Chants of Sennaar - Test

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Avec un concept pas forcément palpitant au premier abord, Chants of Sennaar surprend par son originalité, mais aussi sa direction artistique et son gameplay hors du commun.

Sur le papier, rien ne prédestinait Chants of Sennaar à devenir la sensation de cet automne. Un jeu indépendant, français, qui se termine en une dizaine d'heures au cours desquelles vous devrez traduire des langues d'une étrange civilisation.

Et pourtant, il serait dommage de ne pas s'y attarder, tant ce jeu déjoue tous les pronostics. A son réveil, votre personnage se met rapidement à errer sans but apparent. Sans nom, camouflé sous un épais capuchon, et à la silhouette constamment voûtée, il déambule dans les rues d'une ville qu'il ne connaît pas, et où les personnes qu'il croise parlent une langue inconnue.

Avant de rentrer dans le concept même, prenons un moment pour parler direction artistique. Elle est tout simplement sublime. Ces aplats de couleurs très marqués, avec des jeux d'ombres perpétuels et une impression de gigantisme. Les inspirations semblent directement sorties de la bande-dessinée franco-belge des années 1970 et des oeuvres de science-fiction de Moebius.

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Malgré sa simplicité, Chants of Sennaar propose une véritable claque graphique et on se surprend à rester béat devant les magnifiques décors qui s'offrent à nous, et qui se dévoilent au fur et à mesure que nous grimpons cette tour de Babel et que nous découvrons les différents peuples qui l'habitent.

Car oui, il y a différents peuples, chacun possédant sa propre langue. Votre but sera de comprendre ces idiomes et de progresser jusqu'au sommet de la tour. Pour cela, pas de combat, mais de l'astuce, et c'est là qu'on rentre dans le dur !

En progressant, vous entendrez parler les personnages, ce qui s'exprime par des glyphes. A vous d'interpréter ces glyphes, d'abord en notant vos hypothèses, puis en les confirmant lorsque le jeu vous y autorise, une fois que vous avez suffisamment avancé pour débloquer les bons symboles.

Une mécanique qui rappelle l'excellent Obra Dinn et qui est faite d'une bonne manière, sans nous assommer de tutos, malgré les difficultés que l'on peut rencontrer au début. Quand vous comprenez davantage de glyphes, vous comprendrez mieux les personnages, ce qui vous aidera à avancer encore.

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Le jeu nous pousse alors à visiter les moindres recoins de notre environnement, et surtout à se creuser la cervelle pour déchiffrer ces glyphes en faisant des déductions plus ou moins hasardeuses. L'ensemble est suffisamment compliqué pour qu'on se retourne bien le cerveau, mais en même temps jamais frustrant tant la progression est finalement assez fluide, si tant est qu'on comprenne les logiques derrière le jeu.

En menant l'enquête, on apprend à en savoir plus sur cette tour et sur ces peuples, et on découvre petit à petit quel est notre rôle dans tout ça. Le scénario reste suffisamment cryptique pour qu'on évite ici de spoiler, mais sachez qu'il est très intelligemment mené jusqu'au bout.

Parmi les défauts, la dernière partie est un peu plus faible, car elle nécessite de nombreux allers-retours qui se justifient dans l'histoire mais qui sont un peu laborieux. Les phases d'infiltration sont aussi assez basiques mais ont le bon goût d'être rares et de ne pas faire de l'ombre au concept du jeu centré sur la traduction de glyphes.

Ce qu'on retient, c'est que Chants of Sennaar est un excellent jeu d'enquête que vous finirez en 10 ou 12 heures, ce qui est idéal pour bien profiter sans se lasser. C'est une proposition unique dans les jeux actuels et ce serait dommage de ne pas lui donner sa chance.