Resident Evil 2 - Test PC
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Islara et Ryo, le 22/02/2019 (Tags : evil resident remake capcom test jeux leon
Sorti pour la première fois en mai 1998, Resident Evil 2 entrait dans la légende comme l'un des meilleurs jeux d'horreur, même si pour certains, il n'avait pas atteint l'excellence de son prédécesseur. 20 ans et demi après et 4,96 millions d'exemplaires vendus plus tard, c'est donc avec impatience qu'on attend cet opus relooké, revu et corrigé, car les suivants ne l'ont jamais égalé et la concurrence a largement écorné la série entre-temps.
Est-il nécessaire de vous présenter l'histoire ? Même si vous n'avez pas joué à cet épisode dans sa version d'origine, vous ne trouverez que les ingrédients classiques d'un Resident Evil : une petite ville, Racoon City, un laboratoire scientifique d'une très vilaine industrie pharmaceutique sans scrupule (redondance ?), un très méchant virus qui transforme les humains en zombies, et nous au milieu pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être, en incarnant au choix Claire Redfield ou Leon S. Kennedy, au travers de deux histoires parallèles et complémentaires, trait assez unique et de grand intérêt.
Bienvenue à Racoon City, horreur à volonté.
Ce qui claque tout de suite et saute aux yeux, au sens propre du terme, c'est l'exploitation totale par l'équipe de développement du puissant moteur propriétaire Capcom "Re Engine", déjà utilisé dans le très réussi Resident Evil 7. En résulte une parfaite maîtrise technique du jeu : fluidité totale de l'action, rendu graphique détaillé, notamment une localisation très précise des dégâts, superbes jeux d'ombre et lumière qui permettent une expérience horrifique immersive par une oppression très appuyée. La qualité des textures n'est finalement qu'un peu écornée par le teint cireux des différents personnages. Le travail sur les sons n'est pas en reste et atteint le même niveau d'excellence, permise notamment par l'utilisation à fond du son Dolby Atmos 7.1.4. Les râles, cris, grincements et autres moult détails sonores ajoutent ainsi pour beaucoup leur dose d'oppression. Bizarre autant qu'étrange, la BO originale est cependant passée à la trappe, et n'est disponible que par l'achat de l'extension "Extra DLC Pack" pour environ 15 € ! Vu le prix assez exorbitant du jeu de base, cette lacune détonne même si, aisément, on la pardonne.
Rendu graphique hyper détaillé.
Le second énorme mérite de ce Resident Evil 2, c'est qu'il est tout sauf un portage ou remake avec mise à niveau graphique, comme on le voit trop souvent sur tant de licences. Il est en réalité une sorte de renaissance, revue et corrigée de fond en comble pour en faire un Resident Evil 2.1 digne de l'original dans sa réussite mais construit comme un jeu de la génération actuelle, comme le confirme par interview le trio japonais Kanda-Kadoi-Hirabayashi : "les attentes des joueurs d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes que celles d'il y a vingt ans". Alors on nous offre un titre de 1998 (1996 pour le Japon) conçu comme un jeu de 2019. Le pari n'était pas simple mais il est réussi. On peut ainsi constater de nos propres yeux la présence de scènes inédites, de nouvelles énigmes, d'une architecture des lieux revisitée, d'un déroulé du scénario modifié, d'un gros travail sur l'aspect physique des zombies, d'un maniabilité repensée ainsi que d'une vue à la caméra complètement différente.
L'essence même de Resident Evil 2 est ainsi bien là, avec ses zombies particulièrement coriaces, qui se relèvent sans arrêt, son architecture labyrinthique entraînement d'incessants allers-retours, son niveau de difficulté complexifié par un inventaire assez réduit, un nombre de balles limité, des points de sauvegardes fixes (et qui necessitent les fameux rubans encreurs en mode difficile), son action équilibrée qui ne préjudicie pas à l'exploration omni-présente et son commissariat mythique, presque "vivant", lieu le plus réussi en termes d'ambiance et d'oppression comme l'était le village de Resident Evil 4. Et cette essence traverse le temps et arrive en 2019 sans avoir pris une ride parce qu'il y a eu un travail complet de re-création, qui ne s'est pas limité aux aspects purement techniques. Bravo !
Gros travail sur l'aspect physique des zombies.
Quant au boss, bien que le combat final n'ait pas l'envergure des terribles affrontements de Resident Evil 4, la pression mise par le terrible Tyrant, qui nous pourchasse régulièrement à partir du 1er tiers du jeu et jusqu'à la fin, reste profondément marquante. Enfin, on salue le soin mis dans les relations étoffées entre les personnages, notamment la grande, éternelle et mystérieuse Ada Wong, alors même que la trame scénaristique était, comme nous le disions, très classique.
Bref, Resident Evil 2 est incontournable pour tout fan de la série, surtout s'ils-elles étaient trop jeunes pour avoir connu l'opus d'origine (voire pas nés). Quant à ceux qui avaient fini par s'en lasser face à une concurrence très coriace et efficace, il est bien possible qu'ils retrouvent midi à leur porte avec cet opus "renaissance".
Informations complémentaires
- Durée de vie : 8H de jeu pour chaque personnage (sans compter les modes supplémentaires), comptez 30H tout cumulé ; enfin une vraie durée de vie !
- Unités de sauvegarde infinies, point très appréciable.
- 3 modes de difficultés avec de vraies variations et une description des caractéristiques de chaque niveau de difficulté (exemple : visée automatique en mode facile) ; bien vu !
- Mode supplémentaire défi.
- Mini-scénarios supplémentaires avec d'autres protagonistes ; le jeu est généreux.