7/10Les Grandes Aventures de Wallace & Gromit - Test

/ Critique - écrit par gyzmo, le 23/02/2011
Notre verdict : 7/10 - May the Cheese be wih you (Fiche technique)

Habitués du revival (Sam et Max, Tales of Monkey Island, Back to the Future, Jurassic Park et bientôt The Walking Dead), les studios de développement Telltale Games remettent en lumière les Wallace & Gromit de Nick Park. A l'arrivée, quatre histoires inédites assez bien réussies, malgré quelques impairs...

Initialement sorties en épisodes dématérialisés tout au long de l’année 2009, les quatre aventures vidéo-ludiques des célèbres Wallace & Gromit se retrouvent aujourd’hui gravées sur une galette physique : une nouvelle opportunité pour les aficionados du réalisateur Nick Park d’interagir avec le petit monde loufoque de West Wallaby Street, sous le prisme du point’n click, et confectionné par des maîtres en la matière, Telltale Games. Dommage que ce DVD compil, en de nombreux points remarquable, recèle à l’arrivée quelques défauts non négligeables...


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Commençons sans attendre par les deux principaux points qui gâchent en partie la note finale du présent article : la maniabilité approximative et les bugs incommodes. Concernant ces derniers – que nous n’énumèrerons pas tous, un bémol de taille nous a explosé en pleine poire : le dernier tiers de l’épisode Les Abeilles font Mouche a été gâché par un vilain bug infranchissable, coupant en plein vol notre périple pourtant bien haletant. Hic de développement, erreur de gravure ou mauvaise installation ? Quoiqu’il en soit, difficile de faire l’impasse sur ce problème frustrant qui est resté en mémoire tout au long de la phase de test, en plus des couacs de brouhaha sonore dès que plusieurs personnages s’adonnent à la discussion. Au passage, nous vous engageons à lire l’article complémentaire de Guillaume sur cette entrée en piste (
ici). Bien que liées entre elles, chaque Grande Aventure pouvant être jouée indépendamment, ce blocage technique ne nous a pas empêché de terminer les trois autres histoires. Sans encombre, cette fois-ci. Bien heureusement.


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Cependant, si sur console Xbox la prise en main du jeu ne comporte pas de gêne particulière, la version pc brille par un oubli étrange : l’absence de compatibilité avec les claviers azerty. Telltale Games n’ayant pas jugé opportun d’inclure la possibilité de configurer les touches de déplacement des personnages comme bon semble au joueur, de prime abord, le fait de devoir se mouvoir dans l’espace tridimensionnel à l’aide des touches A (haut), S (gauche), D (droite) et W (bas) se relève être un exercice inconfortable. Défi prise de tête (et de doigts) en sus que les joueurs - du plus valide à celui souffrant d’arthrose - n’apprécieront sûrement pas de subir, à moins d’utiliser les flèches directionnelles, parfaitement fonctionnelles pour leur part. En dehors de cette contrainte, et malgré les changements d’angle de caméra parfois brutaux, le gameplay fait dans la simplicité : pas de combinaison d’objets ni de dialogues à choix multiples, des zones interactives pouvant être dévoilées sur demande, un inventaire minimaliste. De quoi contenter les joueurs lambda, mais beaucoup moins les accros du genre.


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Incarnez le fameux duo et plongez dans des aventures bourrées d'humour, qui mettront votre cerveau et votre logique à rude épreuve !
Que vérités soient dites. Les annonces publicitaires sont rarement fidèles au produit qu’elles sont censées mettre en valeur. Il en va de même pour cette promesse du DVD un tantinet exagérée. S’il est vrai que le joueur incarne tour à tour l’inventeur maladroit Wallace et son assistant canin astucieux Gromit, on ne peut pas dire que l’humour se bouscule aux portillons ou que les brainstormers aient mis le paquet sur les énigmes. A hauteur inégale, chacune des « Grandes Aventures » contient son lot de situations rocambolesques et amusantes, sans pour autant chatouiller les zygomatiques toutes les deux secondes. Le parcours reste sympathique et mignon, dans la lignée des caractéristiques imaginées par Nick Park. Mais bourré d’humour, ça non ! Quant aux rudes épreuves censées chauffer nos neurones, sachez que n’importe quel cerveau un tant soit peu fonctionnel n’aura aucune difficulté à surmonter les soi-disantes  « énigmes » - le jeu étant destiné à un très large public. Les utilisations d’items trouvés ici et là sont cohérentes, pour ne pas dire grosses comme une maison, et les aides à la progression ne manquent pas (indices donnés par les personnages eux-mêmes en cas de « tourner en rond »).


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Côté réalisation, les épisodes sont en accord avec les productions Aardman d’origine. Il faut signaler que l’adaptation de Telltale Games a été façonnée en étroite collaboration avec les créateurs de Wallace & Gromit. A l’écran, cela se voit : choix des textures façon plastiline, animation faciale image par image, décors et inventions phares, composition musicale familière, doublage voix très proche – et sous-titré en français, ce qui est plutôt rare pour un jeu made in Telltale Games. C’est un peu moins charmant que dans les films, le passage à la 3D n’aidant pas. Mais le joueur est bien en face d’un titre qui fait esthétiquement honneur à son modèle. Les scénarii embarquent des rebondissements agréables, même si les histoires sont souvent systématiquement construites en trois parties distinctes. Le rythme va crescendo, avec quelques petits moments d’action remarquablement mis en scène, enrichissant par la même occasion les phases de jeu. Les séquences ne versent pas dans le monotone et affichent une palette d’environnements suffisamment variés pour pousser à l’exploration. En tout cas, une fois commencées, ces quatre Grandes Aventures tiennent en haleine.

Dans son ensemble, la durée de vie du soft est assez faible : une petite dizaine d’heures, dont une bonne partie est grignotée par l’épisode le plus travaillé : Du Soleil en sous-sol. Mais le prix modeste du coffret rattrape le manque de substance. D’autant que les Grandes Aventures de Wallace et Gromit, en plus de rassembler les épisodes imaginés par Telltale Games, mettent à notre disposition une ribambelle de superbes visuels préparatoires et deux petits documentaires – une mine de renseignements pour ceux qui aiment découvrir les étapes de création, ainsi que les dix courts métrages de la mini-série Cracking Contraptions – exclusivement en version originale ceci dit.