Call of Duty - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par CBL, le 19/12/2003 (Tags : call duty mode campagne cold ops war
Encore un FPS sur la seconde guerre mondiale. Et oui, une fois de plus, enfilez vos casques, chaussez vos bottes et armez-vous d'une Thompson, on va encore aller flinguer du soldat allemand. Après Medal Of Honor : Allied Assault, les développeurs se sont barrés et ont monté leur studio : Infinity Ward afin de parfaire leur style favori : le FPS guerrier ultra-scripté. Leur bébé s'appelle Call Of Duty.
Cette fois, ce n'est pas un soldat mais trois que nous allons suivre durant le jeu : un Anglais des forces spéciales, un Américain du 101ème Airborne et un Russe, recrue forcée pour aller sauver la mère patrie et les moustaches de Staline par la même occasion. Les missions anglaises se feront donc dans le territoire ennemi, les américaines sur le front ouest et les russes sur le front est. Croyez moi, vous allez voir du pays : Sainte-Mère L'Eglise, Bastogne, Stalingrad, Varsovie... pour finir à Berlin. Ce n'est pas forcément la peine de le préciser, mais les développeurs ont vu beaucoup de films/séries pour faire leur jeu. Si le front ouest reprend des standards comme Band Of Brothers (qui a rendu célèbre le 101ème) et Un Pont Trop Loin, celui de l'est est une repompe complète de Stalingrad, le film de Jean-Jacques Annaud. Ca commence très fort avec la bataille du port, identique au film : les commissaires du peuple qui vous aboient dessus et flinguent ceux qui essaient de fuir ou de battre en retraite, les Stukas qui mitraillent tout ce qui bouge en rase-motte, les explosions en pagaille... Un moment d'anthologie ! Ce qui est bien, c'est que ce n'est pas le seul. La majeure partie du jeu est tout autant intense. Je pense notamment à la défense d'un ridicule bunker face à une horde d'ennemis et de chars qui arrivent de tous les côtés, une musique splendide accompagnant le côté désespéré des choses. Il y a aussi l'attaque dans un village normand totalement épique avec des tirs et des explosions de tous les côtés. On trouve même quelques passages très arcade sur un camion ou dans un char. Cette fureur des combats à un prix : la linéarité. Le mot d'ordre du jeu est clairement : marche tout droit et subis les innombrables actions scriptées (programmées pour arriver). La fantaisie et la liberté n'ont pas leur place ici.
D'un autre côté, jamais un FPS ne nous aura autant immergés dans une bataille. Les graphismes sont plutôt bons et permettent d'afficher un paquet de soldats et de magnifiques ruines. Le moteur de Quake 3 fait bien son boulot mais on sent qu'il commence à s'épuiser. Par contre, le rendu sonore est vraiment terrible surtout si vous avez une bonne installation avec un caisson de basses. Si une explosion se produit trop proche de vous, elle vous rendra « sourd » : les sons seront étouffés, vous divaguerez, l'image sera floue avec un retour progressif à la normale. Du grand art ! Même si vous êtes l'égale de Rambo, l'impression de n'être au fond qu'un soldat est renforcée par le fait que vous soyez entouré d'une escouade qui vous aide plutôt bien et qui remplit même certains objectifs si vous êtes trop lent. Par contre, ils prennent un malin plaisir à passer devant vos propres balles... Dans le même état d'esprit, vous ne pouvez porter que deux armes lourdes, un pistolet et des grenades. Il faudra vous en débarrasser d'une si vous voulez utiliser un lance-roquette par exemple. L'immersion est tellement forte qu'on ne voit pas le temps passer et qu'on finit le jeu très vite. Commencez-le par le troisième niveau de difficulté si vous voulez le voir durer entre 7 et 10 heures... Le challenge est quand même de taille car l'IA des ennemis est assez développée et il ne faut que peu de balles pour vous envoyer au tapis. Attendez-vous à voir souvent les citations célèbres sur la guerre qui accompagneront votre mort. (Idée piquée à Operation Flashpoint en passant).
En clair, Call Of Duty se situe un cran au-dessus de son illustre prédécesseur. C'est même un très grand jeu. Pourtant, je lui met une note inférieure car il n'apporte pas grand chose de plus. Le manque d'imagination des développeurs et l'utilisation intense de la seconde guerre mondiale commencent à m'énerver. Il serait temps de passer à autre chose.