Psychedelica of the Ashen Hawk - Test Vita
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Islara, le 09/09/2018 (Tags : jed psychedelica histoire hawk ashen personnage lavan
Psychedelica of the Ashen Hawk (et son homologue Black Butterfly), purs visual novels, sont sortis au Japon en 2015 et 2016. Forts de leur succès, une traduction en anglais et une sortie tant européenne qu'américaine ont été décidées cet été. Trop spécifique et lent à démarrer, le jeu se cantonnera cependant aux seuls aficionados.
Tout commence avec une introduction assez mystérieuse dans un univers médiéval, à laquelle s'ajoutent un menu fouillé et des graphismes soignés. Nous incarnons un personnage jeune, homme à tout faire dans le village du coin. Habituée que je suis à certains visuals novels, je ne m'étonne guère que l'aventure s'engage par une série de dialogues. Il n'y a aucune surprise non plus devant l'absence de scènes vidéo et que ce soit plus ou moins toujours la même série d'images qui défile. Dans ce genre de jeux, les développeurs mettent les moyens sur les acteurs - chaque personnage, et ils sont nombreux, est intégralement doublé en japonais - et beaucoup moins sur l'animation graphique.
8H de blabla avant que l'on puisse goûter aux alternances de scénario.
On ne tient donc pas trop rigueur à Ashen Hawk de faire l'objet de tels choix. Cependant, les heures de jeu passant, les dialogues se perpétuent et aucune phase de jeu ou presque n'intervient. La seule action, si je puis dire, dont on a la maîtrise est de sélectionner sur une carte le lieu où l'on fera aller notre personnage, ce qui déclenche d'autres scènes de dialogues. La plupart sont optionnelles, mais l'on sait bien que si l'on avance trop vite dans l'histoire, certains aspects nous échapperont, alors on essaie de ne pas faire trop d'impasses. Voilà qui est un peu léger en tout cas en termes d'action de jeu. Les heures continuent à passer et on a le sentiment de plus en plus fort que cette histoire n'est vraiment pas palpitante. Trop nombreuses sont les scènes frivoles ou sans intérêt, qui plus est dépourvues d'un humour véritablement prenant, malgré quelques efforts pour donner un ton décalé de temps en temps. Quant à la ligne directrice que l'on finit par entrevoir, elle avance à une lenteur déconcertante.
Seule action en attendant : choisir des lieux sur une carte.
Pire encore, il n'y a aucune alternance proposée jusqu'au chapitre 3, soit environ 8H de jeu. Les scénarios alternatifs sont pourtant l'essence même des visual novels. Ce n'est donc qu'au chapitre trois, qu'enfin des choix alternatifs peuvent se faire. C'est là que le jeu prend enfin de l'envergure et que notre patience est récompensée. L'intrigue, par le nombre de ses personnages atteindra un certain niveau de complexité et offrira de nombreux dilemmes et surprises. On apprécie aussi toute la valeur de l'arborescence présente dans le menu et qui permet de rejouer certains choix à n'importe quelle phase du jeu. Le jour où les studios occidentaux mettront enfin en place cette arborescence, on pourra sabrer le champagne. Néanmoins, il n'y aura toujours pas plus d'action de jeu que ça, Ashen Hawk se limitant donc à une simple histoire interactive, à moins que je ne sois pas allée assez loin, mais l'envie m'en a vraiment manqué.
Bref, Psychedelica of the Ashen Hawk n'est pas le visual novel le plus réussi, malgré la présence notable de l'arborescence. Même dans PSYCHO-PASS : Mandatory Happiness où les actions de jeu étaient aussi très limitées (simples choix de dialogues), on était finalement beaucoup plus absorbé par l'histoire, rapidement intense et prenante et sans temps mort. Cette édition est donc véritablement à réserver aux mordus et patients du genre.
Ah l'irremplaçable et indispensable arborescence ! Ils s'y mettent quand les Occidentaux ??? (ici c'est celle de Black Butterfly)