Bioshock 2 - Sea of Dreams - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par knackimax, le 19/02/2010 (Tags : bioshock video news xbox premier rapture jeux
2K signe un très joli jeu, qui joue avec les touches de couleurs là où il le faut et les zones d'ombres quand il est nécessaire de les faire apparaître autant visuellement que dans la scénarisation de l'univers. Une bonne suite et un excellent soft de surcroit.
Bioshock a défrayé la chronique du FPS
de nos douces dernières années à plus d'un
titre. En effet, le bébé subaquatique de 2K ne
correspondait alors à rien de connu tout en gardant pour atout
une légère impression de déjà-vu
immersif. En se positionnant sur le thème d'un monde parfait
qui part en cacahuète, en variant les
tons d'un
bestiaire d'humains métamorphosés par la dégénérescence , en provoquant la folie de nos synapses par l'apparition d' une
substance mystérieuse, à l'aide d'une bande son jazzy
et années folles, mais aussi grâce à la présence d'une relation étrange
entre les petites sœurs et leurs big daddys et encore une longue
liste d'éléments purement fantasmagoriques, beaucoup
d'entre nous n'ont plus lâché leur manette le temps de
l'aventure du premier épisode. En deux nuit blanches c'était
plié puis on y retournait pour la beauté des
graphismes, pour la pureté du travail bien fait et de l'ennemi
bien fraggé en mode difficile. Les dix heures les plus
agréables à vivre de notre vie venaient de passer
devant nos yeux ... ou presque. Il faut avouer que depuis on a reçu
du très bon dans la catégorie des FPS et pourtant dans
chacun de ces titres qui suivirent le choc biologique il manquait
cette dose d'ambiance léchée et de folie, ce scénario
si efficace et ses choix moraux incongrus, son aventure, ses couleurs
et les rêves qui l'accompagnent. C'était en août
2007 pour les possesseurs de PC et Xbox et en octobre 2008 pour les
PS3siens.
Et c'est donc ainsi que quelques années plus
tard, 2K games nous lâche au beau milieu d'un numéro 2
dont on se méfie autant qu'on en attend des merveilles. Et
c'est bien évidemment la deuxième option qui l'emporte
pour commencer. Car le jeu est
beau, très beau. Bien que le
moteur graphique soit inchangé il n'en reste pas moins
parfaitement maitrisé. Les ombres que laisse votre passage
dans les lumières fugaces des feux allumés un peu
partout sur de lourds pas métaliques, les détails d'un monde dévasté,
les multiples effets aquatiques qui vont de la sibylline flaque à
la goutte d'eau sur votre scaphandre à l'ombre de votre silhouette sur un sol défraichi, tout y est restitué dans
des tonalités déjà apprivoisées mais
parfois un tantinet plus développées. Il n'en reste pas
moins que le manque de surprises se fait sentir même s'il reste léger.
Car en tous points c'est très semblable au premier. Toutefois
on découvre de nouvelles routes visuelles qui nous font
découvrir ce Rapture que dix années séparent de
nos premières impressions. Ainsi au fur et à mesure de
l'histoire, vous évoluerez dans de nouveaux niveaux dont les
murs sont peuplés de messages primitifs et qui vous emmèneront
vers une idée un peu plus claire de l'évolution de
l'environnement de ces dernières années.
Mais au final, ces éléments de décor
tiennent clairement plus du domaine scénariste, un point très
fort de ce dernier volet. Car il faut bien avouer que c'est ce qui
nous accrochait déjà fortement à l'époque
de la version initiale : l'histoire et le phantasme. Et si les
nouvelles couleurs utilisées pour former le Rapture de
Bioshock 2 tiennent
un poil plus d'Alice au pays des
Merveilles de Disney, la noirceur angoissante de ses nombreux
recoins côtoie un scénario des plus efficacement
intégré à l'histoire générale et
ce que nous en attendons. En plus de nous mettre dans la peau d'un
protecteur dont on vous laissera découvrir l'histoire par vous
même, il existe de nombreux petits éléments
auxquels se rattacher dans ce rêve étrange. D'ailleurs
même la gestion des plans de cinématiques et la musique
qui les accompagne est faite pour nous laisser dans cette torpeur
étrange derrière notre scaphandre étanche et
hermétique où les rêves semblent ne plus exister. Et au
milieu de tout ce délirium visuel, sonore et artistique
s'enchainent les combats violents et les phases de recherches
frénétiques. On prend un malin plaisir à
fouiller tous les recoins des maps pour se faire peur et rencontrer au détour d'un couloir un de ces chrosomes qui nous font si
peur lorsque la rage qui les anime nous cloue au sol. Mais ce
travail de fouille biaise un peu le plaisir du jeu puisqu'au final il
semble être obligatoire. En effet dans ce nouvel opus, plus de
crafting pour se concocter ses propres balles et donc un souci
constant de la munition qui pourra ruiner le plaisir des premières
heures aux moins précis des joueurs. On se demande aussi pourquoi il est si facile de mourir au départ de l'aventure alors que nous sommes dans la peau d'un big daddy et qu'on se rappelle à quel point il était difficile de les affronter dans Bioshock. Il semble qu'on arrive
toujours à s'en sortir mais cette fois-ci, finir le jeu sans
vita-chambre risque d'être un poil plus compliqué.
Car en plus d'un scénario très agréable
et plein de nouvelles actions contextuelles liées à
votre nouveau costume et à la peau inconfortable du personnage
que vous incarnerez, on vous a concocté des petites surprises
qui ne font pas de mal et d'autres qui font même carrément
plaisir. Au menu des joyeusetés, vous apprécierez
probablement la nouvelle IA bien plus efficace des ennemis. Les
différentes
techniques de mise a mort se découvrent
assez rapidement mais on prendra un certain plaisir à
déterminer de nouvelles combinaisons grâce à
l'utilisation de la foreuse et des quelques ajouts à
l'arsenal. Une progression assez constante donc qui permet de ne pas
s'ennuyer sachant que l'aventure a été rallongée
de quelques heures (ça passe toujours aussi vite par contre).
C'est aussi une fois de plus un plaisir d'écouter les magnétos
disséminés dans cette petite galaxie et découvrir
ainsi tous les tenants et aboutissants de l'histoire. De la même
manière la recherche des améliorations d'armes est un
casse tête assez sympa pour les fans de l'objectif 100%. Par contre on déplore la faible utilité
des fonds marins qui font office de léger gadget purement
décevant. On s'attendait à pouvoir les explorer de
manière plus ouverte ce qui n'est certainement pas le cas. On
a clairement l'impression de se balader dans un sas inanimé
qui ne nous apprends pas grand chose. Et puis bien sûr on est un peu
étonné de la facilité de virer complètement
le crafting alors qu'il aurait pu être au contraire développé.
Cela réduit au final les actions alors que l'esprit un peu RPG
qui s'en dégageait faisait partie des très bons points
du précédent épisode.
Mais
la plus grosse nouveauté c'est ce mode multijoueur. Et il faut
bien avouer qu'en plus de rajouter de nombreuses heures de jeu au
compteur, il vous proposera
surtout d'intégrer Rapture à
une autre époque (10 ans avant Bioshock), de prendre commande
d'un personnage et de lui attribuer un genre d'arsenal personnel qui
débloquera des possibilités au fur et à mesure
de votre avancement. Ce mode est légèrement scénarisé
également, ce qui insuffle un petit esprit agréable à
un mode généralement bien bourrin. Je vous rassure
toutefois sur le contenu qui reste du FPS pur et dur et
particulièrement dynamique. Un système de bonus est
attribué en fonction des derniers frags ainsi que toute une
grille d'évolutions assez intéressantes et des actions
contextuelles une fois de plus comme le piratage de distributeurs et
autres...
Au final un jeu très joli, qui joue avec les touches de couleurs là où il le faut et les zones d'ombres quand il est nécessaire de les faire apparaître autant visuellement que dans la scénarisation de l'univers. De nombreuses heures de jeu donc avec quelques mini déceptions qui sont largement compensées par un très beau travail. Une fois de plus, 2K réalise un jeu finalisé, léché, à forte inspiration et qui nous fait un peu rêver, voire nous empêche de dormir. Une suite très agréable et un excellent jeu. A noter que la brutalité des combats est bien plus concrète que par le passé et que le soft mérite bien sa classification pegi 18. Une belle immersion à tous les sens du terme.