fois que le nombre d'habitants chute en dessous de dix, la ville est déclarée en mode Chaos et les joueurs sont autorisés à piocher dans la banque et dans les coffres des autres joueurs sans limite. Deux aspects de votre personnalité sont décisifs pour cette partie du jeu : votre loyauté et votre envie de gagner. C'est-à-dire que si vous êtes sûr d'entrer en mode Chaos le jour suivant, vous pouvez tout à fait attendre la fin de l'attaque de la horde vers minuit et demi, prendre tout en banque, vous barricader, et ainsi augmenter vos chances de finir dernier survivant au détriment des autres. En d‘autres termes, le joueur loyal qui ne passe pas sa vie sur Hordes ne peut que constater le manque de fair-play de certains joueurs et se morfondre de finir une partie dans la trahison et l'égoïsme les plus absolus. Mais peut-être est-ce cela qui fait tout le sel du jeu...

L'architecture de Hordes se montre diablement réussie. L'équilibre entre le partage et le repli sur soi est assez bien équilibré, et certains pourront même y déceler des éléments d'étude de l'espèce humaine. Cela reste néanmoins un « Casual Game », un de ces jeux où quelques minutes par jour suffisent, à moins d'être très investi dans la gestion de la ville à travers le forum. Le plus décevant reste encore les joueurs, dont un certain pourcentage, comme sur tous les autres jeux online, font preuve d'intolérance et de bêtise, incriminant les nouveaux ( = « noobs ») et n'hésitant pas à saboter la partie de leurs compagnons par pur égocentrisme. Le système de jeu et les nombreuses idées (quand la « terreur » vous affecte, par exemple, les messages que vous laissez sur le forum sont altérés et reflètent votre état) sont certainement à l'origine de son succès grandissant, et font de Hordes une bonne expérience de jeu, certes répétitive, mais pas mal prenante.