Super Street Fighter IV 3D Edition - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Nicolas, le 24/03/2011 (Tags : fighter street super nintendo edition test capcom
La Nintendo 3DS nous assène son premier Ultra Combo avec ce portage quasiment impeccable de Super Street Fighter IV. Plein la tête, plein les yeux !
Rendons-nous à l’évidence : le line-up de démarrage de la Nintendo 3DS n’est pas franchement excitant. Les choses vont s’arranger dans le futur, grâce à quelques licences de premier plan (je nomme notamment Zelda, Metal Gear Solid, Starfox), mais il s’agit surtout de portages. La communauté de joueurs attend encore l’annonce d’énormes exclusivités, mais pour avoir essayé Kid Icarus Uprising, je peux vous dire que l’on peut être confiants en l’avenir.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un portage, mais pas n’importe lequel. Déjà, il s’agit d’une illustre franchise qui a fait maintes fois ses preuves, mais de plus, il s’agit d’un excellent jeu largement applaudi sur consoles HD. Et surtout, ce portage nous donne de l’espoir. Il nous dit que des jeux d’une grande qualité technique peuvent exister sur la nouvelle portable Nintendo, et que les adaptations à venir pourraient finalement faire la différence. Rien que l’idée de pouvoir apprécier Snake Eater dans des conditions très proches de l’original, voire meilleures, est un rêve qui semble à portée de croix directionnelle. Fébriles, nous attendons les mois qui viennent, et patientons avec la mouture 3D de Super Street Fighter IV !
DR.Prenons la cartouche en main. A première vue, pas de différence avec une cartouche Nintendo DS classique, si ce n’est la petite languette caractéristique du nouveau format. Vous allez nous faire croire qu’un si petit bout de plastique pourrait faire tenir l’ensemble du contenu de Super Street Fighter IV sans aucune concession ?
Pourtant, on se rend vite compte de l’exploit technique en lançant une partie classique : le jeu nous offre l’intégralité des 35 personnages dès la première utilisation, sans manipulation de déblocage ou autre astuce de contenu. Pour dire, on aurait presque du mal à reconnaître les visages des protagonistes tellement l’écran de sélection est surchargé. On retrouve donc pour chaque personnage les coups spéciaux, les combos, les super / ultras, et toutes les petites spécificités techniques du jeu, tout ça dans une cartouche de quelques centimètres de côté. Ça tient presque du miracle, surtout que le jeu propose aussi en marge l’intégralité des costumes alternatifs (payants sur consoles HD) et tous les défis personnels des personnages. C’est ce qu’on appelle du contenu, et même si celui-ci est identique aux versions HD du jeu, on reste bluffé par le savoir-faire de Capcom, qui inaugure pourtant le développement sur 3DS. Mince, nous avons Super Street Fighter IV dans la poche, le vrai de vrai !
DR.Des concessions il y en a pourtant, j’en compte deux. La première, c’est que l’ergonomie a dû être revue pour s’adapter à une console qui n’a évidemment pas toutes les possibilités d’une manette moderne, et qui n’a certainement pas été conçue pour ce genre d’utilisation frénétique – les mélanges de doigts sont légion dans Street Fighter. Ainsi, le jeu cherche à utiliser astucieusement l’écran tactile pour compenser son handicap. Au choix, vous pourrez donc paramétrer certaines manipulations de manettes pour sortir facilement les coups spéciaux en appuyant uniquement sur une touche virtuelle, ou bien y assigner les combinaisons de touches absentes : les trois coups de poing et les trois coups de pieds. Il faudra ensuite s’adapter à la nouvelle jouabilité, ce qui n’est pas une mince affaire lorsque l’on est un vétéran de Street Fighter, mais on finit par s’en sortir. Il y aura plus de difficultés à s’habituer au petit stick, qui n’a pas été prévu pour ce genre de jeu apparemment. Les sensations ne sont pas les mêmes, et l’on peine un peu à sortir le bon vieux quart de cercle. Quant à utiliser la croix directionnelle, pourquoi pas, mais celle-ci est placée très bas sur la console et ne permet pas une prise en main optimale pour un jeu de combat.
DR.La contribution spécifique de cette mouture, c’est bien sûr la 3D relief. L’apport esthétique est notable mais pas décisif, surtout que les manipulations frénétiques de la console n’aident pas à conserver une bonne posture visuelle. Il fallait s’en douter, mais l’effet est tout de même agréable à contempler dans les menus. Il existe néanmoins un mode de jeu qui permet d’apprécier plus précisément le rendu 3D in game, un mode qui vient poster la caméra de trois quarts, juste derrière l’épaule de votre personnage. Le résultat est nettement plus immersif, mais n’aide pas à apprécier les distances et demande un petit temps d’adaptation. L’idée est louable, représente un challenge supplémentaire, mais n’apporte pas grand chose au jeu – sans pour autant l’alourdir.
DR.A vue de nez, pas de grosse différence graphique entre la version 3DS et les versions HD. Les personnages sont impeccablement dessinés, disposent de l’intégralité de leurs animations, et ne semblent pas subir de baisse de framerate intempestive. Il faudra se river les yeux sur l’écran pour voir le pixel qui fait tâche, et encore. Du très beau boulot, on en vient à se demander sur quoi Capcom a rogné pour arriver à ce résultat. Après une ou deux parties, le pot aux roses est découvert : les animations du décor ont disparu. Figés, les quelques spectateurs sont devenus des éléments 3D complètement immobiles, ce qui donne une impression bizarre avec la vue caméra sur l’épaule. C’est un gros détail, certes, et probablement un mal nécessaire pour conserver toute la nervosité d’un gameplay comme celui de Super Street Fighter IV. Donc on pardonne, et on enchaîne sur un autre point très positif.
Les fonctions en ligne ont en effet été considérées à leur juste valeur, et la cartouche contient tout ce qu’on pourrait lui demander. Il est possible de faire des matchs avec ses amis ou avec de parfaits inconnus du réseau mondial, filtrer selon certaines conditions (et ainsi pour éviter les utilisateurs abusifs de l’écran tactile), se coller en tant que spectateur de matchs, bref, vraiment que du bon. Le jeu utilise également la fonction StreetPass de la console, et permet d’échanger et de faire combattre de petites figurines. Impossible de vous en dire plus pour le moment, le nombre de DS en France étant actuellement très limitée, ce qui se comprend puisque la console ne sort que le 25 mars.
Pouvait-il y avoir meilleur ambassadeur pour la 3DS ? Probablement qu’une illustre exclusivité aurait mieux fait le travail, mais il n’y a pourtant rien à redire sur la pertinence de ce Super Street Fighter IV, à la fois démo technique de la console et jeu de premier plan. Sérieux dans ces moindres aspects, rempli à ras bord de contenu, et doté de fonctions en ligne très judicieuses, le jeu souffre un peu de l’ergonomie de la console, pas tiptop pour ce genre d’utilisation. En dehors de ça, l’achat est mérité et recommandé.