Trois magazines de jeux vidéo à (re)découvrir

/ Article - écrit par Nicolas, le 04/03/2013

Si vous suivez un tant soit peu l’actualité de la presse vidéoludique papier, vous n’êtes pas sans savoir que la fin d’année 2012 fut marquée par la liquidation judiciaire de l’éditeur Mer7. La boîte détenait la majeure partie des grands magazines dédiés au jeu vidéo, comme PC Jeux, Joystick ou Jeux Vidéo Magazine, entre autres, lesquels ont évidemment coulé avec son éditeur – à l’exception de Jeux Vidéo Magazine qui a trouvé un repreneur et qui a refleuri ces derniers mois. C’est également au mois de décembre 2012 qu’un nouveau magazine dédié au sujet, mensuel, a décidé d’investir les rayonnages, envers et contre tout, mais la question continue de se poser : la presse numérique va-t-elle finir par enterrer la presse papier ? Voici trois bonnes raisons de répondre non. 

CANARD PC

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Fondé en 2003 par d’anciens collaborateurs de Joystick, le magazine commence par adopter une publication hebdomadaire pour tenter de contrecarrer Internet. Son cheval de bataille : PC et indépendance. Passé bimensuel en 2007, le canard a conservé ses valeurs tout en ajoutant un encart spécifiquement dédié au monde "console". Mais c’est l’ordinateur qui reste au cœur de tous les débats, à travers des présentations de composants, des tutoriels de programmation, des news, des previews et bien sûr des tests. Remarquons d’ailleurs que si les rédacteurs traitent évidemment, à grand renfort de dossiers spéciaux, les titres les plus porteurs, ils n’oublient pas de porter leur attention sur des petits jeux méconnus, indépendants, qui peuvent valoir le coup d’œil. Mais la grosse patte de Canard PC, c’est de tout tourner en dérision, à commencer par eux-mêmes. Même si le sujet de la plupart des news peut nous enquiquiner, on les lit tout de même par pur plaisir, se délectant des illustrations parfois limites de Didier Couly. Et lorsqu’un membre de l’équipe donne un 15 sur 10 à un jeu, on peut lui faire confiance : cela vaut le coup. 

IG MAGAZINE

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Premier gros handicap : le prix. 8€50 pour un magazine de jeux vidéo, c’est plutôt cher, surtout si l’on croit que son contenu peut se retrouver intégralement sur Internet. Mais comme son nom l’indique, le magazine (« In Game ») va plonger au cœur du jeu vidéo et se démarquer de la concurrence à travers une approche plus intellectuelle. Bien sûr, il y aura des tests et des previews. Mais surtout, vous y trouverez grand nombre d’interviews d’acteurs, français et internationaux, du jeu vidéo, ainsi que des articles sur l’économie du milieu ou sur les dernières tendances geek. Le gros point fort, à mon sens, de IG Magazine est de proposer à chaque numéro des dossiers rétro très complets sur des sujets très variés, parfois en rapport avec l’actualité, parfois complètement en-dehors. Et l’équipe a bien compris que le lectorat était intéressé par ce genre d’approche, puisqu’elle livre régulièrement des hors-séries très dense sur un sujet bien particulier, comme une série de jeux vidéo (Zelda, Resident Evil) ou un constructeur (Nintendo, dernièrement Sega). 

VIDEO GAMER

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Le magazine vient tout juste de sortir son troisième numéro, il est donc encore très difficile de prédire sa potentielle durée de vie et d’estimer précisément sa qualité. Vidéo Gamer a une approche très traditionnelle : des news, des previews, des critiques, sur un peu tous les supports. Il se confronte donc à la presse déjà en place (Jeux Video Magazine) et subira forcément l’influence Internet. Alors, pourquoi le citer aujourd’hui ? Eh bien, parce qu’il y a de l’espoir. Parce que le magazine est jeune et qu’il semble prendre en compte à chaque numéro les retours des acheteurs. Parce que son équipe de rédaction y croit, est passionnée. Parce qu’il faut parfois prendre un risque pour bousculer un peu les choses. Et parce qu’on se dit que, peut-être un jour, les gens dans le métro liront autre chose que leur smartphone ou leur journal gratuit. Bon courage à Vidéo Gamer ! 

Ce petit article a beau être loin d’exhaustif, j’espère qu’il vous aura donné un peu envie de vous attarder chez le marchand de journaux, au moins une fois ce mois-ci, pour feuilleter l’un de ces trois magazines et peut-être vous laisser tenter.  


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