6/10Total War : Warhammer : Attila au pays des Orques et des Elfes (en DLC exclusif Season Pass, 19,99 euros seulement)

/ Critique - écrit par Guillom, le 13/09/2016
Notre verdict : 6/10 - La Waaaaagh pour les Nuls (Fiche technique)

Oh mais que vois-je ? Encore un test avec des mois de retard ? Un été trop chaud pour un processeur trop faible auront eu raison de mes forces… Mais me voici de retour, par 30° dehors en septembre, pour vous recommander chaudement d’acheter des figurines et d’abandonner vos ordis.

Incroyable, Total War : Warhammer est crédité presque partout de la célèbre note de 7 sur 10 ! Mais si, la fameuse note du couard, l’incroyable "j’ai pas tout compris, j’ai pas trop aimé, mais les forums disent que c’est bien !" Ou sa variante "j’ai adoré, mais il se fait défoncer sur la Toile". Cette note qu’on donne quand on ne sait pas trop quoi dire ou comment noter un jeu… Ah, on me dit dans l’oreillette que nous aussi, nous donnons des 7 de temps en temps… Donc, Total War : Warhammer, que faut-il en penser ?

Pour la première fois, Creative Assembly sort de l’Histoire avec un grand H pour nous plonger dans un univers médiéval-fantasy(med-fan pour les intimes) et pas n’importe lequel… Warhammer ! Pour ceux qui l’ignore, Warhammer était à ses débuts un jeu de rôle qui s’est décliné par la suite en un jeu de figurines. Games Workshop, son éditeur, est parti de quelques mecs dans un garage pour devenir une tentaculaire multinationale cotée en bourse. Autant dire que Sega a dû signer un gros chèque pour pouvoir exploiter la licence. 

Waaaaaaaagh

Si vous connaissez déjà la licence, vous ne serez pas dépaysés. Et si vous avez toujours rêvé de jouer les Comtes Vampires, le Chaos ou l’Empire ailleurs que sur une table, vous allez être enchantés. Tout l’univers de Warhammer est fidèlement retranscrit avec ses factions (enfin quatre au début, plus deux disponibles en DLC… d’autres contenus additionnels juteux viendront certainement renforcer l’offre initiale), son monde, ses personnages, sa magie… Et oui, mes p’tits gobelins, il y a de la magie dans Total War, Les Héros ont à leur disposition toute une tripotée de sorts et de capacité pour, au choix, taper sur la tronche des mecs en face ou booster vos petits gars… voire ramener les morts à la vie. Sans compter les dragons, chauve-souris géantes, gyrocoptères nains, etc. Les unités volantes sont aussi de la partie et modifient substantiellement l’expérience de jeu en bataille, en comparaison avec les autres jeux de la série. Allez, on vous remet quelques unités monstrueuses, Trolls, géants, minotaures, Vargheists… et voilà un jeu complètement changé. 


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Côté tactique aussi, on profite des nouvelles possibilités offertes par l’univers fantasy de Warhammer. Les armées sont plus versatiles, les factions plus variées, les Héros apportent un véritable renouveau à une licence qui, honnêtement, commençait à sentir le sapin à force de se répéter. Les batailles consistent un peu moins en des faces à face de troupes bien en ligne, sachant que les créatures monstrueuses de type « mais kessksè kcette horreur de 15 mètres de haut » se feront un plaisir de vous rentrer dans le lard. On se retrouve donc avec des affrontements un peu moins statiques que dans un Shogun II ou un Rome II, des unités plus mobiles, plus dangereuses aussi. Les mécaniques des Total War sont toujours aussi efficaces, et bénéficient amplement des ajouts de l’univers Warhammer. Ce nouvel opus mérite donc un 5 pour avoir fidèlement retranscrit l’univers du jeu de figurines, plus un point pour avoir renouvelé ses bonnes vieilles batailles. 

Des fondamentaux trop rigides 

Voilà, c’était tout pour le positif. Car, si les fans de Warhammer et les amateurs de tactique sont contents, les aficionados des jeux de stratégie le seront moins… beaucoup moins. Par ailleurs, je n’appellerai pas Total War : Warhammer un jeu de stratégie, pour la simple et bonne raison que la stratégie en est quasi-absente. Gestion de villes et d’empires, on retrouve les mêmes mécaniques que dans Rome II et Attila. Entendre : votre territoire ne sert qu’à une seule chose : produire des gus qui iront se faire maraver la mouille. Les religions ? osef ! La corruption vampirique ? Le truc le plus inutile jamais introduit dans un Total War, sachant que vous aurez envahi la ville bien avant que la corruption ait poussé ses habitants à la révolte. 


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Les missions sont sympathiques et retracent les derniers évènements de Warhammer mais, là encore, c’est parfois à se taper la tête sur les murs… Par exemple, attaquer vos alliés, de la même race que vous, si vous voulez rassembler tous les territoires d’une régions et ainsi gagner un super artefact pour votre Héros. Gné… La diplomatie est réellement à la ramasse (d’ailleurs, joueurs impériaux ou nains, une petite astuce : déclarez la guerre aux vampires, gagnez une petite bataille et offrez leur ensuite la paix en échange d’une montagne d’or… On peut remplir ses coffres pendant très longtemps, ça marche à chaque coup) et les agents sont… mieux en héros au sein d’une armée qu’à l’extérieur.  Je préfère vous dire de suite, fins stratèges, que vous allez vraiment haïr la pauvreté des options offertes par la carte de campagne. 

Voilà bien le problème de la partie gestion dans Total War : Warhammer. Creative Assembly a gardé les mécaniques de ses titres historiques et les a transposés tel quel dans un univers fantasy. Bilan : des missions souvent trop coûteuses pour un jeu où votre principale occupation consiste à spammer des troupes et à voler de bataille en bataille. Le bestiaire est généreux, les options tactiques nombreuses, l’univers incroyablement riche… ceux qui peignent de petites figurines pendant des heures ne bouderont pas leur plaisir. Mais la navrante pauvreté stratégique laisse un arrière-goût très désagréable, qui empêche en dehors du multijoueurs de vraiment apprécier ce Total War : Warhammer. Conclusion : si vous avez toujours voulu voir un Warhammer porté en STR, ajoutez deux points à la note. Au contraire, si vous aimez la stratégie poussée, retirez deux points. Dans un cas comme dans l'autre, sortez vos pinceaux et vos pots Citadel et allons ensemble peindre des Gobelins !