WipEout HD Fury - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Mandark, le 02/12/2009 (Tags : wipeout test jeux playstation fury ray video
Une impressionnante claque visuelle certes, mais pas que. Quand le meilleur de la technologie se met tout entier au service du gameplay, ça donne WipEout HD Fury!
Un peu plus d’un an après sa mise à disposition sur le PSN et à l’instar de Pain c’est au tour de WipEout HD Fury de se voir éditer en version boite. Et désolé si je vais encore jouer au prof, mais il m’est impossible de parler de cet opus sans opérer un petit voyage dans le temps, donc montez tous dans ma DeLorean (allez, serrez vous un peu!), et...
Back to the future !
S’il est un jeu emblématique d’une époque, c’est bien WipEout, qui débarque sur les étalages en l’an de grâce 1995. Dans une ambiance techno-flashy-futuriste et avec des aéroglisseurs lancés à près de 1000 km/heure sur des tracés gigantesques issus de l’imagination surchauffée d’un architecte du futur sous acide et sur fond de musique électro hypnotisante, il fallait tenter d’arriver premier lors de courses sauvages où l’utilisation d’armes vicieuses et autres options (missiles, roquettes, mines, invincibilité temporaire) était plus que préconisée pour ralentir ses adversaires (car dans ce premier volet les appareils ne sont pas encore destructibles).
WipEoutDés le début la recette s’est révélée quasi parfaite et sa
simplicité, ainsi que des sensations jusqu’ici inédites sur quelque machine
de jeu que ce soit (on peut même dire que c’était LE jeu qui pouvait vous faire
tomber de votre canapé !), a rapidement transformé WipEout en phénomène de
société, ralliant à la cause de la petite boite grise de Sony un public branché
mais à l’époque pas forcément adepte de video games (à noter que le jeu, tout comme sa suite, était aussi disponible sur Sega Saturn). Il n’est donc pas exagéré
de dire que WipEout est sans conteste un des fers de lance du jeu vidéo
nouvelle génération et que sans lui le paysage vidéo ludique ne serait pas ce
qu’il est aujourd’hui.
Psygnosis avait donc trouvé la formule magique, et n’allait
plus la lâcher, sans pour autant se contenter, loin de là, de répéter
mécaniquement la formule ad nauseam. Déjà parce qu’ayant bien compris que la
première qualité de leur titre était un gameplay sans failles, celui-ci se verra
affiné à chaque nouvel opus. Ainsi pour l’épisode suivant, WipEout 2097 (ou WipEout XL aux US - 1996) les
vaisseaux se voient dotés d’un bouclier dont la résistance diminue au moindre
choc ce qui a pour résultat de transformer les participants en chaleur et
lumière si celui-ci tombe à zéro. Conséquemment un « pit stop » est implémenté à chaque circuit pour pouvoir régénérer le bouclier, mais cela
coûte de précieuses secondes à celui qui choisit d'y faire un détour. Une nouvelle arme, qui
deviendra indissociable de la série, fait également son apparition, le
« quake », une énorme onde sismique
WipEout 2097distordant et balayant le circuit
dans sa totalité, carrément inévitable à moins d’être protégé par l’option d’invincibilité,
ainsi qu’un vaisseau à débloquer, le maintenant légendaire Piranha, surpassant
en maniabilité et en vitesse tous les modèles concurrents (mais à l’époque il
n’est pas encore armé). C’est aussi l’épisode qui verra apparaitre pour la
première fois des groupes électro de réputation internationale (The Chemical
Brothers, The Prodigy, Propellerheads), la bande son du premier WipEout ayant
été développée en interne.
Deux ans plus tard arrive WipEout 64, sorti comme l’indique son nom sur la console de salon de Nintendo, qui sera le premier volet à proposer un contrôle au stick analogique.
L’année suivante la série retourne sur Playstation avec Wip3out. Cette fois ci le soft tourne en haute résolution et ajoute au système en place une barre de boost qui aura la particularité d’être tributaire du bouclier puisque pour activer un surplus d’accélération il faudra puiser l’énergie nécessaire dans la jauge de ce dernier. Entre vitesse et défense il faudra donc soigneusement choisir (à titre d’info un collector intitulé Wip3out : Special Edition, qui inclut en plus des tracés de la première version huit circuits tirés des deux premiers jeux, verra le jour en 2000).
WipEout FusionArrive la PS2 et, étonnamment, le seul épisode dédié à voir le
jour sur cette console. Tout bonnement magnifique et proposant des décors
encore plus démesurés qu’à l’habitude, WipEout Fusion propose comme nouveauté
un système d’upgrades d’appareils à acheter avec les crédits gagnés lors des
différentes courses, ainsi que des écuries composées de deux pilotes aux
compétences variables. Précisons au passage que c’est à cette époque que le
studio Psygnosis est racheté par Sony et devient Studio Liverpool.
Puis la série changera à nouveau de support en passant sur PSP, avec WipEout Pure (2005) et WipEout Pulse (2007).
Long live the new speed !
Le dernier opus en date et celui qui nous intéresse particulièrement, WipEout HD, est donc à l’origine un épisode uniquement proposé en téléchargement sur le PSN, et dont le but affiché est d’être une vitrine technique soulignant les capacités de la PS3 en éblouissant au maximum les mirettes du joueur avec un affichage en 1080p tournant à 60 images/secondes. Pari amplement tenu tant le jeu se révèle être un véritable « tour de force » visuel. Non seulement les différents tracés sont superbes et offrent une somme ahurissante de détails magnifiés par des effets de lumière ultra chiadés en temps réel, mais certains atteignent réellement des sommets dans le délire architectural, les dénivelés vertigineux et les brusques virages tortueux. Et surtout l’ensemble se permet, même aux vitesses les plus folles de ne jamais, je dis bien jamais, perdre une micro seconde de frame rate !
Sky High!Les bases du gameplay restent bien entendu les mêmes :
contrôle du freinage par aéro freins latéraux avec les touches L2 et R2,
assiette à stabiliser au stick analogique, à la croix directionnelle ou, PS3
oblige, à la sixaxis (cette dernière option incluant un maximum de risques d’à
nouveau vraiment dégringoler du canapé !), dalles d’accélération et dalles
d’options offensives et défensives sur les pistes, mais un détail cependant a
changé ; en effet les « arrêts au stand » ont totalement
disparus, et à la place c’est un système proprement génial qui vient doper la
mécanique du jeu : pour requinquer votre bouclier il vous faudra sacrifier
une option. Dans la pratique et lancé à pleine vitesse avec un vaisseau sur le
point de se disloquer, ça donne des situations tactiquement prenantes où vous
devrez très rapidement décider si il vaut mieux d’une pression sur la touche
carré balancer un superbe « quake », ce qui vous permettra à coup sûr
de dépasser les trois aéronefs qui se trouvent devant vous pour ensuite continuer
à foncer avec le souci premier de ne toucher absolument aucun obstacle, ou bien
si il vaut mieux en pressant la touche rond absorber l’énergie de l’arme fatale
pour la transformer en renfort de défense, et ainsi temporiser sachant que vous
ne pourrez compter que sur votre dextérité pour remonter vos adversaires. Les
courses y gagnent un rythme nouveau, plus trépidant, plus agressif, plus
jouissif.
Speed Max!WipEout HD propose aussi deux petites nouveautés au rayon
pilotage. La première est la possibilité d’effectuer un « barrel
roll » à la sortie d’un tremplin, ce qui a pour effet de donner un coup de
boost une fois arrivé sur le sol mais pompe de l’énergie dans la manœuvre, et
la deuxième est une sorte d’assistance antichoc : en pressant rapidement
deux fois de suite la touche de frein opposée au bord du circuit avec lequel on
risque de rentrer en contact le vaisseau se repositionnera au centre de la
piste (ça a l’air sympa dit comme ça mais essayez donc d’avoir le réflexe au
bon moment une fois lancé à vive allure ; c’est bien plus chaud qu’il n’y
parait !)
Au programme des épreuves il y a la course unique, le mode tournoi, le contre la montre, le tour rapide et le mode zone. Dans ce dernier on est lancé d’office et seul sur des versions épurés et psychédéliques des tracés existants, et chaque passage de zone changera la couleur du décor tout en augmentant à chaque fois un peu plus la vitesse de l’aéronef, jusqu’à atteindre des pointes vertigineuses, voire le mur du son !
Vision du futurL’ensemble de ces épreuves est regroupé sous trois modes
principaux : le mode « campagne » (87 compétitions classées en 8
divisions), le mode « racebox » qui permet de personnaliser les
parties et d’affronter un autre joueur en écran splitté, et le mode
« multi » jouable online et donnant la possibilité d’affronter
jusqu’à 8 joueurs.
Les 8 circuits sont eux tirés des 2 épisodes de la PSP (on en compte 16 en tout avec les mêmes en mode inversé) et la bande son regroupe à nouveau la fine fleur de la musique électro (entre autres Booka Shade, Kraftwerk, Noisia) avec 9 titres bien speedants, plus la possibilité de pouvoir importer sa propre track list, ce qui est une première pour un WipEout.
Tout ça est déjà bien sympa au niveau du contenu, mais moins d’un an après débarque une heureuse surprise sous la forme d’une extension incroyablement fournie, le pack Fury, qui vient gonfler prodigieusement la durée de vie d’un titre déjà bien pourvu à ce niveau là.
WipEout Fury inclut une nouvelle campagne (80 compétitions) ainsi que
3 nouveaux modes de jeu : le « battle zone », reprenant la même
base que le « zone » mais cette fois contre d’autres adversaires.
Dans ce mode il n’y a pas d’armes mais la possibilité de déclencher soi-même le
passage d’une zone de vitesse à l’autre. L’ « eliminator » où le
but ne sera pas d’arriver premier mais d’engranger un certain nombre de points
en détruisant les autres participants. Ici les options ne peuvent plus renforcer
le bouclier mais juste être transformées en invincibilité temporaire, se faire
exploser ne met pas fin à l’épreuve mais pénalise au niveau des points et une
pression sur la touche L1 permettra à votre vaisseau de faire un brusque volte
face pour arroser de face ceux qui sont derrière vous. Yeah, it’s killing
time ! Et pour finir il y a le « detonator » qui est encore une
variante du mode zone où on concoure seul et où il faut dégommer des cibles
pour
Welcome to the Zoneaccumuler des points. Pour ce faire vous avez un laser qu’il vous faudra
charger manuellement dés qu’il n’a plus de jus et remplir la jauge d’EMP
(Electro Magnetic Pulse) de votre vaisseau à l’aide de dalles spécifiques. Une
fois cette dernière pleine vous pourrez libérer une vague d’énergie balayant
toutes les cibles se trouvant sur votre trajectoire. Dans ce mode le passage des zones de vitesse se fait
automatiquement.
Sur les douze écuries et leurs appareils respectifs déjà présents dans la version HD, Fury ajoute un vaisseau spécial par écurie ainsi que huit nouveaux circuits (avec leurs équivalents inversés of course), ce qui fait donc un total de 32 tracés. Et bien entendu la bande son du jeu se voit elle aussi augmentée de 7 nouveaux morceaux groovy.
Alors Sony s’étant enfin décidé à sortir ces deux bombes en une seule belle boite et ce pour le même prix que la version dématérialisée, je conseille chaudement à tous les amateurs de speed invraisemblable de ne pas hésiter à se faire plaiz’ avec ce WipEout beau à pleurer, nerveux comme un pur-sang, exigeant dans son pilotage tout en restant toujours un summum d’ultra fun et à la durée de vie quasi infinie.
Bref, rien de moins que le WipEout ultime.