6/10Darkspore - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 04/06/2011
Notre verdict : 6/10 - Dark side (Fiche technique)

Tags : darkspore spore creatures test heros slash niveau

L'évolution selon Wright prend une nouvelle tournure, plus sombre et plus orientée action. Pas un mal, mais il manque de nombreuses choses à Darkspore pour faire véritablement la différence.

Finalement, on aura échappé au pire : faire de Spore, concept innovant mais néanmoins surestimé, une énorme pompe à fric de la taille des Sims. Nous avons certes subi une ou deux extensions pas folichonnes, des dérivations du concept pas plus inspirées (regardez ici et ), mais sinon, l'évolution selon Wright ne fait plus grand bruit depuis belle lurette. Le revoici aujourd'hui dans un genre que l'on n'attendait pas, le Hack and Slash, ou comment transformer intelligemment une licence, disons destinée à un public plutôt jeune, en éventuel blockbuster pour gamers.

Beaucoup de cinématiques viendront expliquer le pourquoi du comment et développer l'univers de ce Darkspore, mais dans l'idée, le scénario tient en quelques lignes. Des scientifiques, appelons-les cryogéniteurs, ont voulu manipuler l'ADN et créer des héros, ils se sont vautrés et ont donné naissance au Darkspore - qui, comme son nom ne l'indique que moyennement, n'est pas très gentil envers la communauté spatiale. Bref, les planètes sont maintenant peuplées de ces saletés, et il va vous falloir user de vos dons de manipulateur d'ADN pour développer des héros et les exterminer un par un.

Darkspore - Test
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Développer est un grand mot, puisqu'il s'agira en fin de compte de "débloquer". Une centaine de héros est disponible et pourra être recrutée selon votre niveau de cryogéniteur, celui-ci étant matérialisé par l'ADN récolté au combat. Ces créatures ont une forme prédéfinie et appartiennent à des catégories (sentinelles, nuisibles, tempêtes) et des génotypes bien distincts (bio, nécro, plasma, cyber, quantum). Par exemple, une créature "tempête" et "bio" se servira de projectiles pour combattre, aura quelques familiers à sa botte pour le combat rapproché, et soignera son groupe grâce aux forces de la nature. Il faudra donc passer un peu de temps à étudier chaque caractéristique pour en tirer le meilleur parti sur le terrain.

Darkspore - Test
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Car vient alors l'originalité de ce hack and slash : vous n'aurez pas un, mais trois héros sur le champ de bataille. Pas en même temps, bien sûr, il sera possible de permuter entre vos trois créatures par la simple pression d'une touche, et de recommencer à volonté moyennant un petit cooldown. Il faudra alors bien choisir les membres de votre escouade selon la menace envisagée par votre ordinateur de bord, les monstres ennemis infligeant davantage de dégâts aux héros appartenant au même génotype. Hormis cela, c'est du classique : on pourrait se débrouiller avec un seul bouton de souris pour se déplacer et attaquer s'il n'y avait pas les attaques spéciales, attribuées à des touches du clavier. Celles-ci consommeront de votre énergie magique mais sauront séduire par leur efficacité et leur sens de l'esthétisme.

Darkspore - Test
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Hop, on passe à l'autre grande nouveauté apportée par Darkspore, celle qui justifie son appartenance à l'univers Spore : les possibilités de customisation. Sur le champ de bataille, il sera assez courant de ramasser des objets qui pourront parfois ressembler à de l'équipement, parfois à des morceaux d'anatomie. Le jeu utilise en effet le moteur de personnalisation rendu célèbre par le premier Spore, et vous pourrez donc prendre chacune de vos créatures et lui coller vos nouveaux objets comme bon vous semble, en respectant néanmoins d'éventuelles contraintes de placement et de génotype. Le canevas du monstre ne peut malheureusement pas être changé, mais l'équipement entier peut être modifié par vos bons soins et donner naissance à des horreurs difformes et repoussantes. Et tout cela en bénéficiant de bonus de caractéristiques. Vos amis seront-ils impressionnés par votre créativité débordante ?

Darkspore - Test
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Car, en effet, Darkspore met l'accent sur le multi. Automatiquement, le jeu se connecte à internet et vous fait rejoindre un salon de discussion où vous pourrez deviser, trouver une équipe et vous faire des amis virtuels. Un service de matchmaking, dénichant des joueurs au même stade que vous, est également à votre disposition. L'intérêt de tout ceci ? Hé bien déjà, tabasser du monstre en groupe est beaucoup plus joyeux et permet d'élaborer des stratégies de groupe selon les aptitudes de vos héros et leurs équipements. Et puis, les récompenses sont plus intéressantes en termes d'expérience, sans compter la joie du jeu en équipe.

Darkspore - Test
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Alors, malgré toutes ces bonnes choses, pourquoi Darkspore n'est-il pas un must have ? Tout simplement parce qu'il n'est qu'un hack and slash parmi tant d'autres, répétitif au possible et sans imagination. Votre unique quête sera de descendre sur une planète, défoncer tout ce qui semble vouloir y vivre, pour finalement vous confronter à une importante horde du Darkspore dirigée par un semblant de boss. Même la fonction de switch de héros sera très souvent décorative, à moins de s'en prendre plein la tête par négligence. Oh, le jeu n'est pas pour autant très facile, il y a même plusieurs niveaux de difficultés pour les acharnés, ce qui anime la volonté de former des groupes de joueurs pour surmonter le challenge. Et puis, il y a le parti pris graphique, qui nous amènera à visiter des mondes plutôt vides et sans saveur, pour la plupart. Au moins, la configuration minimale demandée n'est pas trop gourmande.

Darkspore ne trahit pas le hack and slash : on tape de la créature, on ramasse de l'objet, et on bastonne du boss. La fonction de switch et de personnalisation de héros apporte même un petit quelque chose au genre en permettant au joueur de se créer son équipe à lui, et à lui seul - une qualité lorsqu'un jeu comme celui-ci s'oriente vers le multijoueurs. Mais il manque à l'ensemble un peu d'imagination pour qu'il se démarque réellement.