Life is Strange 2 - Test Switch

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Dans le petit monde des jeux narratifs, Life is Strange premier du nom a été une petite bombe. À l’occasion de son arrivée sur Switch, coup d'œil sur sa suite, Life is Strange 2, moins appréciée globalement malgré de nombreuses qualités.

En quelques plans, Life is Strange 2 commence par poser une ambiance chaleureuse. Vous faîtes connaissance avec le personnage que vous allez incarner : Sean Diaz, adolescent de Seattle, aux origines mexicaines, en pleine préparation pour une soirée qui s’annonce sympa. Mais tout bascule, et après un drame que l’on ne révèlera pas ici, vous voici en fuite, accompagné de votre petit frère Daniel, 9 ans, obligés de vous cacher et de traverser les Etats-Unis pour espérer arriver au Mexique.

Dans cette situation difficile, vous devrez prendre les bonnes décisions afin d’assurer votre survie, mais aussi et surtout, afin de vous occuper correctement de votre petit frère avec qui vous allez créer une relation unique selon la manière dont vous jouez. Serez-vous la figure paternelle responsable et sévère ? Le voyou prêt à tout pour diffuser une mauvaise influence ? Ou même le grand frère égoïste et sans coeur ? C’est à vous de décider, et c’est là le principal enjeu du parcours des deux frères.

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Car si Life of Strange 2 a un peu déçu à sa sortie, c’est par la pauvreté de son gameplay. Il faut bien reconnaître que le jeu est assez basique a priori. Certaines options présentes dans le premier opus sont soit simplifiées, soit absentes. Exit par exemple le journal intime du premier épisode, ou le système des SMS quasi-abandonné dans le 2. Il faudra se contenter de la possibilité de collectionner quelques souvenirs, et de dessiner dans un carnet via un système ultra-simplifié. Il y a tout de même un système de journal intime mais qui n'est guère plus qu'un résumé des événements précédents

Le reste du temps vous naviguez dans des environnements très délimités, et vous interagissez avec les éléments ou les personnes que vous croiserez, ce qui constitue 90% du jeu.

Ce constat peut faire penser à un jeu assez pauvre, mais l’intérêt de Life is Strange 2 est ailleurs. Le gameplay ultra-épuré semble avoir été pensé pour laisser la part belle au scénario et aux émotions. Ainsi, les situations que vivent les deux protagonistes sont dramatiques mais résonnent énormément avec le vécu de tout un chacun et l’actualité. Qu’il s’agisse du deuil suite à un événement inattendu, ou du racisme dans une Amérique prête à élire Donald Trump, le jeu nous immerge dans un monde tellement semblable au nôtre qu’il en est très touchant.

Cette volonté de limiter au maximum les distractions pour nous détourner de l’histoire se retrouve même dans le scénario. Vous n’avez pas de super-pouvoir, en revanche vous accompagnez votre frère qui, lui, apprend à maîtriser ses capacités surnaturelles. Le fait de ne pas pratiquer directement la capacité renforce cette sensation d’impuissance et nous pousse à agir de manière plus “humaine” sur l’environnement qui nous entoure.

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D’ailleurs, les choix les plus difficiles ne seront pas forcément ceux faits dans l’urgence face à une menace, mais bien ceux qui régissent la relation que vous aurez avec votre frère. Faut-il le suivre dans ses envies de jeu ou serrer la vis ? Faut-il voler quand vous êtes dans le besoin quitte à donner un mauvais exemple ? Autant de dilemmes qui n’ont pas à voir avec le jeu vidéo en tant que tel mais qui nous engagent en tant qu’humains.

Au final, Life is Strange 2 joue totalement sur la force de sa narration. Le jeu arrive à nous émouvoir et à nous plonger complètement dans son road trip fascinant et émouvant. Techniquement, on est loin du chef d'œuvre, mais la direction artistique est suffisamment attirante pour fournir de beaux panoramas et arracher quelques larmes, également grâce à une bande-son parfaite entre musiques de fond mélancoliques et airs pop bien dosés.