7.5/10Until Dawn - Critique PS4

/ Critique - écrit par keitaro182, le 01/10/2015
Notre verdict : 7.5/10 - Prenant et riche en retournements mais j'ai pô eu peur ... (Fiche technique)

Tags : dawn until jeux personnages choix video playstation

Un petit film d’horreur interactif avec Hayden Panettiere et Peter Stormare, ça vous tente ?

Annoncé pour 2013 sur PS3 puis finalement sorti sur PS4 2 ans plus tard, Until Dawn vous propose de prendre le contrôle de huit adolescents venus se perdre dans un chalet isolé dans la montagne. Mais gare à vos fesses, un dangereux tueur psychopathe rôde...


Pécho-nous dans les bois, pendant que le tueur y est pas

 

Imaginez une bande de lycéens venus passer un week-end dans le chalet des parents de l’un d’entre eux. Bien évidemment, ça picole, ça drague, ça danse et tout ça, dans l’insouciance générale jusqu’à ce que certains d’entre eux aient l’idée de faire une sale blague à la pauvre Hannah, désespérément amoureuse du beau Mike qui est en couple avec Emily, l’une des biatch de service. Hannah, humiliée par ses amis qu’elle avait pourtant invité chez elle avec sa jumelle Beth et son frère Josh (sympas les copains), s’enfuit dans la neige. N’écoutant que son courage, sa jumelle part à sa poursuite, la rattrape pour la consoler mais paf !, le coup de pas de chance, un tueur était là et les pousse dans un ravin, entraînant ainsi leur disparition. Bon, ça c’est l’intro et elle est … euh … oui, clichée mais elle lance l’intrigue et la trame globale du jeu. Le jeu à proprement parler prend place un an après, quand les survivants sont invités par Josh dans le même chalet pour « honorer la mémoire de ses sœurs et passer un bon moment ». Mais, ô surprise, la chance n’est toujours pas avec eux puisque le tueur rôde encore dans les parages …


Au début du jeu, chaque personnage est présenté avec ses qualités

 

Le jeu vous mettra donc aux commandes des différents protagonistes à tour de rôle afin de faire avancer l’histoire en les faisant survivre jusqu’à l’aube (Until Dawn en anglais, les gars ont pensé à tout). Les huit personnages ont chacun leur personnalité et les liens qui les unissent sont originaux,  ils sont très bien modélisés d’après des acteurs en chair et en os, comme Hayden Panettiere (la cheerleader de Heroes qui fait désormais des pubs L’Oréal), et sont tous reconnaissables. Les décors s’en sortent aussi avec les honneurs pour leur cohérence et la variété qu’ils proposent malgré un cadre assez restreint, la montagne en plein hiver : vous irez donc du chalet luxueux plongé dans l’obscurité au sanatorium franchement glauque en passant par la mine désaffectée et bien évidemment, la forêt enneigée. Le jeu est donc franchement agréable à regarder sans pour autant arracher la rétine. D’autre part, le jeu se targue (peut-être un peu trop, à mon goût) de proposer plusieurs fins différentes selon les choix du joueur et de permettre ainsi une certaine rejouabilité, comme si on décidait de revoir une bonne série avec un œil différent, l’interactivité en plus. Le découpage narratif en 10 épisodes, chacun commençant par le résumé des épisodes précédents et vous offrant une bonne heure de jeu, renforce l’aspect cinématographique ou « sériesque » et me rappelle un de mes grands souvenirs du jeu vidéo : Heavy Rain (n’en déplaise à Maverick, c’est un compliment !). L’aspect ciné est encore décuplé quand on commence à remarquer certaines références à des classiques de l’horreur comme le Shining de Kubrick, Scream du regretté Wes Craven (RIP), La Cabane au fond des bois, les Saw et j’en oublie toute une tripotée. Ces clins-d’œil rendent le jeu un peu prévisible mais ça fait toujours plaisir de voir des références aux classiques. L’acteur Peter Stormare est aussi présent au casting avec un rôle original : l’analyste. Il intervient entre chaque chapitre afin de cerner les peurs du joueur pour lui proposer une aventure la plus personnalisée qui soit mais les choix sont restreints et ne m’ont pas vraiment touchés puisqu’aucune de mes phobies n’étaient suggérées. Tant pis pour moi, mais l’originalité mérite d’être saluée !


Au fil du jeu, le caractère des persos évoluera ainsi que ses rapports aux autres protagonistes

 

L’originalité, tiens, parlons-en ! Bien qu’Until Dawn avance quelques idées intéressantes, force est de constater que ce n’est pas le cas partout, à commencer par les contrôles et la caméra. Bien que proposant des angles de vue intéressants, cette dernière reste résolument fixe (ou peu s’en faut) sur chacun des plans et rend ainsi les contrôles un peu aléatoires à mon goût. Rien de vraiment nuisible au jeu, les scènes d’action étant rythmées par les classiques QTE, mais cela ne facilite pas l’exploration et m’a un peu fait pester devant mon écran. A contrario, les tentatives des développeurs pour me faire flipper, ne m’ont pas fait vraiment réagir : les sources de peur sont variées, du bon vieux jump-scare au gore pur et dur via l’ambiance glauque ou la bonne vieille arachnophobie, on explore un spectre large de l’horreur mais sans entrer dans ce qui me fait vraiment peur. A quand un survival horror signé Rob Zombie !?


Peter Stormare sera là pour vous guider

 

Pour finir, je tiens à aborder le coeur du jeu : le scénario. Le postulat de départ, pourtant pas très original (8 ados coincés dans un chalet avec un tueur dans les parages ...), parvient à déboucher sur un développement et une conclusion assez intéressants. Quelques twists viendront pointer le bout de leur nez ici et là, et malgré la prédictablité de certains, le jeu a quand même réussi à me surprendre alors que je pensais avoir compris globalement de quoi il retournait. Je tiens donc à dire chapeau-bas aux messieurs-dames de Supermassive Games !


Les choix à faire se matérialiseront ainsi et le stick droit permettra de choisir l'un ou l'autre

 

Until Dawn se consomme donc comme une série télé horrifique honorable, bien réalisée et suffisamment prenante pour accrocher le joueur cherchant à se faire peur devant sa télé. Le scénarion bien ficelé et les nombreuses références filmiques, vidéo-ludiques ou autres, en font un joyeux melting-pot de tout ce que l’on a déjà pu voir qui s'avère suffisament bien pensé pour être accrocheur. Mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et celle-ci s’est avérée agréable.