8/10Crysis 2 - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 04/04/2011
Notre verdict : 8/10 - Crysis ? What Crysis ? (Fiche technique)

Tags : crysis test crytek fps mode multi jeux

Décidément, la crise est vraiment partout !
Mais au moins grâce à Crytek, on peut maintenant faire quelque chose pour en sortir. Suffit juste de "botter utile" en distribuant des coups de pied dans les parties, et pas forcément de la façon la plus primaire. Et heureusement pour ça il y a la nano-combi 2.0, la panoplie ultime qui rend super balèze, même les petits.
Qui a dit révolution par les burnes ?

Le premier Crysis, réalisé par le studio Allemand Crytek (Far Cry) et sorti en 2007, s'était posé instantanément comme une référence absolue sur PC grâce à son moteur de jeu, le CryEngine, devenu célèbre depuis et qui non content de mettre à genoux les configs les plus blindées reste une référence encore aujourd'hui. Le jeu avait également marqué les esprits par son gameplay, qui mettait en vedette une feature pas banale, la nano-combinaison qui, bien exploitée, conférait au joueur des pouvoirs particuliers faisant la différence sur le champ de bataille. Bien exploitée, car si le joueur se retrouvait capable d'activer certaines options lui donnant un avantage tactique certain (le mode furtif, l'armure renforcée, la super vitesse et la super force), il ne pouvait compter que sur un temps limité pour les utiliser, ceci parce que chaque pouvoir enclenché vidait assez rapidement sa barre d'énergie, barre qui se remplissait à nouveau progressivement dès qu'une amélioration était désactivée.

It's bad ass time !
Le jeu avait aussi beaucoup marqué de par son cadre : une île paradisiaque totalement ouverte où le joueur pouvait progresser en toute liberté. Pour la faire courte, on dira que Crysis, ainsi que sa "pseudo suite", le stand-alone Crysis Warhead (2008) restent aujourd'hui des références du genre, qui en plus n'ont pas pris une ride graphiquement parlant, et que l'annonce de Crysis 2 a titillé les glandes salivaires de beaucoup dès l'annonce de sa conception, d'autant plus que cette dernière allait bénéficier de la troisième et dernière version du moteur graphique de Crytek, le bien nommé CryEngine 3, dont les vidéos de démonstration dispos sur le net font saigner les yeux bien comme il faut.

Aujourd'hui Crysis 2 est là et c'est enfin l'occasion de juger sur pièce ce qu'il a dans les tripes.

New York, New York

Eh oui, terminé le cadre enchanteur des îles où tape un soleil de plomb, c'est dans un environnement urbain que l'aventure se poursuit désormais, et si soleil il y a toujours, ce dernier est maintenant caché par les immenses grattes-ciel de la grosse pomme (enfin, quand ceux-ci ne s'écroulent pas sur votre tronche !)

Pour Crysis 2 les développeurs ont cédé à la tendance FPS du moment, à savoir une progression nettement plus linéaire et très scriptée (à l'inverse total de son grand frère), ce qui s'explique sans doute par le fait que le titre ne sort plus uniquement sur PC, mais également sur consoles HD et qu'il y a donc un autre type de public à prendre en compte. Mais pour autant il ne perd pas forcément en intérêt, car si le scénario - plutôt nébuleux – n'est clairement pas ici un atout majeur (en gros, des vilains extra-terrestres à têtes de calmars qui vivaient sous terre libèrent un virus dans la ville et en profitent pour commencer une invasion massive, tandis qu'une troupe para-militaire aux ordres d'un grand labo
Voir New York...et mourir ?
pharmaceutique – appelé CryNet, on appréciera ici le sens de l'auto dérision des développeurs - tente d'enrayer le fléau en tirant sur tout ce qui bouge, c'est à dire surtout vous !), la mise en scène et le rythme du jeu sont eux suffisamment punchy pour que l'intérêt ne retombe jamais tout au long de la progression. Déjà la séquence d'intro en met plein la vue, montrant un Prophet (le personnage que l'on incarnait dans Crysis) utilisant une version 2.0 de la nano-combi avant de la refiler au personnage qui aura la charge d'être le good guy de ce volet, un marine répondant au doux blaze d'Alcatraz. Et quand on voit ce que le Prophet est capable de faire avec, on se dit que, mazette, ça va chier !

Bien mieux que la panoplie de Zorro !

Car le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est particulièrement efficace cette nouvelle nano-combi ; à la limite du cheaté même ! Au programme on retrouve les capacités offertes par le premier moule-burnes ultime, mais modifiées ici de telle sorte que l'on pourra favoriser deux types de jeu distincts (et bien entendu aussi les mixer) : le rentre-dedans absolu ou le tout-furtif, tout cela avec une permissivité bien plus grande que pour Crysis. En effet, la différence essentielle avec le premier volet se situe dans le fait que la nano-combi 2.0 se recharge extrêmement rapidement en énergie, et n'en coûte finalement que très peu à l'utilisation. Un exemple ? Si vous décidez de la jouer discret, il suffira d'activer le camouflage optique et de vous déplacer accroupi pour économiser les réserves. Un moyen qui s'avèrera pour certains un peu trop efficace, puisqu'il donne littéralement la possibilité de traverser les niveaux sans distribuer le moindre pruneau, et si d'aventure vous vous faisiez surprendre, comme ça à découvert parce que vous avez présagé un peu vite de votre jauge d'énergie restante, il vous suffira de vous planquer dans un coin, d'attendre deux à trois secondes maximum avant que la jauge ne soit entièrement rechargée et de vous remettre en stealth, au nez et à la barbe d'une I.A. dont vous n'aurez plus à vous soucier tant elle est régie par le principe « loin des yeux, loin du gun ».

Ouaip, ça pète la classe !
La façon d'aborder Crysis 2 dépendra donc du style de jeu que vous souhaitez adopter. Car si à l'inverse vous avez décidé de vous la jouer énervé (après avoir pris la mesure du terrain avec la nano-vision (thermique) ou l'option tactique – un système de scanner intégré à la combi qui indique immédiatement où se situent les ennemis, les points de passage et les stocks de munitions présents aux alentours. A noter que ces option ne sont pas obligatoires et qu'elles privent le joueur de la possibilité d'utiliser une arme quand elles sont activées), vous pourrez vous engager dans des séances de canardage bien velues, tant l'I.A est dans ces cas là aussi remontée que vous !
Et comme si cela n'était pas suffisant, vous pourrez toujours upgrader vos capacités avec les nano-composants récupérés sur les cadavres d'aliens et apporter des modification à vos soufflants (silencieux, visée laser...) sans mettre le jeu en pause.
L'important ici reste que Crysis 2 ne déçoit jamais, grâce à un level design maîtrisé qui vous laissera seul juge de la bonne marche à suivre pour bien progresser à travers les rues, en sous-sol, sur les toits, et tout type de joueur devrait logiquement y trouver son bonheur.

Eye in the sky

Beaucoup reprochent à Crysis 2 d'être magnifique, mais de ne pas asséner à nouveau la claque que donnèrent il y a quelques années Crysis et Crysis Warhead. Il faut dire qu'entre-temps certains moteurs maison ont eu le temps de se développer et de nous habituer à du scotchant (au hasard je citerai juste Uncharted 2). Mais que l'on ne s'y trompe pas, le jeu est absolument sublime, que ce soit sur consoles HD (testé en parallèle), et bien entendu encore plus sur PC, si tant est que l'on soit équipé avec la carte qui va bien (j'ai personnellement une ATI Radeon HD 4800, et ai bénéficié d'une excellente fluidité en résolution moyenne. Poussé à donf c'était pas mal non plus, mais ça avait quand même tendance à ramer au niveau du frame-rate). Et il faut dire que chez Crytek ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour nous en mettre plein la vue : explosions, débris dans tous les sens, déformation de terrain en temps réel...tout est placé sous le signe du grand spectacle et de la Wham-Bam Attitude, avec un sens certain de la démesure pour ce qui est des décors. Vraiment rien à redire de ce côté là, le CryEngine 3 fait bien des merveilles et les développeurs ne se sont pas privé d'inclure de véritables moments d'anthologie (notamment un fight contre un hélico dont les dernières minutes ne font pas dans la dentelle !)


Le multi est efficace. GG !
Avec sa petite dizaine d'heures de jeu au compteur en mode solo, Crysis 2 peut se targuer de se situer dans une honnête moyenne pour un FPS récent, et prolonge bien évidemment le plaisir avec un mode multi des plus efficaces, bien qu'il sacrifie – sans doute ici aussi pour plaire au plus grand nombre – à la mode de l'affrontement armé selon saint Call of, la nano-combi en plus.
Deathmatch
, Team Deathmatch, King of the Hill (appelé ici Site de Crash, et déjà présent sur la démo multi), Capture the Flag (Capture de Relais), Assaut (deux équipes dont une est « à poil » et l'autre équipée de la nano-combi échangent leurs rôle à chaque tour – à noter que ceux qui portent la combi n'ont droit qu'à une vie) et Extraction - une variante du dernier - permettent à douze joueurs de se mettre joyeusement sur la gueule sur à peu près autant de maps, et à l'issue de chaque partie vous serez récompensés par des points d'XP vous donnant l'opportunité de déverrouiller des optimisations pour les armes et la combi. Rien de bien neuf sous le soleil donc, mais le tout est efficacement emballé et assure son quota de frags plaisants. On ne s'en plaindra pas.

Crysis 2 n'est donc pas une révolution (malgré l'accroche "facile" en début d'article - je n'ai jamais su résister à un calembour comme seul Orphée ose en faire), mais hé, c'est indéniablement un titre aux petits oignons, concocté par une équipe qui sait ce qu'elle fait et qui le fait très bien. Le genre de jeu qu'on peut qualifier de hit incontournable en somme.