7.5/10Metal Gear Solid : Snake Eater 3D

/ Critique - écrit par Nicolas, le 19/03/2012
Notre verdict : 7.5/10 - Charmeur de serpents (Fiche technique)

Tags : snake gear metal solid eater nintendo video

Annoncé en grandes pompes alors même que la console n'était pas encore, Snake Eater 3D fait partie de ces remakes que l'on attendaient même si l'on doutait un peu de leur légitimité. Un épisode d'une telle envergure avait-il sa place sur une console portable, qui plus est dans une version 3D que l'on imagine dès le début inutile et peut-être même illisible ?

Metal Gear Solid : Snake Eater 3D
DR.Quand vous achetez Snake Eater, vous obtenez Snake Eater, là dessus vous n'êtes pas volés. Le jeu se révèle intact, complet, à l'image de la version Subsistence qui avait pu corriger quelques mauvais choix de la première mouture de Kojima. Tout du moins, l'argument est valable pour la partie solo, car tout le contenu additionnel a proprement disparu. Manque de place ? Peut-être, mais l'on ne va pas pour autant faire la fine bouche, Snake Eater fait partie d'une élite de jeux qui repose avant tout sur un concept et un scénario. Ce dernier fait un bond en arrière par rapport à MGS 2 en se calant dans les années 60, juste derrière la crise des missiles de Cuba. Le conflit américains / russes sera donc au centre d'une intrigue plurielle, dense, pleine de rebondissements en tout genre comme seul (ou presque) Kojima sait nous en préparer. Le plaisir de la découverte ou de la redécouverte est toujours là, même si les looooongues cinématiques nous refilent toujours des boutons, qui plus est sur une portable. Sur le petit écran supérieur de la 3DS, se coltiner des kilomètres de dialogues n'est pas spécialement confortable, encore moins lorsque vous êtes adeptes des petites sessions de jeu.

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Votre supérieur vous le dira dès le début : vous êtes seuls, isolés, et si vous vous faites choper tout le monde affirmera ne vous avoir jamais vu. Vous allez donc devoir remplir votre mission et survivre d'une manière globale dans un environnement hostile. Soldats et autres bestioles pas jouasses seront là pour vous mener la vie dure, et il faudra parfois bouffer du serpent (on retrouve le titre, ha ha) pour conserver le niveau d'endurance nécessaire à votre quotidien aventureux. L'élément le plus important sera, une fois n'est pas coutume, votre aspect extérieur puisque le maître mot de votre objectif sera de vous dissimuler aux yeux de tous - rappelons-le, vous êtes seuls. Via un menu, vous pourrez alors changer de tenue de camouflage et vous peinturlurer le visage pour faire davantage "couleur locale". Un pourcentage vous indique votre discrétion en tenant compte de votre aspect général donc, et de votre position (debout, assis, couché). Vous allez en passer du temps à renifler la terre, c'est moi qui vous l'affirme, car une fois alertés, les ennemis sont plutôt pot de colle. L'infiltration est la manière la plus intéressante de progresser, mais il est tout à fait possible de dézinguer du vilain à la chaîne pour aller plus vite, même si notre personnage, Snake, ne possèdera au début que des tranquillisants pour arroser la racaille.

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Pendant un certain moment, nous avons cru que Nintendo ferait de Snake Eater l'un des porte-étendards graphiques de sa console. Car vouloir apporter l'intégralité de ce jeu PS2, graphiquement très réussi pour son époque, est une ambition à la mesure de celle qui a engendré la série des Metal Gear Solid. Le jeu a un peu vieilli mais reste assez impressionnant par la précision de sa reconstitution, même si l'on se dit après coup que la petitesse de l'écran 3DS n'arrange bien les affaires. Snake Eater est un jeu qui s'apprécie beaucoup plus facilement sur un grand écran, il n'y a pas de doute là-dessus, et l'on se retrouve parfois à écarquiller les yeux pour essayer de discerner les menus détails de l'environnement qui peuvent avoir son importance - nous sommes sur une portable je vous le rappelle, Konami a fait avec ce qu'il avait. Et le résultat est d'une conformité confondante avec son modèle, lifting graphique en plus, à ceci près que le développeur n'échappe pas aux problèmes techniques d'affichage : baisse de framerate fréquente quand l'action est surchargée, et léger scintillement très occasionnel sur certaines parties du jeu. En relief, on s'amuse trente secondes à ramper dans les hautes herbes, puis on éteint le dispositif.

Metal Gear Solid : Snake Eater 3D
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En admettant que vous ayez déjà acheté Resident Evil Revelations, vous devriez déjà avoir en votre possession le Circle Pad Pro. Celui-ci n'est pas nécessaire à Snake Eater, mais apporte un confort significatif de jouabilité. Car sans lui, vous devrez manier la caméra avec les boutons et gérer certains mouvements avec l'écran tactile. C'est assez malin, mais moins facile qu'avec un deuxième joystick qui va libérer les boutons de la console. La navigation dans les menus est assez facilitée par les possibilités tactiles, même sans utiliser les raccourcis présents par défaut. Ces derniers vous sembleront très vite indispensables, surtout après plusieurs appels successifs sur votre dispositif de communication. Pas grand chose de plus à signaler, si ce n'est l'utilisation du gyroscope pour maintenir l'équilibre de Snake. C'est amusant, peut-être un peu moins en transports où les mouvements assez brusques peuvent provoquer une catastrophe. Et l'on peut, ultime gadget, prendre une photo avec la 3DS pour créer des tenues de camouflage.

Portage réussi pour Konami qui parvient à faire rentrer un très grand jeu dans une toute petite cartouche. Il y a des défauts techniques, il y a des défauts artistiques, certes, et le jeu a vieilli. Mais le plaisir reste intact, surtout si vous ne prenez pas en allergie les cinématiques à rallonge et quelques soucis mineurs de framerate.

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