The Council : Épisode 1 - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 27/03/2018

Tags : council episode test aventure choix jeux premier

Découvert en février seulement, The Council a sorti son premier épisodes le 13 mars dernier. Les suivants sortiront à un rythme bi-mensuel. Voici nos premiers ressentis, un peu mitigés, mais pour l’instant provisoires bien sûr, vu qu’il reste quatre épisodes. Ce test sera donc pour l'instant sans note.

J’avais annoncé The Council, jeu d’aventure à scénario alternatif, doté de mécanismes RPG développés, comme prometteur. On y incarne en 1793 un certain Louis de Richet, membre d’une société secrète, qui est invité sur une île avec des personnages de haut rang sur fond d’intrigues politiques.

Le résultat est à ce stade un peu mitigé car il y a du bon et du moins bon. Le bon d’abord : la mécanique mélangeant RPG, enquête et scénarios alternatifs fonctionne très bien. Le jeu en ressort même avec un aspect plus dynamique qu’il n’y paraissait. Entre les objets à collecter pour augmenter les points maximum d’effort, les produits à trouver pour recouvrer nos forces, les livres à collectionner pour gagner des points de compétence, les dialogues actifs où choisir ses actions/réponses qui demandent réflexion, les cinématiques où il faut détecter des détails, on ne s’ennuie pas. Il y a toujours quelque chose de différent à faire et un sacré paquet de paramètres à gérer. Tous ces paramètres sont en outre adroitement et progressivement présentés pour une assimilation correcte.

À chaque fin de quêtes d’épisodes (4 en tout), des PX sont bien sûr attribués. On médite alors un bon petit bout de temps avant de les dépenser, en repensant à ce qui nous a manqué comme compétence pour atteindre certains objets ou objectifs, en espérant pouvoir y revenir après.

The Council : Épisode 1 - Test
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Ainsi The Council devrait capter un plus grand public avec ces facettes et ce dynamisme. Le choix initial de l’une des trois classes saura aussi parler aux fans de RPG, tout en étant un outil précieux pour construire les alternances. Parlons de ces fameuses alternances, qui ont tant de succès aujourd’hui dans les éditions, et qui constituent l’autre aspect le plus intéressant du jeu. J’ai rejoué certaines scènes, et rien qu’en cela, le pari de The Council est réussi. Mention spéciale d’ailleurs pour les petites résumés de fin de quête, récapitulant ce qu’on a loupé. C’est bien vu pour titiller notre curiosité…

Quant aux personnages et à l’intrigue, coup de chapeau pour la minutie des références culturelles, qu’elles soient historiques, scientifiques, religieuses ou littéraires. Par contre, tout est encore un peu en construction pour les personnages et il est un peu trop tôt pour se fixer. Il y a à ce stade peu d’intensité et d’émotion. Seule Elizabeth Adams nous frappe, à la fois émotionnellement et intellectuellement.

Avec ses 4H de durée de vie, tout irait donc très bien dans le meilleur des mondes de The Council si, sur certains détails techniques, la copie n’était pas à revoir : pas de possibilité de régler les commandes, ni d’ajuster la luminosité, ni de régler la sensibilité de la souris. Résultat : on voit très mal le premier tiers de l'épisode (sauf à jouer dans le noir ou à monter sa luminosité écran à fond et donc à devoir la rabaisser après), on galère pour faire courir le personnage et la souris rame. À cause de ça, on loupe la moitié des détails à démasquer pendant les cinématiques. Sérieusement, j'ai rarement vu un jeu PC où on ne peut pas personnaliser les commandes... Ensuite, la caméra souffre régulièrement de mauvais angles de vue, gâchant clairement les déplacements de ce jeu à la 3ème personne. Il y a aussi certains sauts d’images pas très orthodoxes et des textures de visages peu esthétiques.

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Par ailleurs, même si c’est un peu plus anecdotique, Napoléon et Louis, donc deux Français, qui se parlent en anglais, ça fait très bizarre. De plus, avoir mis un accent français très exagéré à Napoléon tombe dans le ridicule le plus total. C’est un peu n’importe quoi. Là franchement, en terme d’immersion, l’effet est complètement contre-productif.

Autre loupé d'importance : si les développeurs ont bien inclus un chapitrage pour réessayer les variantes au point où cela nous intéresse sans être obligé de tout rejouer, s'il y a bien plusieurs sauvegardes, on ne peut cependant pas mettre nos essais alternatifs dans une autre sauvegarde ! On n'a d'autre choix en rejouant que d'écraser la sauvegarde précédente. Donc, en pratique, il est impossible de jouer deux parties alternatives en parallèle, sans tout recommencer. C'est pourtant le b.a.-ba en matière de jeux à scénarios alternatifs : pouvoir transférer la partie sur une autre sauvegarde et en conserver plusieurs en parallèle. Les meilleurs jeux en la matière le permettent, notamment Zero Escape ou les éditions Telltale Games. Autre grosse lacune propre aux jeux à scénarios alternatifs, rien ne permet de passer les dialogues ou cinématiques déjà jouées.

Dernière déception, de fond cette fois : côté réflexion et énigmes, ne vous attendez pas à du lourd. C’est même très léger. Les personnages sont aisément manipulables même sans certaines compétences et il n’y a qu’une seule véritable énigme pour tout l’épisode, énigme à peine retorse d’ailleurs. Seule la mémoire sera de mise finalement afin de retenir les points faibles et immunités des personnages et les compétences qui ont pu nous manquer.

Bref, à ce stade, donnez-vous le temps d’attendre la sortie du deuxième épisode, d’autant qu’il reste très frustrant de patienter deux mois pour avoir la suite d’un jeu. Mais gardez quand même un œil sur The Council, car il peut largement nous réserver encore de belles surprises.

NB : au gré de l'observation des différentes étagères bondées de livres, vous trouverez avec amusement des oeuvres anachroniques : le mythique cycle des Princes d'Ambre ou Le livre d'Atrus des frères Miller, issu du même univers que les légendaires jeux vidéo Myst. En voilà des belles références...

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