6/10Fallout New Vegas - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 22/11/2010
Notre verdict : 6/10 - Patchez moi patchez moi patchez moi... (Fiche technique)

Tags : fallout vegas test jeux obsidian quetes xbox

Un jeu de rôle à l'écriture rare et bienheureuse gâché par un soft non fini qui bugge sans cesse et empêche de savourer une belle aventure.

La guerre a toujours le même visage...

Ah!!!! Fallout et ses petites phrases suspensives qui introduisent toujours les prémisses du bonheur pour le fan de la première heure. Et si vous avez joué à Fallout 3, laissez-moi vous dire que le comparer avec cet opus labellisé New Vegas est nécessaire à plus d'un titre. Mais retournons d'abord sur l'histoire car elle est nécessaire à la mise en place du florilège de louanges et de critiques de ce deuxième épisode, estampillé Bethesda depuis que feu le studio Black Isle (responsable loué de Fallout 1et 2) n'est plus. A noter que ce qui fait la différence avec l'opus précédent est la présence non négligeable d'Obsidian au développement du soft...

Toi tu creuses, lui il crève ... ou pas

Pour se remémorer les éléments d'une vie passée rien de mieux qu'une petite séance SPECIALE après quelques questions très simples sur votre état psychologique qui vous attribueront des points de compétence en fonction de vos réponses. Une façon assez sympa d'intégrer la création de personnage et la mise en place des caractéristiques de base un peu à la façon du livre pour enfant dans Fallout 3 en début d'aventure. Ici toutefois vous êtes déjà adulte et venez de récupérer d'une blessure par balle des plus malencontreuses. Dans la séquence qui précédait votre réveil se tenait une drôle de ménagerie. Il y avait une pelle, un trou et un homme avec une veste à carreaux. Ce dernier vous tirait dessus ... sans rancune. A ce stade-là de l'aventure, c'est un peu à vous de décider mais vous avez encore le temps de vous poser la question au fur et à mesure de votre voyage trépidant dans les terres dévastées du Mojave.

Ce qui est sûr, c'est que dès que vous sortez du village de Goodsprings, toutes les
routes s'offrent à vous. Vous pouvez même vous amuser à en prendre une qui va jusqu'à Rome si vous n'êtes pas certain d'adhérer à la décadence du nouvel Eldorado qui pousse sur les décombres de la belle et lumineuse Vegas, laquelle n'a survécu qu'en surface aux événements de 2077. A partir de là, commencent aussi vos premières heures de survie face au soleil brulant du désert. Premier chamboulement dans l'univers, ce soleil de plomb qui martèle vos déplacements au même titre que la lune claire qui accompagnera vos mouvements furtifs et nocturnes dans ce monde de désolation. Si on pouvait apprécier l'orage qui approchait constamment dans le précédent épisode, l'instinct du guerrier survivant prend ici un autre sens, d'autant plus si vous avez décidé de jouer au mode hardcore qui vous oblige à gérer vos provisions d'eau et de nourriture et ne permet pas à vos steampacks de faire repousser vos membres infirmes. Même sans ce dernier, notez bien que si vous passez une bonne nuit de sommeil dans un lit, vos gains d'expérience se verront gratifiés d'un bonus de dix pour cents. A l'image de ce petit détail, le jeu est ainsi fait et essaye de vous en donner un max pour ressentir l'immersion.

Les dés étaient pipés depuis le début de toute façon ...

Finis les pourcentages supérieurs à 100, les milliers de livres pour augmenter ses caractéristiques et j'en passe. On ne retrouvera pas non plus toutes les
compétences, celles-ci étant fusionnées et équilibrées comme les armes lourdes qui, bien que présentes à l'arsenal, sont la résultante de la compétence arme à feu et de la force de votre personnage et plus d'une compétence à part. Beaucoup de petites choses ont changé pour le mieux en général. Et c'est pour la bonne raison que l'utilisation de ces mêmes compétences est devenue bien plus utile que dans le précédent volet et peut-être un peu plus également que dans Fallout 1 et 2 qui restaient à ce jour les stars dans le domaine. En effet, ici rien ne vous empêche de vous créer un quasi gringalet beau parleur pour vous sortir de la plupart des embûches. Il faudra probablement vous entourer rapidement d'alliés dans l'aventure mais c'est faisable. Vous pouvez même vous éviter l'exploration de la carte et partir faire le foufou à Vegas immédiatement pour devenir le roi du jeu puisqu'on met à votre disposition tout un tas de choses à faire dans la capitale du vice. Ainsi, entre jouer à la roulette, dérober les passants, devenir esclavagiste ou devenir le héros de la RNC, c'est juste une question de choix. Retourner votre veste est possible et même conseillé pour de nombreuses missions, sauf si pour vous c'est une question d'honneur. A ce niveau-là tout est libre, l'environnement comme les actions que vous pourrez y effectuer. On retrouve également la belle tranche d'humour et les références qui ont fait le succès des prédécesseurs, les saintes grenades d'Antioch, les inscriptions en latin à corriger...


Toutefois la trame principale, bien que pleine de possibilités, vous gardera relativement éloigné des quêtes annexes si vous la suivez en ligne droite. A contrario, vous en éloigner pour explorer le vaste monde la rendra probablement un peu trop facile dès le niveau 15 dépassé. C'est un peu dommage surtout quand on sait le contenu de la galette en rebondissements. Cette trame se déroulera en trois épisodes, lesquels s'imbriquent parfaitement entre eux, mais dont la dernière partie vous verra dire au revoir au reste de vos quêtes comme si tout avait une fin et qu'il faille s'en retourner à l'absence après les trente heures d'une longue quête fabuleuse. Mais rien n'est perdu, car si la première partie vous met dans l'ambiance et reste un peu mollassonne, c'est de toute façon au cœur de la deuxième partie de Fallout NewVegas que les choses commencent à exister. Ainsi, c'est le moment des alliances entre les différentes factions en jeu (Boomers, Legion, White Gloves, Mr House, RNC, Grands Khans,...), le temps des fausses promesses, le temps des armées secrètes de robots, des mutants nocturnes invisibles et des goules qui voyagent en fusée vers un monde meilleur. Il vous faudra alors bien choisir votre politique pour préparer le monde de demain. Et tout commence au milieu de ce désert entouré de panneaux publicitaires d'avant guerre nucléaire et de lumières d'après guerre du Vietnam.

Le système VATS fait toujours son effet, tout comme les multiples éléments à
collectionner allant de la montagne d'armes uniques aux boules de neige souvenir qui remplacent les poupées, sans parler des capsules de Salsaparilla et leur quête annexe mystérieuse... C'est aussi une dizaine de groupes à infiltrer ou à éliminer, 125 lieux à découvrir, des quêtes secondaires liées à vos compagnons de voyage et aux centaines de PNJ à rencontrer, des esclaves à sauver ou à décapiter mais surtout une finesse toute particulière dans l'écriture du scénario, qui laisse s'entremêler tous ces élements avec une facilité incroyable, nous prouvant ainsi un désir de la part des développeurs de nous faire plaisir avec des éléments contradictoires et funs, des ambitions contraires qui restent complémentaires jusqu'à un certain point très réaliste, un univers de choses à créer tant physiquement que métaphoriquement... même la bataille finale peut être évitée. Comparativement à Fallout 3, la différence principale est là, les voix du peuple rôliste ont été prises en compte.

Mention toute spéciale aux compagnons de route qui sont parfaitement utiles et dont les états d'âme viennent influer sur vos autres problématiques. On pourra ainsi se balader avec une grand-mère super mutante du nom de Lilly qui perd la boussole, tout comme avec Rex le chien cybernétique à la cervelle endommagée. Chacun apporte son lot de sourires et de doutes à l'aventure. Petit conseil d'ami toutefois, E-D-E et Boone sont un duo gagnant...

Xo Xo Gossip Ghoul ...


FalloutNew Vegas est un excellent jeu de rôle maquillé en jeux d'action en vue intérieure ou à la troisième personne, vue à la troisième personne qui ressemble enfin à quelque chose. Il nous emmène là où on ne va plus depuis bien longtemps et possède de nombreuses raisons d'être rejoué comme ses grands frères que nous avons écumé en long, en large et en travers, à la recherche d'un chien ou d'un pont. Malheureusement, et c'est là un hic de taille, les bugs graphiques sont nombreux et on pourra aller jusqu'à des freeze complets de la console à des cadences d'une fois toutes les deux heures dans les pires moments, ainsi qu'à des chutes incompréhensibles de framerate. Cela nous coupe un peu le désert sous le pied dans des moments souvent très agréables et allant même jusqu'à nous énerver franchement. On trouvera aussi des ennemis coincés dans la pierre, des quêtes bloquées par une montagne décidément à pic et mal foutue par nombreux endroits, à moins d'avoir son diplôme d'alpinisme virtuel. Pour un moteur graphique vieillissant, ce qui ne nous dérangerait pas outre mesure puisque nous avons vécu le même problème avec de vieux jeux moches pourtant excellents (Fallout 1 et 2 au hasard), c'est assez inadmissible de vendre un soft parfois injouable et certainement pas fini sur le plan technique. On ne pense donc pas que le « You know you love me », aussi charmante soit la goule, sera une excuse suffisante, ni même le premier patch déjà sorti mais qui ne résout pas les plus gros problèmes.

Sans ces multiples ratés que la décence ne nous permet pas d'admettre, Fallout New Vegas aurait été d'une rare quasi perfection.